Association Joudour d’Art et de Développement

Petit historique

: Au printemps 2007 durant la Traversée de l’Oriental (Festival randonneur organisé par l’IFO et l’ANAP) je rencontrais 2 OVNIS : Abdel et Jaouad, peintres et prof d’arts plastiques de leur état. Une amitié immédiate naissait et l’envie de poursuivre un chemin ensemble aussi. Ce chemin se fit tout naturellement avec l’idée de mettre en place des échanges entre artistes français et marocains où l’accent serait mis tout autant sur la création artistique que sur l’échange humain et solidaire.
Et puis nous voilà un beau jour de Juillet débarquant 5 français et 7 marocains à Gafaiit. A l’ombre des arbres et des bâches tendues, 3 cabanes en bambou et 2 tentes entourent l’Atelier ouvert sur la vie du « camping » et de ses habitants d’un été. Seule sculpteur du groupe, je cherche un coin pour « taper » sur mes cailloux où bruit et poussière n’incommoderont pas mes acolytes. C’est en bordure de cascade, derrière le four à pain , que je trouve un bout de talus faisant office d’établi et un gros caillou de l’oued que je transformerai au fil des jours en « Maternité ». Lorsque je reviens de mon mini atelier, laissant retomber grains de poussière et degrés Celsius devenus parfois insupportables, je débarque sur une autre planète où toiles, pinceaux et couleurs sont les maîtres d’un ballet qui me fascine. Jamais de ma courte vie d’artiste je n’avais assisté à cela : le geste et la couleur produisant dans l’élan et la fougue une œuvre complète. Cette révélation dans cet atelier ouvert et sans complexe me permet rapidement d’oser utiliser la « couleur » (parent pauvre de la sculpture).
Voici comment venue pour une chose que je pensais définie : sculpter des pierres de Gafaiit en compagnie de complices, je rencontrais, comme un coup de foudre amoureux, une liberté et une légèreté de création qui m’ « autorisait » tout simplement à aborder la peinture, domaine inconnu et intimidant pour moi.

Suzel Galia