Antonio Penido

Brésilien, juriste de formation, mon expérience picturale débute dans les cours d’amateur que donnent les peintres Rubens Gerchman et Luis Aquila à Rio de Janeiro avant de venir en France en quête de lumière. Et d’altérité… puisque c’est à travers la langue française que j’ai pris connaissance du contenu philosophique de ce mot, mon préféré avec ailleurs.

Je me définirais ainsi comme un jeune peintre spirituel qui – à l’instar de Kandinsky, précurseur de cette tendance – pense que l’émotion doit toujours l’emporter sur la virtuosité technique, incapable d’égaler la sensation suscitée sur un public interpellé par la force d’une œuvre artistique. L’impact – ce vers quoi tend mon travail – est le premier objectif à atteindre dans une démarche expressionniste.

Mon intérêt pour le portrait est aussi lié à la spiritualité, car selon la doctrine chrétienne, le visage est à la fois regard et parole. Comme dit Mgr Soubrier : « Du visage défiguré au visage transfiguré, il y a tout le parcours du Serviteur. »
Je me suis engagé dans un processus parfaitement instinctif qui donne libre cours au coup de pinceau désinvolte et voluptueux – cette liberté que doit exsuder la peinture. J’aspire à partir à l’aventure proustienne, « entendre sa voix intérieure », sans laquelle aucune expression individuelle ne saurait faire preuve d’authenticité, et encore moins d’altérité.

Antonio Penido