l'indiférence (2017) Scultura da Valérie Brunel

Les boîtes à rêves
Ce sont d’anciennes boîtes à bijoux trouvées à Issoire, dans un grenier, avec mon ami Gilbert Douet.
J’ai de suite été séduite par la charge émotionnelle qu’elles dégageaient, malgré le fait qu’elles soient vides et toutes petites. Ouvrir une de ces jolies boîtes n’est pas anodin.
J’ai eu alors envie qu’elles me servent d’écrin pour parler de choses simples et importantes. De la vie, de l’amour, du temps qui passe.
J’essaie d’optimiser le peu d’espace dont je dispose pour faire naître de grandes émotions, des sentiments, choisir des objets parmi des trouvailles glanées ici ou là. Je mets aussi mes amis à contribution pour qu’ils me donnent des « p’tits bouts de trucs », je chine, j’en trouve quelques-uns également dans la rue… Je les étale ensuite tous sur ma table de travail et là, tous les jours, le film peut commencer : pour chaque nouvelle boîte, je m’invente un nouveau scénario qui évolue sans cesse, je cherche pendant des heures le juste objet à sa juste place pour que la scène soit forte.
Ces boîtes sont faites pour provoquer l’étonnement, l’émerveillement, la curiosité, la joie, la nostalgie, la tristesse et des tas d’autres sentiments. Elles font remonter des souvenirs.
Et je crois qu’avant tout elles sont faites pour que les gens s’arrêtent de courir. Leur miniaturisation provoque une sorte d’arrêt sur image. Prendre le temps de regarder, se laisser happer par une émotion.
Au final, je suis séduite par l’idée que des choses toutes simples peuvent provoquer des sentiments intimes et bouleversants.

Valérie Brunel