UNE VISION SINGULIERE

JABER

Artiste atypique, de renommée internationale, Jaber Al Mahjoub naît en 1938 en Tunisie. Orphelin à 3 ans, il devient berger puis boulanger. En 1958, il arrive en France et exerce son métier à Marseille puis à Paris. Parallèlement, il profite de ses pauses pour dessiner et vendre ses gouaches à St Michel. Attiré par la musique (Petit conservatoire de Mireille, deux 45 tours enregistrés), par la boxe (17combats), il est découvert par une riche américaine, qu’il épouse... et part à San Francisco.
Il connait alors un succès fulgurant et obtient le premier prix de peinture (parmi 800 candidats) au Plainfield Art Festival.
Artiste généreux, le commerce ne l’intéresse pas : il préfère offrir ses peintures, au grand dam des galeries qui le représente.
De retour à Paris après son divorce, il expose en 1977 à l’American Center of Artists, ce qui relance sa carrière à Paris. Ses amis et collectionneurs le font participer à de nombreuses expositions prestigieuses, ou en organisent pour lui. Il entre dans bon nombre de collections privées et publiques de par le monde et figure dans tous les Musées consacrés à l'Art Brut ou Outsider. Comme pour beaucoup d’artistes, sa période de gloire connaît son déclin avec la crise de la fin des années 1990, avec la disparition des galeries qui le défendaient.
Au lieu de se lamenter, il prend son sort en main en vendant ses gouaches, cette fois dans le quartier Beaubourg. Malheureusement, les temps ont changé et il est interpellé de nombreuses fois. Il trouve la parade en poussant simplement la porte des galeries, librairies, salons de coiffure, cafés ou restaurants. Une trentaine de lieux parisiens proposent en permanence ses œuvres, sans toutefois lui consacrer une exposition : il les fait systématiquement échouer !
Il souhaite vivre très modestement, dans l'anonymat et la quiétude. Il n'invite que de très rares personnes à son atelier.

Jaber a développé une méthode de travail très personnelle et de plus en plus actuelle : produire beaucoup pour rendre l’art accessible à tous. Mais depuis l’année dernière, il est moins présent sur le marché et sa production semble s’être tarie. C’est en tout cas un arrêt à sa production de masse, ses œuvres plus anciennes devenant d’autant plus recherchées.