Marc-Alain Félix

À partir du 20 avril, la maison de la culture Claude-Léveillée, située dans l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, accueillera la toute nouvelle exposition de l’artiste en arts visuels Marc-Alain Félix, Portraits de familles, jusqu’au 4 juin.

Cette exposition se déroule dans le cadre du programme de résidence annuelle, d’une durée de cinq semaines, de la maison de la culture Claude-Léveillée. Un jury composé de professionnels et de citoyens de l’arrondissement a choisi Marc-Alain Félix pour cette résidence, parmi une trentaine d’autres artistes.

Marc-Alain Félix, d’origine haïtienne, réside à Montréal et possède un atelier dans le quartier Saint-Michel. Depuis son enfance, il porte un grand intérêt aux arts, mais aussi à la musique, l’écriture et la photographie. Aujourd’hui, l’artiste choisit la peinture pour s’exprimer en utilisant des couleurs éclatantes et des traits outranciers. 

Dans cette exposition, c’est la notion de famille qui est approfondie par l’artiste. Existe-t-il plusieurs types de famille? Selon l’artiste, elles sont multiples, et ne correspondent pas toutes au modèle de la famille nucléaire traditionnelle. «Intrigué par le lien écosystémique entre la demeure, la famille, les membres, le milieu et l’environnement, il nous invite à explorer la famille sous toutes ses formes et dans sa grande diversité», peut-on lire dans un communiqué de l’arrondissement.

Nous sommes fier.ère.s de vous présenter l’artiste Marc-Alain Félix, notre COUP DE CŒUR en arts visuels de l’année 2022, qui exposera ses œuvres au Centre des Arts de la Maison d’Haïti du 16 juin au 14 juillet 2022. 

Créée à partir de bois récupéré de caisses de transport aérien, l’exposition intitulée HANDLE WITH CARE – MANIPULER AVEC SOIN explore le thème de la fragilité de l’être humain moderne et de son environnement. Dans cette série, Marc-Alain Félix s’est intéressé aux éléments qui nous rendent de plus en plus fragiles. À travers ses peintures, il a reproduit des comportements et des croyances contemporaines, qui reflètent notre déviance collective. Le vernissage aura lieu le jeudi 16 juin 2022 à 18h00, au Centre des Arts de la Maison d’Haïti.

Qu'est-ce que la fresque de rue montréalaise #LaVieDesNoiresCompte signifie pour toi ? Et comment était l'expérience de créer une pièce aussi spectaculaire avec tous ces artistes montréalais? 

Elle symbolise une action citoyenne engagée, un fait historique à Montréal et en même temps, un puissant message accessible à tous. Ce fut une belle expérience de voir les passants s’intéresser et se questionner sur notre démarche et c'est selon moi le plus important, car c'est une bonne manière de sensibiliser et de rallier des gens à notre cause. J'ai également aimé côtoyer les autres artistes présent.e.s cette journée là, car ils-elles sont tous des sources d'inspiration pour moi. 

Peux tu nous parler de ton processus créatif ? Y-a t'il un message principal que tu tentes de communiquer à travers ton art? 

Je n'ai pas de processus créatif particulier. C'est mon humeur, mon environnement, les personnes que je croise, les situations que je vis et qui me touchent qui inspirent et qui dictent ma peinture. Aussi, je crée souvent par intuition. Le message à travers tout ça, c'est tout simplement de s'exprimer selon ses valeurs et ses croyances. 

Comment es-tu arrivé au concept artistique pour ta lettre dans la fresque de rue #LaVieDesNoiresCompte? 

Le concept de mon œuvre avec la lettre L est inspiré des fissures et dénivellations qui étaient présentes sur l'asphalte ce jours là. J'ai simplement repris une de ces formes pour créer l’œil. Il représente les témoins des injustices et parfois la non action de ces témoins. En même temps, cet œil représente l'ère de la technologie ou il n'y a plus de vie privée. L'arbre, tant qu'à lui, représente la force, la résilience et la paix (des signes de paix en guise de feuilles). Au bas de l’arbre, j'ai également utilisé une fissure qui avait sur l'asphalte pour créer le creux de l'arbre vers le bas. De l'autre coté, cet arbre a aussi servi à pendre des milliers d'afro descendants durant des décennies. La paire de ciseaux qui coupe la corde de pendaison vient mettre fin à ces atrocités qui sévissent encore aujourd'hui en 2020, aux États-Unis. Pour terminer, le tomahawk représente la présence des premières nations, car nous sommes sur leur territoire et nous avons tendance à l'oublier. Ce tomahawk signifie aussi la hache de guerre, soit de l'enterrer ou de l'utiliser pour se défendre.

Comment est-ce que la crise sociale actuelle (COVID & BLM) a affecté ta carrière, ton art ou ton processus créatif? Penses tu que l'art joue un rôle dans le combat contre les injustices raciales et la brutalité policière? 

Lorsque la Covid est arrivée, j'en ai profité pour travailler sur une nouvelles série. Bien évidement, j'ai eu des moments de peur et d'inquiétude, mais j'ai utilisé cette énergie pour créer. Concernant la grande popularité de mouvement BLM, j'ai l'impression que cela a créé plus de place au black art et aux artistes afro descendants et autres. Aujourd’hui, nous assistons une fois de plus à l'émancipation de notre culture à travers l'art. Les personnes qui défendent la justice et la liberté ont aussi pris plus de place en organisant des marches, des événements de sensibilisations, etc. Selon moi, il est nécessaire d’exister, peu importe tes origines, de cultiver la paix et de l'exprimer haut et fort! 

Individuellement, ou en communauté, quelles sont les actions que nous pourrions prendre pour mieux encourager les artistes noir.e.s?

D'être constant, d'être cohérent dans nos actions, d'être présent dans les structures politiques et citoyennes pour influencer les décisions, (surtout lorsqu'elles nous concernent) et de défendre ceux et celles qui n'ont pas de voix ou de place pour se faire entendre.