Karim Tabit

Des souvenirs/événements

Sous le thème « Nostalgie » l’artiste peintre Karim Tabit donne une nouvelle exposition à Casablanca (villa 8 Ahmed Ben Tahr Manjra Manar Bourgogne), du 19 janvier au 8 février 2011.

C’est un retour caractérisé à l’univers ludique de l’enfance, à base de motifs triés sur le volet, dûment intégrés et de la couleur très évocatrice.
Tabit semble s’être libéré, là, d’une abstraction qui lui a pris longtemps pour fourbir ses armes plastiques, une abstraction à la fois gestuelle et réfléchie, ayant pour creuset thématique la vie insondable des bas-fonds de mer, pour émerger à la surface d’un présent, donc d’une mémoire enfantine actualisée, figurée dans les teintes légères et quasi vaporeuses du souvenir.
L’artiste, qui ne cesse pas d’évoluer vers une plus grande personnalisation de son travail, se fait dans cette exposition l’interprète sensitif d’une période vécue (et sans doute aussi endurée) qui frise par sa force mémorielle le récit autobiographique. La sphère du moi s’est élargie à un ensemble d’évocations où l’image du personnage (qui parfois se dédouble) centralise l’attention en même temps qu’elle sert de truchement à un graphisme anecdotique qui est matériau d’écriture essentiel.
Toutes les œuvres produites à cet effet se lisent comme une série d’événements/souvenirs affluant et révélant à qui mieux mieux une sensibilité à fleur de peau.
Retour à l’enfance qui se présente telle une libération sentimentale par les moyens de la peinture, mais aussi comme la volonté d’explorer artistiquement un fonds émotionnel riche en expressions, relégué tantôt aux oubliettes, et que l’artiste fait accéder à l’intemporalité.

Abderrahman Benhamza