Ajouté le 4 déc. 2003
Comme l'écrivain devant sa feuille blanche, je suis face à mon panneau de bois. Le format s'est imposé, je ne sais jamais pourquoi je prends celui-ci ou celui-là. Je n'ai aucune idée, aucun projet en tête.
Pourquoi ai-je choisi de préparer une pâte jaune ou rouge ou bleue? Est-ce la météo qui m'influence? Ou peut-être est-ce le contact que je viens d'avoir avec des amis?
Je n'utilise que très peu de pinceaux. Mes doigts, une cuillère en bois, une vieille fourchette, une éponge, une peau de chamois, un tampon jex, une cuillère à glace, une truelle ou un karcher sont mes outils favoris.
La matière est épaisse et donc lente à sécher, je travaille toujours plusieurs panneaux ensemble, c'est ainsi que vous pouvez rencontrer un " duo ", un " quatuor " ou encore sept peintures au nom de " Atchoum ", " Timide ", " Prof", " Simplet "....
Au fil des jours j'ajoute la matière colorée, j'agence les formes, j'équilibre les masses. Lorsque je suis satisfait je m'arrête, j'accroche au mur et je regarde, je tourne le panneau dans les quatre sens; parfois j'ajoute, je retire ou je brûle.
J'invite le spectateur à regarder avec son coeur, à écouter ses émotions.
Certains découvre une nature morte, ou un paysage, ou encore un nu.
Chacun rencontre une émotion différente ou ne rencontre rien, alors c'est dommage.