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Hab Le Hibou

Back to list Added Aug 3, 2008

GHOURRI ART 2.2 Mise à jour

GHOURRI ART
2.2
Ma démarche artistique m’emmène a imaginer un personnage préhistorique du nom de GHOURRI, afin d’exprimer le primitif qui est en nous.
Ghourri signifie à la fois : « Le Primitif », « L’Authentique », mais également « La Chèvre ».
Par cette chèvre, je symbolise l’Art Ghourri.
A travers mon travail plastique, je fais évoluer mon personnage Ghourri dans des mythes racontés souvent sous formes de séries de plusieurs œuvres : des sortes de Bandes Dessinées ( B.D.) Préhistoriques.
Il m’arrive aussi, de le laisser s’exprimer sur notre Monde actuel, directement à travers des « tableaux » en solos.
Cela me permet de donner une vision originale, et de son Monde (Préhistorique) et du Notre ( Monde Actuel), afin de créer une interactivité entre les deux mondes, et poser question sur l’Art, le Monde et l’Homme, également de passer du Monde des Mythes à celui du Logos et de l’Ordre ; de marquer l’Evolution de l’Homme à travers les âges.

Mon approche de l’Art et de ses techniques est radicalement éloignée des règles académiques. J’estime, dans la même voie que celle du philosophe Tristan Garcia, qu’il est temps de nous libérer des mythes de l’Art dit Moderne et de celui dit Contemporain, afin d’entrer dans une ère artistique,et dégager de nouvelles perspectives. J’essai donc, de donner ma propre vison que voici : L’Art Ghourri ou Ghourri Art a une fin infinie, celle de faire face et de repousser l’Infini, comme la Mort, le Néant et le Chaos, et ce par des présentations et/ou des représentations.

Pour ce qui est de la technique, j’ai une approche beaucoup plus archaïque, plus primitive, voir même carrément brute: des couleurs simples et généralement primaires, un certain minimalisme dans l’exécution des motifs, une simplicité géométrique etc. etc.


Partant du fait que l’Art Algérien est un art protéiforme, un art depuis toujours nier et dénigrer par ses conquérants, j’estime qu’il ne peut être l’objet de jugements d’après les critères de « L’Histoire de l’Art » classique, mais doit l’être par une approche beaucoup plus adaptée à sa nature d’expression artistique, en situation de camouflage dans sa coquille de résistance.
Pour moi, il y a deux branches de l’Art Algérien. Bien entendu, dans un régime d’égalité ; les deux formes d’arts se valent. Celui instauré, influencer et ou inspirer par les divers civilisations qui ont conquis notre Pays ; a celui-là nous pouvons appliquer le critère du jugement de l’Histoire de l’Art ; et puis à l’Art Algérien caché, protéiforme de résistance, étouffé dans l’œuf qui a ses propres critères de jugements et ces propres techniques et règles.( voir l’idée de peuple sans histoire, de Claude Lévi-Srauss)
A cet effet, j’explore les différentes méthodes, supports et actes ; tels que l’acte que je nomme « La Transgression Plastique » une opération qui consiste a me mettre en osmose avec les premiers gestes de nos ancêtres, mais aussi a désacraliser certains supports et en expérimenter la plasticité.

Sur le même cheminement que le Mouvement Artistique Algérien Aouchem, j’ai expérimenté divers supports « traditionnels » de notre patrimoine ; tels que le Tadjine, la Ghassaâ, la Haidoura, le Nafakh et ainsi de suite ; survivance de l’époque Néolithique.
Cela a été une expérience fort enrichissante qui m’a éloigné des supports « toiles » de la Peinture de Chevalet, et m’ouvre la voie vers d’autres médiums qui manifestent notre progression dans le temps ; comme par exemple le support de l’antenne parabolique (parabole). Ce dernier est a la fois encrer dans notre temps, symbolisant notre consommation frénétique d’Images, en véritables « Haraga » (clandestins) que nous sommes et à la fois en lien directe avec notre tradition ; puisque la parabole est nommée « Ghassaâ » de l’image.
Ainsi, la boucle est bouclée, nous passons de la consommation du Couscous (plat national) dans une « Ghassaâ » (plat en bois), à la consommation d’Images dans une « Ghassaâ » métallique (la Parabole). Nous passons du Réel au virtuel et du traditionnel à la « Modernité ».
Au fils de ma créativité, j’ai élargie mon imagination a deux personnages : « Ghourri Préhistorique » et « Ghourri 21 » ; passant du travail sur les Mythes de Yannayer, de Hadjara et du Voleur du Feu, que j’appel « Mythes Artistiques » au Langage de notre époque, à travers « Ghourri 21 » et ses pérégrinations d’un « Logos Numérique » ; montrant, cette fois-ci, non pas l’interactivité, mais le conflit qu’il peut y avoir entre ces deux visions du Monde.

Sur un tout autre registre, je me permets de pousser mon interrogation sur les Univers qui m’inspirent le plus ; comme celui de l’Informatique, du Net, des Fractals, du Langage Humain et bien d’autres, afin de peindre mes émotions, et mes questionnements.
J’essai également, de dégager les différentes visions spatio-temporelles imaginaient par l’Homme depuis la Nuit des Temps : L’Homme est son appréhension de l’Espace-Temps.

Le dernier acte que je revendique, est celui de bousculer les règles de l’accrochage. Certes, ce n’est pas facile, de bouleverser des traditions bien établies, mais je m’y accroche. Je conteste les cimaises et l’accrochage classique, car la toile ne devient plus une fenêtre ouverte sur le monde (Alberti), mais un plat poser sur une table, sur une socle, autour duquel nous nous réunissons pour consommer le contenu de couleurs, de formes, de texture et d’images, comme nous dégustons le couscous autour d’une Ghassaâ.
Une nouvelle forme d’exposer, de regarder, d’y tourner autour et de s’y pencher : Ghourri Art !

Le Ghourri Art même s’il prend pour point de départ et pour référence l’Art Algérien, il n’y reste pas pour autant prisonnier, surtout en cette époque de Globalisation/Mondialisation. Sa recherche reste Universaliste et hors du Temps : le « Ghourri Temps », comme le dit si bien Mamia Bretesche Ghaouel.

Trouver sa propre voie artistique, sa liberté de création, son originalité, son pouvoir de poser question à propos de soi et du Monde : voilà toute la démarche de Ghourri Art !

Mise à jour à Berrouaghia, le 06 septembre 2011
Hab le hibou

Artmajeur

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