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Eric Bourse

Back to list Added Mar 12, 2009

Extrait du livre "Émotions partagées"

Etant jeune je n’aurais jamais imaginé devenir peintre. Je croyais n’avoir aucune prédisposition artistique et dans le milieu d’où je viens l’idée même serait apparue incongrue. La peinture s’est imposée à moi, insidieusement, parallèlement aux questions que je pouvais me poser sur ma propre vie, comme un chemin initiatique bouleversant et faisant évoluer peu à peu des valeurs que je croyais pourtant fondamentales.
Quel étrange parcours, concours de circonstances et rencontres depuis ce lundi de Paques où tout allait basculer suite à une sorte de ras le bol de l’existant, n’est ce pas Jean Luc… Sans cet inconditionnel  soutien de mon épouse, sans toi, Eric, qui m’accueillit et me força presque à peindre dans ce garage de St Emilion , et sans la chance de ces rencontres au bon moment et au bon endroit comme on dit, n’est ce pas Jean Louis, Roger, Kit et beaucoup d’autres…, la route aurait été différente.
D’abord loisir quand je peignais avec ma femme, Muse initiatrice de toujours, le dimanche après midi sur la table de la salle à manger, thérapie et refuge dans les moments difficiles, moyen de subsister après avoir fait le choix de changer de vie, la peinture est une voie longue et sinueuse pour atteindre la sérénité….
Mais au fond, ce chemin plein de doutes, d’interrogations et d’espoir fut celui de l’apprentissage de la liberté, liberté de choisir ma route et ma manière de vivre, même si, comme l’a si bien dit Elisabeth Couturier, décider de vivre de son art constitue un engagement intellectuel, moral et matériel sans équivalent, comparable à un saut dans le vide. Créer répond à une nécessité intérieure plus forte que le désir d’occuper une position sociale ou de gagner de l’argent. Il faut vraiment croire en soi pour entreprendre quelque chose que personne ne vous demande, qui ne correspond à aucun besoin immédiat et qui vous renvoie à votre solitude de créateur.
Et quoi de mieux que de pouvoir choisir quoi faire et quand le faire ? Cela explique peut être la variété des thèmes et l’évolution de mon écriture picturale. Peu m’importe aujourd’hui comment est perçue ma peinture, la seule voie qui s’impose à moi est celle de la diversité et de la recherche.

Ce livre représente un peu une « tranche de vie » qui fut à la fois douloureuse et exaltante. Chaque toile est associée pour moi à un moment gravé dans ma mémoire, triste ou joyeux, torturé ou apaisé, comme lorsqu’on écoute une vieille chanson en se rappelant l’instant. C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai feuilleté le « flash-back » de ces quelques quinze dernières années.

J’ai au moins appris durant tout ce temps que la vie pouvait devenir ce que l’on voulait en faire.

Eric Bourse.


In my youth, I would never have dreamed of becoming a painter.
I did not believe that I was blessed with any artistic predisposition and among the circle I came from the idea would have appeared incongruous.
Painting took over me, insidiously, at the time when I was evaluating my own life, an initiatory path, distressing, staggering, giving way to the evolvement little by little of the values I had thought fundamental.
What strange course, what a combination of circumstances, what meetings, since that Easter Monday where everything was going to tip over, following an “I have had enough” of this existence, is that not so Jean-Luc…

Without the unceasing support of my wife, without you, Eric, who welcomed me and almost forced me to paint in this St Emilion garage, and without the luck of these chance meetings, at the right moment, at the right place as one says, is that not so, Jean-Louis, Roger, Kit and many others…, the road would have been different. 

First, a pastime when I painted with my wife, my inspiration and eternal Muse, on Sunday afternoon, on the table of the dining room: a therapy and a refuge in difficult moments, a means to survive, after making the choice to change my life, painting is a winding path to reach serenity…
But finally this road full of doubts, questions, hope, was the apprenticeship of freedom, freedom to choose my path and my way of living, even if, as Elisabeth Couturier expressed it so well, deciding to live by one’s art is a materiel, intellectual and moral commitment which can be compared to no other except a jump into space. Creating is an inner urge stronger than the desire to keep up your social position or making money. You really must be self-confident to undertake something nobody requires from you or which corresponds to no immediate need and which sends you back to your loneliness as a creator.
What is better than to be able to choose what to do and when?
This probably explains the variety of themes and the evolution of my pictorial style.
It is of no matter how my painting is perceived today; the only path for me is diversity and research.
A painter perhaps seeks in what he paints, the picture of his future: a sort of mirror that reflects life as he would wish it.
The book reflects a “slice of life” that was both painful and exciting. Each canvas is linked for me to a moment in my memory, sad or happy, tortured or satisfied/calm, just as when one listens to an old song one remembers that specific moment.
It is with great pleasure that I have glanced through the “flashback” of these last fifteen years.
I have learned at least during that time, that life can become what you want to make it.
Eric Bourse

Artmajeur

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