Chero

Courrier à M. François Hollande, Président de la République Française

Pierre-Emmanuel SCHERRER

100 Grande Rue

39570 CHILLY LE VIGNOBLE

Tél : 06 62 49 39 39

Mél : scherronimo@gmail.com                                                               Monsieur François HOLLANDE

Facebook : Pierre-Emmanuel Scherrer (Chero)                                    Président de la République Française

                            Palais de l’Elysée

                            55 rue du Faubourg Saint-Honoré

                            75008 PARIS

 

                            Lons le Saunier, mercredi 2 avril 2014

 

Monsieur le Président,

 

Ancien gestionnaire de la banque Paribas (Luxembourg, SA), j’ai été fortement impliqué dans le processus de réflexion et d’analyse concernant le fonctionnement et l’évolution des marchés financiers.

Ayant volontairement quitté mes fonctions à la fin des années 90, cette démarche intellectuelle ne m’a pour autant jamais quitté, agrémentée toutefois du bénéfice d’une importante prise de recul, due au fait de ne plus avoir « le nez dans le guidon ».

Observateur et acteur de la vie économique, politique et sociétale, je ne peux malheureusement que constater la situation d’impasse dans laquelle nous nous trouvons. Notre modèle économique rencontre assez logiquement ses limites et il nous est désormais nécessaire de trouver une voie d’inflexion qui nous permettra d’aborder l’avenir sereinement et sous un angle de vision différent.

Dans ce sens, et comme l’argent reste le nerf de la guerre, l’arme de la politique monétaire doit être utilisée afin d’ouvrir des perspectives de redressement des finances publiques et, consécutivement, de rétablissement d’une certaine forme de croissance enracinée fermement dans le principe du développement durable. Comment faire ?

En préalable, je souhaite simplement préciser que l’approche initiale m’a été inspirée par une théorie de M. Jacques Généreux, brillant économiste affilié au Front de Gauche. Mais peu importe l’origine du raisonnement ou l’appartenance politique de son auteur, lequel a sans doute été lui-même inspiré par un ou des autres. Et puis, comme me l’a expliqué autrefois plaisamment un de mes interlocuteurs du Ministère de la Culture, les idées appartiennent à ceux qui les font vivre !

L’idée essentielle consiste à monétiser le service de la dette publique par le biais de la banque centrale, c'est-à-dire que, au lieu de réemprunter des fonds pour payer les emprunts arrivés à l’échéance l’année N, ainsi que les intérêts annuels sur la dette globale en cours, il suffit d’ouvrir un compte à tous les créanciers concernés et créditer ces comptes des montants correspondants.

Cela revient donc simplement à créer de la masse monétaire et redonner à l’Etat une marge de manœuvre budgétaire considérable …

Si certains brandiront le spectre du risque inflationniste, qu’ils soient rassurés : ladite inflation représente un risque réel en période forte croissance, alors que nous sommes actuellement plutôt confrontés au risque inverse, celui de la déflation.

Par ailleurs, la théorie initiale de M. Généreux s’inscrit dans un contexte franco-français et dans une mouvance idéologique qui vise, si elle venait à s’installer au pouvoir, à retourner la table et faire sauter les verrous techniques induits par la construction monétaire européenne pour rendre possible sa mise en œuvre.

A mon sens, la loi représente une des formes les plus avancées d’une société. Il faut bien sûr savoir repenser les lois si elles deviennent un frein à l’évolution d’idées progressistes, mais il ne faut en aucune mesure éclater tout un système sous un prétexte révolutionnaire : nombre philosophes actuels s’accorderont à l’unisson pour affirmer que tout projet de transformation radicale de la société est voué au chaos et à l’échec, même s’il est stigmatisé par des volontés louables de liberté et d’émancipation.

Ce qui m’amène à revenir à la voie d’inflexion que j’ai évoqué plus haut. Il s’agit en fait d’élargir le champ d’action de cette mesure volontaire volontariste et de la proposer directement au niveau européen, afin qu’elle s’applique à l’ensemble des pays de la zone euro. D’ailleurs, en suivant le raisonnement du gonflement de la masse monétaire, cela aboutira nécessairement à un rééquilibrage naturel du taux de change euro/dollar.

Après, il s’agit de définir les bases d’une politique adaptée aux enjeux réels d’aujourd’hui, avec un cœur de raisonnement en phase avec la situation écologique catastrophique que nous devons affronter résolument. Vous savez bien sûr que si la tendance du réchauffement climatique n’est pas absolument inversée d’ici à 2030, nous serons entraînés dans une spirale exponentielle qui nous conduira droit à l’extinction de l’humanité dans un futur pas si lointain …

Heureusement, et c’est une conséquence heureuse de la mondialisation, nous entrons dans une phase d’explosion de la conscience populaire qui se traduit notamment par un grand mouvement de renouveau culturel, une certaine renaissance qui permettra l’essor d’avancées technologiques considérables pour notre bien à tous, j’en suis convaincu.

Et pour illustrer cette politique adaptée, il conviendra de redévelopper des moyens importants en direction de l’éducation nationale, l’enseignement universitaire et la recherche fondamentale, la culture, les énergies non polluantes … et s’attaquer franchement au chantier de l’harmonisation fiscale européenne et de la taxation généralisée sur les transactions financières notamment.

En conclusion, il est bien question de se donner les moyens d’évoluer d’une économie libérale de marché à ce que j’appelle une économie sociétale raisonnée, où l’Etat, la collectivité et donc l’individu reprennent la main sur l’hégémonie capitaliste et ses lobbies.

Avec mes remerciements pour l’attention que vous aurez accordé à la lecture de bref courrier, je suis bien entendu à votre disposition pour tout échange verbal et vous prie d’accepter, Monsieur le Président, mes salutations citoyennes respectueuses et dévouées.