Anne Lehembre
ANNE LEHEMBRE
98 Bd du souverain
1170 Bruxelles
Tel / Fax : 00 32 (0)2 660 11 98
GSM 00 32 (0)474 94 04 85
CURRICULUM VITAE
Peintre Belge
Née le 3 août 1949
Etterbeek
Bruxelles
Etudes : Art Décoratif à l'Institut St Marie de St Gilles à Bruxelles.
Formation pédagogique
Cours du soir En croquis
En publicité à St Luc (3ans)
Cours de Lay Out au C.A.D
Cours du soir en croquis et peinture à l'académie de Boitsfort avec P. Shupisser.(5 ans).
Cours du soir en faux marbres et bois à l'Institut du Bois et de la Peinture rue Haute à Bruxelles. (3 Ans).
Cours du soir en peinture à l'Académie de Molenbeek avec G. De Volder et M. Billy. : finaliste 2005.
Scénographie avec Nathalie Canivet.
Nombreux stages d'été en peinture à Libramont avec Ch.Rolet, A.Winance, J.M.Mahieu, A.Dejaifve, B.Gaube, J P Ransonnet
EXPERIENCES PROFESSIONNELLES :
Stage comme créatif dans des agences de puplicité : Intermarco Publicis, Dechy, D.L.P.
Création d'un atelier d'expressions manuelles pour enfants, subsidié par le Centre Culturel "la Venerie" à Boitsfort/Bruxelles.
Enseignante en art plastique dans différentes écoles privées à Bruxelles.
Réalisations de tapisseries murales
Expositions 1981 : Halle, sur péniche Art Infarct
1983 : Boitsfort atelier de Marina Tolstoy
1984 : Péniche Art Infarct
Réalisations de trompe-l'oeil et peintures murales extérieures et intérieures dans différents milieux : publics, professions libérales, privés.
Peintures, Vidéo et Installations.
Expositions 2001 : Chez Françoise Lechien : Conservateur du Musée Van Buuren à Bxl.
2002 : Jones Day.
2002 : Communauté Française : « Etat des lieux ».
2004 : Conservatoire de Namur: « l’atelier intérieur de Beethoven »
2004 (Juin) : Galerie Orpheu à Liège.
2004 (Juin) : Molenbeek : académie :installation :le paradoxe de Beethoven.
2004 (Octobre) : Watermael –Boitsfort, Ma Découverte :parcours d’artiste
2005 (Février-Mars) : Antibes : Galerie Municipale « Les Bains Douches »
2005 (Mai) : Site web d’une galerie virtuelle à Cannes :
(cliquer sur clin d’œil)
2005 (Juin) : A obtenu la plus grande distinction en peinture ( 9 ans académie de Molenbeek)
2005 (Juillet) : Fondation Vancau à Moircy.
2005 (Septembre) : Participe à l’exposition « Corpus »titre du prix de la commune à Boitsfort
2006 (Mai) : Watermael-Boitsfort Ma Découverte :parcours d’artiste.
2006 (Juillet) : Vence :la chapelle des Pénitents Blancs : Etats de perception
2006 (novembre) Nodebais : dans le cadre des fêtes de la Saint Martin .
2006 (novembre – décembre) Galerie Transartcafé à Antibes.
2007 (mars) La galerie sans nom à Bruxelles
2007-2008 (janvier): "Ensemble" Galerie Transartcafé à Antibes.
2008 (mai) Exposition Galerie Albert Dumont.
2008 (a...
Découvrez les oeuvres d'art contemporain de Anne Lehembre, parcourez les oeuvres d'art récentes et achetez en ligne. Catégories: artistes contemporains belges. Domaines artistiques: Peinture. Type de compte: Artiste , membre depuis 2006 (Pays d'origine Belgique). Achetez les dernières œuvres de Anne Lehembre sur Artmajeur: Découvrez de superbes oeuvres par l'artiste contemporain Anne Lehembre. Parcourez ses oeuvres d'art, achetez des oeuvres originales ou des impressions haut de gamme.
Cote artiste, Biographie, Atelier de l'artiste:
Peintures 2014 • 14 oeuvres
Voir toutPeintures 2013 • 11 oeuvres
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Biographie
ANNE LEHEMBRE
98 Bd du souverain
1170 Bruxelles
Tel / Fax : 00 32 (0)2 660 11 98
GSM 00 32 (0)474 94 04 85
CURRICULUM VITAE
Peintre Belge
Née le 3 août 1949
Etterbeek
Bruxelles
Etudes : Art Décoratif à l'Institut St Marie de St Gilles à Bruxelles.
Formation pédagogique
Cours du soir En croquis
En publicité à St Luc (3ans)
Cours de Lay Out au C.A.D
Cours du soir en croquis et peinture à l'académie de Boitsfort avec P. Shupisser.(5 ans).
Cours du soir en faux marbres et bois à l'Institut du Bois et de la Peinture rue Haute à Bruxelles. (3 Ans).
Cours du soir en peinture à l'Académie de Molenbeek avec G. De Volder et M. Billy. : finaliste 2005.
Scénographie avec Nathalie Canivet.
Nombreux stages d'été en peinture à Libramont avec Ch.Rolet, A.Winance, J.M.Mahieu, A.Dejaifve, B.Gaube, J P Ransonnet
EXPERIENCES PROFESSIONNELLES :
Stage comme créatif dans des agences de puplicité : Intermarco Publicis, Dechy, D.L.P.
Création d'un atelier d'expressions manuelles pour enfants, subsidié par le Centre Culturel "la Venerie" à Boitsfort/Bruxelles.
Enseignante en art plastique dans différentes écoles privées à Bruxelles.
Réalisations de tapisseries murales
Expositions 1981 : Halle, sur péniche Art Infarct
1983 : Boitsfort atelier de Marina Tolstoy
1984 : Péniche Art Infarct
Réalisations de trompe-l'oeil et peintures murales extérieures et intérieures dans différents milieux : publics, professions libérales, privés.
Peintures, Vidéo et Installations.
Expositions 2001 : Chez Françoise Lechien : Conservateur du Musée Van Buuren à Bxl.
2002 : Jones Day.
2002 : Communauté Française : « Etat des lieux ».
2004 : Conservatoire de Namur: « l’atelier intérieur de Beethoven »
2004 (Juin) : Galerie Orpheu à Liège.
2004 (Juin) : Molenbeek : académie :installation :le paradoxe de Beethoven.
2004 (Octobre) : Watermael –Boitsfort, Ma Découverte :parcours d’artiste
2005 (Février-Mars) : Antibes : Galerie Municipale « Les Bains Douches »
2005 (Mai) : Site web d’une galerie virtuelle à Cannes :
(cliquer sur clin d’œil)
2005 (Juin) : A obtenu la plus grande distinction en peinture ( 9 ans académie de Molenbeek)
2005 (Juillet) : Fondation Vancau à Moircy.
2005 (Septembre) : Participe à l’exposition « Corpus »titre du prix de la commune à Boitsfort
2006 (Mai) : Watermael-Boitsfort Ma Découverte :parcours d’artiste.
2006 (Juillet) : Vence :la chapelle des Pénitents Blancs : Etats de perception
2006 (novembre) Nodebais : dans le cadre des fêtes de la Saint Martin .
2006 (novembre – décembre) Galerie Transartcafé à Antibes.
2007 (mars) La galerie sans nom à Bruxelles
2007-2008 (janvier): "Ensemble" Galerie Transartcafé à Antibes.
2008 (mai) Exposition Galerie Albert Dumont.
2008 (a...
- Nationalité: BELGIQUE
- Date de naissance : 1949
- Domaines artistiques:
- Groupes: Artistes Contemporains Belges
Influences
Formation
Cote de l'artiste certifiée
Accomplissements
Activité sur Artmajeur
Dernières Nouvelles
Toutes les dernières nouvelles de l'artiste contemporain Anne Lehembre
Salon d'Automne à Paris
Exposition du 12 au 16 octobre 2011
Salon comparaison au Grand Palais à Paris
Exposition du 22 au 27 novembre 2011
texte de J M Pochet exposition "Filiations"
CV 2012
ANNE LEHEMBRE
98 Bd du souverain
1170 Bruxelles
Tel / Fax : 00 32 (0)2 660 11 98
GSM 00 32 (0)474 94 04 85
CURRICULUM VITAE
Peintre Belge
Née le 3 août 1949
Etterbeek
Bruxelles
Etudes : Art Décoratif à l'Institut St Marie de St Gilles à Bruxelles.
Formation pédagogique
Cours du soir En croquis
En publicité à St Luc (3ans)
Cours de Lay Out au C.A.D
Cours du soir en croquis et peinture à l'académie de Boitsfort avec P. Shupisser.(5 ans).
Cours du soir en faux marbres et bois à l'Institut du Bois et de la Peinture rue Haute à Bruxelles. (3 Ans).
Cours du soir en peinture à l'Académie de Molenbeek avec G. De Volder et M. Billy. : finaliste 2005.
Scénographie avec Nathalie Canivet.
Nombreux stages d'été en peinture à Libramont avec Ch.Rolet, A.Winance, J.M.Mahieu, A.Dejaifve, B.Gaube, J P Ransonnet
EXPERIENCES PROFESSIONNELLES :
Stage comme créatif dans des agences de puplicité : Intermarco Publicis, Dechy, D.L.P.
Création d'un atelier d'expressions manuelles pour enfants, subsidié par le Centre Culturel "la Venerie" à Boitsfort/Bruxelles.
Enseignante en art plastique dans différentes écoles privées à Bruxelles.
Réalisations de tapisseries murales
Expositions 1981 : Halle, sur péniche Art Infarct
1983 : Boitsfort atelier de Marina Tolstoy
1984 : Péniche Art Infarct
Réalisations de trompe-l'oeil et peintures murales extérieures et intérieures dans différents milieux : publics, professions libérales, privés.
Peintures, Vidéo et Installations.
Expositions 2001 : Chez Françoise Lechien : Conservateur du Musée Van Buuren à Bxl.
2002 : Jones Day.
2002 : Communauté Française : « Etat des lieux ».
2004 : Conservatoire de Namur: « l’atelier intérieur de Beethoven »
2004 (Juin) : Galerie Orpheu à Liège.
2004 (Juin) : Molenbeek : académie :installation :le paradoxe de Beethoven.
2004 (Octobre) : Watermael –Boitsfort, Ma Découverte :parcours d’artiste
2005 (Février-Mars) : Antibes : Galerie Municipale « Les Bains Douches »
2005 (Mai) : Site web d’une galerie virtuelle à Cannes :
(cliquer sur clin d’œil)
2005 (Juin) : A obtenu la plus grande distinction en peinture ( 9 ans académie de Molenbeek)
2005 (Juillet) : Fondation Vancau à Moircy.
2005 (Septembre) : Participe à l’exposition « Corpus »titre du prix de la commune à Boitsfort
2006 (Mai) : Watermael-Boitsfort Ma Découverte :parcours d’artiste.
2006 (Juillet) : Vence :la chapelle des Pénitents Blancs : Etats de perception
2006 (novembre) Nodebais : dans le cadre des fêtes de la Saint Martin .
2006 (novembre – décembre) Galerie Transartcafé à Antibes.
2007 (mars) La galerie sans nom à Bruxelles
2007-2008 (janvier): "Ensemble" Galerie Transartcafé à Antibes.
2008 (mai) Exposition Galerie Albert Dumont.
2008 (août) Exposition à L'Espace Wallonie de Bruxelles : "Filiations " Peintures et Vidéo.
2010 (avril) Galerie Transartcafé à Antibes.
2010 (nov) Galerie Art in House Louvain La Neuve
2011 (oct) Salon D'Automne Paris
2011 (nov) Salon Comparaisons Paris
2012 (oct) Parcours d'artistes Rodéart
2012 (dec) Galerie Transartcafé à Antibes
texte Fr . Lechien Conservateur du Musée Van Buuren
Anne -Lehembre. Peintures.
« Je ne crois pas », affirmait Rothko – par ailleurs l’un des peintres préférés
d’Anne Lehembre, « …qu’il ait jamais été question d’être figuratif ou abstrait ».
Un constat qui, pour elle, ne peut que souligner le caractère vivant, sensible, intuitif, de la forme abstraite.
Car dans les œuvres d’Anne.L. qui forment cette exposition, la vie émane de la peinture même, non de ce qu’elle représente, mais d’une transposition complète de la réalité en termes picturaux ; formes, textures, couleurs, que l’on peut découvrir dans une trentaine de tableaux récents, sans titre, travaillés à l’acrylique sur panneaux ou toiles.
De tous, à la fois très proches et très différents, émane une luminosité étonnante, où aucune frontière nette ne sépare les zones colorées de la composition.
Ici, l’abstrait désigne un monde d’idées et d’émotions – désir, attente, plaisir, harmonie, conflit ou même espoir, qui rend le concept tragique supportable -, une réalité tout intérieure, une sorte de journal intime où l’artiste consigne picturalement les aléas de sa relation à la nature et à l’humain.
Un monde d’éléments formels n’existant que dans le rapport d’identité avec le vécu personnel, qui transfigure des détails parfois infimes du quotidien – feuille, pierre, geste, regard – en visions colorées subjectives et mouvantes chargées de résonances symboliques.
La trame d’un vécu qui constitue, depuis des années, l’arrière-plan des recherches, notes, croquis et brouillons de l’artiste, et qu’elle livre néanmoins « brut » de toute référence directe.
Car pour Anne L., l’acte de peindre reste en même temps fiction totale, surgie d’ex-nihilo ; une sorte de territoire intime où se produit, se vit quelque chose, avec, toujours, une part
d' imprévisible, voire d’accidentel, qui n’appartient plus qu’à la rencontre du pinceau et de la matière. Une matière très présente puisqu’à partir du découpage d’un élément surdimensionné au gigantisme d’une affiche récupérée, Anne T.L. délocalise parfois une partie de corps ou d’un objet par rapport à sa fonction première – un lobe d’oreille immense, par exemple – et l’exploite subtilement en collage intégré aux couches de peinture superposées.
Un moyen d’introduire un autre rapport à l’échelle, une profondeur et une perspective différentes, là où le tableau achevé ne sera plus que planéité lisse.
Une manière de déplacer le fait visuel, de distribuer parfois autrement l’ancien point de centralité d’une affiche ou d’un poster, tout en récupérant une forme banale qu’elle privilégie, en la bougeant sur le panneau, surtout si son appartenance au corps féminin ou au monde végétal s’impose en termes charnels à son inspiration.
C’est chaque tableau comme une chose mentale, mais qui s’impose par ailleurs en une intuition simplement projetée, en une prise de possession féminine et sensuelle de l’espace.
Espace où les fonds de couleur, comme leur matière un peut grainée, - celle des affiches d’abri-bus récupérées par l’artiste à Bruxelles -, soulignent des notions de vide et de plein, de fragilité et de force, de non-dit à peine dévoilé et de dit affirmé.
Espace de clair et d’obscur, de chaleur et de glace, de lisse et de rugueux.
Espace du rêve où Anne L. représente les relations entre les formes-couleurs plutôt que des objets ou des figures, où elle instaure des tensions entre des éléments confus enregistrés par la mémoire, et qui relèvent de registres picturaux hétérogènes.
Parfois, l’intensité du vécu va jusqu’à envahir le support de tonalités de sable chaud.
Ainsi, du jaune foncé au beige-clair, du soleil de plomb à l’ombre des dunes, la période des années 1997-98 charrie l’histoire événementielle de l’artiste, toute imprégnée de son expérience du Hoggar, puis du Grand Erg Continental.
Mais le plus souvent, la référence directe à l’histoire est partiellement, voire totalement occultée. La gamme chromatique reste en grande partie ancrée dans un jeu de polarité
– fluide et concentré, froideur et chaleur, angles et cercles, figures et lignes -, avec une prédilection pour les tonalités feutrées, minérales ; subtils grisés, parmes discrets, lies de vins et bruns-orangés. Sans exclure, plus rarement, l’éclair d’une lame de sang entre les couches de couleurs, comme l’expression d’une violence possible, mais retenue par la fluidité même du discours pictural.
Et quelquefois, comme la preuve éclatante du refus de toute narration, la nature a
« pour elle,…des formes humaines » ; il en résulte un prisme coloré d’harmonies fugaces, d’ombres-lumières intemporelles, où des éclairs maîtrisés de vie et de mort, de joie et d’angoisse, s’opposent et se fondent, dans le seul but de rendre perceptible la pulsation de l’existence. Son existence à elle, notre existence à nous, laquelle, confrontée à son travail, acquiert un sens plus élaboré et une lisibilité nouvelle.
C’est cela, la proportion réussie de tel et tel tableau, à chaque fois unique, comme l’aboutissement de l’accord sensible et musical de ce jeu qui s’organise presque à l’insu de l’artiste, à l’intérieur de la toile ou du panneau.
Jeu du « travail et du non-travail », de « l’image et de de la non-image », selon les termes mêmes d’Anne L
Tout comme l’histoire des déplacements incessants des images dans le cerveau de l’artiste.
Une histoire de femme sur laquelle se fonde toute sa poétique de l’espace. Un état d’exception, semblable à celui que décrivait Jackson Pollock en 1947 ;
« quand je suis dans mon tableau, je ne suis pas conscient de ce que je fais.
C’est seulement après une espèce de temps de « prise de connaissance »
que je vois ce que j’ai voulu faire. Et il y a harmonie totale. ».
Françoise Lechien-Durant
Conservateur au Musée David et Alice van Buuren
Texte Johanne
« On voudrait voir ce qu’on connaît d’elle, ce qu’on croit voir, ce qu’on veut voir…
Ne pas tricher, ne pas chercher,…juste mettre notre esprit logique de côté et se laisser porter par cette belle émotion,…étonnante de couleurs, surprenante de formes, inattendue par sa force et sa violence ; les choses ici perdent leur nom pour ne laisser finalement que l’impression que laisse les choses vécues.
C’est une invitation au voyage, voyage intérieur, qui vous fait et vous défait, qui se déroule comme se déroule la vie, avec ses ruptures, ses étonnements, ses coïncidences, ses troubles…un de ces voyage où l’on revient avec des nouvelles de soi-même… »
Johanne Lehembre
Terres d'émotions
Anne Lehembre – Terres d’émotions
L’émotion jaillit en un geste impulsif, fort et concret. La main se fait l’interprète du mouvement intérieur. Elle plonge dans la couleur et l’imprime au support.
L’émotion apparaît, devient visible, palpable à fleur de papier, de carton, de toile.
On perçoit la respiration, l’abdomen se soulève avec régularité, le souffle s’échappe des lèvres en attente…
En attente d’une prochaine émotion qui se confondra avec celles déjà présentes ou, au contraire, témoignera d’une impossible union.
A d’autres moments, l’émotion fait rage et rejoint le cri. Et la main transmet une pulsion vitale et sauvage qui marie des tonalités de sang, de chair, de cheveux, d’ombres,… Le support se contorsionne, se plie, se griffe à l’assaut de la main qui œuvre en des gestes définitifs, précis, parfois incisifs, qui fouille, qui gratte la couleur fraîchement appliquée.
Le corps à corps est serré. Le corps,… celui dont on retrouve des morceaux épars sur la toile, parfois tapi dans l’ombre mais toujours présent. Ce corps abstrait, désarticulé, qu’on devine plus qu’il n’est là. C’est en lui que naît l’émotion…
Les tableaux de Anne Lehembre parfois dérangent, par un manque apparent d’harmonie, par ce qu’ils éveillent au plus profond de nous. Il n’y a pas de concession à l’esthétique, il n’y a que l’expression de ce cri originel et initiatique, ce cri qui nous fait naître et renaître…
Parfois, la vibration est plus calme, sereine, comme un souffle qui vient du creux du ventre et se nourrit de tonalités chaudes et harmonieuses, de lumière, et de transparence aussi.
Le souffle devient chant et le tableau se laisse aller à ces partitions colorées où les éclats de bleu rivalisent avec les couleurs lumineuses de la terre, les ocres, les sables, les beiges teintés de rose avant de s’épancher dans des verts qui rappellent la transparence des sous-bois au printemps ou encore, la lisière d’une forêt de sapins à la tombée du soir.
Le corps, toujours présent, à peine perceptible, se couche à même la toile, apaisé, libéré… Mais le corps reste en alerte, il veille… conscient de son fragile destin, car soudain une griffure dans le profond de son manteau coloré révèle que sa paix intérieure demande à être toujours reconquise pour se confirmer.
L’émotion est libre, indomptable, elle se régénère à chaque instant et se transforme inlassablement.
Anne Lehembre nous donne à voir une peinture très personnelle, généreuse…
On devine l’urgence de certains coups de pinceaux, les questionnements qui précèdent les élans créateurs, l’impossibilité de retenir ce qui vient alimenter sa palette de couleurs.
On ressent la fièvre qui s’empare d’elle lorsqu’elle manie les ciseaux pour découper ce quelque chose qui au détour d’une image, d’un bout d’affiche, a retenu son attention…
On imagine entre ses doigts la forme indéfinie qui viendra, tel un greffon, adhérer à la toile pour s’y mêler à la composition que la rencontre avec ce premier lambeau d’émotions fera naître.
Face à la toile, les choses se mettent en place librement.
Anne Lehembre jouit de cette liberté que s’accordent ceux qui assument pleinement leur moi intime. Liberté d’être vraie, de s’exposer sans fard au regard d’autrui, consciente du risque de n’être pas comprise, de n’être pas entendue.
Face à la toile, tout frein disparaît spontanément, pour le plaisir de la rencontre avec soi, avec l’autre, pour l’intérêt de la confrontation avec celui ou celle qui verra le travail abouti, à commencer par elle-même.
Cette dimension personnelle donne toute sa force à la peinture de Anne Lehembre et nous interpelle à la vue de ses toiles. Sa maturité, l’authenticité qui imprègne sa recherche artistique, nous entraînent à travers son œuvre, dans un dialogue avec elle et avec nous-mêmes, dans l’acceptation ou la reconnaissance – voire le rejet – des émotions que son travail aura fait naître en chacun de nous.
Nous sommes tous des terres d’émotions…
Anne Vierstraete
23 janvier 2001