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Ananou

Back to list Added Feb 16, 2007

Pourquoi ?

Ananou 1980-2010

RÉTROperspective

LES ANNÉES 50 – Enfance meurtrie et guerre d’Algérie

Le petit jacky a 11 ans en 62 … enfance bercée par la terreur

Aucun souvenir ne reste de cette sombre période rien le vide

Comme beaucoup d’enfant, le dessin est le seul et l’unique moyen pour exprimer ce que la bouche ne peut dire, ce que l’esprit ne peut expliquer, ce que la mémoire ne peut effacer.

Non pas juste le dessin figuratif mais le dessin pour représenter l’invisible, l’indicible.

Les emotions, elles restèrent cachées sous un masque de juvénile attitude face aux adultes qui n’écoutaient pas, n’entendaient plus.

LES ANNÉES 60 – Adolescence française et musique stylée

Ultra sensible, peureux et timide, comment exprimer le mal être du petit juif pied noir rapatrié dans l’est de la France?

Jacky a trouvé un exutoire à son trop plein d’émotion: la musique

Le rock, le blues, le jazz, tout est bon pour ses oreilles ! une passion détonante, dévorante, envoutante.

DJ avant l’heure, il écume les clubs les plus branchés de Paris, Cannes, Juan les pins…Il y rencontre les stars de l’époque.

Jacky devient un dandy stylé, il rattrape là sa jeunesse perdue.

Besoin de comprendre le monde, bourré de certitudes et d’espoir

Attaquer de peur d’être attaquer, tactique des timides…

les années 70 - les années fric et père

Jacky entre chez Barclay’s et accumule les jobs: producteur de jingles publicitaires, dessinateur de pochettes de disques (Magma), correspondant pour Radio-Canada… et puis la vie change

Marié, père et divorcé trop tôt, Jacky devient monsieur Ananou et arrête la musique.

Frustration et regret énorme qui ne le quitteront jamais

Le devoir familial et le manque de confiance en soi l’amène à de nouveau “se taire” et faire “le gros dos” en assurant matériellement.

Les années mode, fringues, jeans et chemises

des années sans questionnement, juste rentables.

les années 80 – les années ascension et chute libre

le dandy est un homme d’affaires surbooké qui court et bouffe la vie à coups de rencontres fortes et futiles.

Vivre vite et fort, faire des affaires, faire et défaire ses affaires.

Bouger pour ne pas penser

En Chine, au Japon, en Amérique, son inspiration prend des couleurs

L’abstrait semble plus facile et plus branché, un travail jubilatoire et défoulant.

Première expo à NYC avec les artistes émergeants de la figuration libre.

C’est l’époque BD et graffitis et un rejet catégorique du dessin académique.

Amour, remariage et divorce, le sens de la vie lui échappe

Crier fort et en couleurs sa joie et ses peines.

être libre ! laisser enfin mon imagination se libérer et représenter des personnages ayant un rapport avec mes vrais sentiments

Coller du papier froissé d’une façon aléatoire sur une toile blanche et laisser apparaitre des personnages sans l’obligation de représenter l’esthétique classique du dessin.

Des figures et des symboles apparaissent et gagnent du terrain sur l’abstrait.

Totalement instinctives ses toiles deviennent vite un support à ses vieux démons, une psychanalyse picturale.

Encore une fois la seule façon de s’exprimer quand le mal être revient.

Peindre pour ne pas pas devenir fou

Peindre pour ne pas sombrer

Peindre pour exister.

les années 90 – racines et folklores

Lourd sentiment de lassitude, besoin alors de se poser.

Se retrouver en plongeant dans ses racines et celles de sa nouvelle épouse, espagnole de souche et de sang.

Ananou découvre la tauromachie, le flamenco, il renoue avec les berbères, les juifs…

moi qui ait toujours rejeté cette influence orientale pour me fondre dans la population et m’intégrer dans la communauté artistique bien française.

Cette rencontre intime lui permet de savoir d’ou il vient et qui il est.

Accepter ses origines, voire les aimer.

Se poser dans la vie et aborder une vie bourgeoise et traditionnelle et revenir au dessin académique, calme et sans vague.

Effacer toute les possibilités de se perdre et se recentrer vers le figuratif classique et sans tache.

le bleu apparait, ce bleu intense de la méditerranée qui l’a vu naitre.

Cette mer qu’il a traversée à regrets – mer maternelle aimée et délaissée aujourd’hui.

Ce bleu qui contraste si violemment avec les tons ocre et sableux qu’il affectionne, toutes ces couleurs poussiéreuses caractéristiques des chaleurs étouffantes du sud.

Cette recherche des racines fait évoluer le dessin d’Ananou vers une simplicité pure mais qui n’est pas d’une gaité et d’une créativité extrème.

Finalement une période calme, trop calme…

les années 2000 – précision et questionnement

La cinquantaine accomplie et assumée, se taire et écouter.

Après avoir choquer, ananou laisse faire et se laisser deviner.

Rien ne sert de tout montrer, rien ne sert de tout dire.

Un détail suffit pour se comprendre, pour se faire comprendre.

Suggérer l’essentiel avec le minimum d’artifice

Chercher le détail qui change tout, le détail qui tue, le détail qui fait tache.

Ne rien dire… suggérer.

Cette passion pour le détail est une force pour Ananou. Il y aura les séries des “lits défaits” et des “anciens”.

J’aimerais avec un trait pouvoir vous montrer tout ce qui me trouble

Je n’y suis pas encore arrive – Me reste-t-il assez de temps pour y arriver ?

Est-ce que ma douleur intéresse quelqu’un ?

aujourd’hui – rencontres et perspectives

la photo le charme, le tente mais ne permet pas d’exprimer son combat sur la toile avec l’erreur ou l’accident.

Combat avec soi-même, combattre cette difficulté d’exprimer vraiment ce qui l’anime.

Ananou est un peintre visceral par cette nécessité vitale à s’exprimer picturalement.

Ce n’est pas un créatif, un conceptuel, il nous parle de lui et essaie juste de se faire entendre.

La rencontre avec des photographes a comblé ce manque de communication.

Une photo raconte une histoire globale une photo est bavarde.

Ananou y extrait le détail qui le touche, celui qui le dessine le mieux.

Le thème abordé par les photographe n’a aucune importance.

Il aide juste à la rencontre et facilite la compréhension du public.

Le peintre est ainsi accompagné dans sa démarche comme l’enfant était accompagné à l’école.

Ses rencontres lui sont sécurisantes et lui permettent d’affronter la critique sans avoir peur de déplaire.

Une acceptation de l’échec

Une acceptation du renoncement

Une acceptation du sens de la vie

un premier pas vers la sagesse…

J’ai toujours voulu être photographe, je crois avoir eu tous les modèles d’appareils. Mais rien n’y fait, je ne suis pas doué …Avec les photographes, je peux m’accepter en tant que peintre, car ils me reconnaissent en tant qu’artiste.

Artmajeur

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