Auteur photographe français, né dans le Nord de la France en 1977, les pieds sur Terre et la tête bien dans les étoiles. Après une maîtrise en Économie Internationale, il obtient un Diplôme d’Études Supérieures Spécialisé en Gestion des Situations d’Urgence. Il commence son activité professionnelle en Guyane Française où il a l’opportunité de réaliser des missions très intéressantes (campagne de rattrapage vaccinale auprès des populations amérindiennes, mission d’étude sur l’impact du mercure sur les populations, gestion d’une structure de lutte contre le sida et de soutien aux personnes infectées par la VIH). Rien à voir avec la photographie et pourtant... L’appareil photo commence à cette époque à accompagner ses voyages (Brésil, Argentine, Paraguay, Guyana…). Mais ce n’est qu’en 2007 qu’il commence à s’intéresser au pouvoir de la photo, à ce qu’elle peut véhiculer et permet de partager – Une rencontre très enrichissante avec Madame Augier au Negresco, qui en acquérant une de ses œuvres, fait définitivement entrer la photographie dans sa vie.
La sensibilisation à l’environnement est un sujet assez récurrent dans son travail. Sur ce sujet, il se sent assez proche du concept de “sobriété heureuse” développé par Pierre Rabhi. Face à la société de la surabondance sans joie et non sans misère matérielle dans laquelle les pays dits développés sont enlisés, la “sobriété heureuse” représente une alternative réaliste. La Liberté est également une notion fondamentale pour lui. En effet, tandis que la censure en Syrie, en Russie et en Chine résulte immédiatement du désir du régime politique de museler l’expression artistique, des exemples de censure continuent d’apparaître dans des régions habituellement censées promouvoir activement la liberté de parole remarque-t-il. La France n’est pas épargnée.
Là où certains dirigeants politiques veulent “fermer portes et fenêtres de la création”, il pense à l’opposé qu’il faut les ouvrir pour aérer les esprits troublés et meurtris. Pour lui, le fait que l’art soit encore en mesure de provoquer des troubles politiques, de violents débats et protestations, est la preuve de son pouvoir et de sa valeur. C’est aussi la mise en évidence de sa complexité ; inextricablement lié aux notions de liberté, vérité et justice, l’art semble destiné à continuer d’attirer l’attention de ceux qui le préféreraient réduit au silence. Il considère qu’il est de la responsabilité des créateurs (photographes, cinéastes, peintres, chanteurs, graffeurs ...) de continuer à créer ne serait-ce que pour lutter contre ces événements du 13 novembre 2015 mais aussi contre toutes formes qui s’y apparentent.
Son approche n’est pas linéaire. Il part avec deux trois idées dans la poche. En général, celles-ci feront écho à un fait de société. Il choisit ensuite une sélection de musique qui guide ses pas et capture des images qu’il utilise en totalité ou en partie afin de les mettre au service d’une idée à véhiculer. Ensuite il laisse son imagination faire le reste.
Jérémy Clausse est passé maître dans l’art de nous sensibiliser et de nous interroger sur le monde qui nous entoure grâce à ses images percutantes. Mais il réussit aussi à nous charmer en nous faisant voyager dans un monde imaginaire qu’il a créé de toutes pièces.