Toutes les oeuvres de Polina Jourdain-Kobycheva
L'Absolu délicat • 12 oeuvres
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Il existe des moments intimes privilégiant la conversation avec l’idéal. Alors on aime ce que l’on voit[...]
Il existe des moments intimes privilégiant la conversation avec l’idéal. Alors on aime ce que l’on voit et l'amour donne des yeux perçants pour le saisir. Ce sentiment ne manque point à cet album consacré à la danse. Avec la plénitude de sa sensibilité, Polina Jourdain-Kobycheva en offre une preuve ardente, mais vous saurez bien le découvrir sans mon aide.
Bien que la danse exprime la vie, quelquefois en la corrigeant par l’art et l’imagination, en résonance avec nos interrogations les plus profondes, il y a pour elle une question capitale, une question de vie ou de mort, car dès l’instant où elle s’impose au regard pour féconder l’esprit de ceux qui l’estime, son destin la plonge dans la nuit noire. Dans la lutte engagée pour résoudre cette épreuve au cœur de la condition humaine, la photographie est une arme providentielle, en ce fait qu’en arrêtant la marche du temps, elle garde à l’émotion toute sa fraîcheur, au corps toute sa sensualité.
Guettant jour après jour l’instant poétique pour le sanctifier d’un clic, Polina Jourdain-Kobycheva nous donne à voir en plus des gestes du corps, les impulsions de la pensée, et par une attitude, par une trouvaille, le mystère du danseur cherchant le mouvement exact, délicat, absolu, infini comme l’amour.
Thierry Malandain, mai 2016
Bien que la danse exprime la vie, quelquefois en la corrigeant par l’art et l’imagination, en résonance avec nos interrogations les plus profondes, il y a pour elle une question capitale, une question de vie ou de mort, car dès l’instant où elle s’impose au regard pour féconder l’esprit de ceux qui l’estime, son destin la plonge dans la nuit noire. Dans la lutte engagée pour résoudre cette épreuve au cœur de la condition humaine, la photographie est une arme providentielle, en ce fait qu’en arrêtant la marche du temps, elle garde à l’émotion toute sa fraîcheur, au corps toute sa sensualité.
Guettant jour après jour l’instant poétique pour le sanctifier d’un clic, Polina Jourdain-Kobycheva nous donne à voir en plus des gestes du corps, les impulsions de la pensée, et par une attitude, par une trouvaille, le mystère du danseur cherchant le mouvement exact, délicat, absolu, infini comme l’amour.
Thierry Malandain, mai 2016
Danse. L'absolu délicat • 14 oeuvres
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Je fus toujours enchantée par la danse. À six ans, mes parents m'ont inscrit dans un cours de danse.[...]
Je fus toujours enchantée par la danse. À six ans, mes parents m'ont inscrit dans un cours de danse. J’étais la seule dans la classe à confondre la gauche et la droite. Donc, je me suis aperçue que je ne deviendrai jamais danseuse. Mais mon admiration pour la danse demeure toujours après de nombreuses années, elle a donné lieu à une observation enthousiaste de la vie de la danse à travers mon objectif. Au début je cherchais le geste performant sur scène, puis, de plus près dans la salle de classe et dans le studio photo.
Mais les prémisses du projet actuel se réaliseront beaucoup plus tard.
La première fois que je suis venue au ballet Malandain Biarritz en 2014, juste après mon arrivée au Pays Basque, je fus frappée par l'atmosphère amicale, ouverte et créative.
L’équipe internationale m’a étonnée et encouragée. Je me suis dit : il ne manque qu’une russe...
Le contact passa avec les artistes immédiatement générant une compréhension mutuelle ; ce qui est rare et permet de travailler avec légèreté. L'atmosphère amicale dans la compagnie m’a aidé à découvrir la vie des danseurs à travers les images.
Ce projet que vous avez dans les mains semble être une installation de plus sur la danse ; en realité cette œuvre est centrée sur le danseur et son intime relation avec la naissance du mouvement. Je désire vous faire rentrer dans son univers pour saisir des instants secrets avec délicatesse et humilité.
Mon dessein est de vous éveiller à un monde de richesses et de nuances. Les lignes du corps se révèlent poésie et le mouvement grâce. Mais le travail quotidien, les répétitions, les instants de détente, ceux de concentration et enfin le couronnement par la scène triomphante, ont enthousiasmé tout autant ma démarche artistique.
Derrière les gestes élégants se dissimule le travail routinier. L’observateur non initié ne se doute pas qu’un geste parfait a demandé des centaines d’exécutions. L’opiniâtreté du danseur dans sa recherche naturelle de cet idéal se révèle à travers des mouvements parfois imparfaits mais touchants par leur devenir.
La beauté des lignes du corps des danseurs trace des courbes harmonieuses et raffinées qui ne sont pas sans rappeler les arabesques de la danse elle même. Avec force admiration pour leur silhouette et leur modelé du corps je désire transmettre l’immédiateté et la fragilité du moment, créant le mystère de la danse en tant qu’élément indissociable de la vie.
Cette œuvre s’adresse à tous car elle permet de découvrir un monde idéalisé, épuré, qui fait rêver, dépourvu de violence et qui nous extrait de la vie quotidienne. J’ai realisé ces photos pour partager mon regard sur la danse avec le grand public. En espérant qu’un néophyte n’en retiendra que la beauté inconnue.
Polina Jourdain-Kobycheva
labsolu-a-letat-pur/
Mais les prémisses du projet actuel se réaliseront beaucoup plus tard.
La première fois que je suis venue au ballet Malandain Biarritz en 2014, juste après mon arrivée au Pays Basque, je fus frappée par l'atmosphère amicale, ouverte et créative.
L’équipe internationale m’a étonnée et encouragée. Je me suis dit : il ne manque qu’une russe...
Le contact passa avec les artistes immédiatement générant une compréhension mutuelle ; ce qui est rare et permet de travailler avec légèreté. L'atmosphère amicale dans la compagnie m’a aidé à découvrir la vie des danseurs à travers les images.
Ce projet que vous avez dans les mains semble être une installation de plus sur la danse ; en realité cette œuvre est centrée sur le danseur et son intime relation avec la naissance du mouvement. Je désire vous faire rentrer dans son univers pour saisir des instants secrets avec délicatesse et humilité.
Mon dessein est de vous éveiller à un monde de richesses et de nuances. Les lignes du corps se révèlent poésie et le mouvement grâce. Mais le travail quotidien, les répétitions, les instants de détente, ceux de concentration et enfin le couronnement par la scène triomphante, ont enthousiasmé tout autant ma démarche artistique.
Derrière les gestes élégants se dissimule le travail routinier. L’observateur non initié ne se doute pas qu’un geste parfait a demandé des centaines d’exécutions. L’opiniâtreté du danseur dans sa recherche naturelle de cet idéal se révèle à travers des mouvements parfois imparfaits mais touchants par leur devenir.
La beauté des lignes du corps des danseurs trace des courbes harmonieuses et raffinées qui ne sont pas sans rappeler les arabesques de la danse elle même. Avec force admiration pour leur silhouette et leur modelé du corps je désire transmettre l’immédiateté et la fragilité du moment, créant le mystère de la danse en tant qu’élément indissociable de la vie.
Cette œuvre s’adresse à tous car elle permet de découvrir un monde idéalisé, épuré, qui fait rêver, dépourvu de violence et qui nous extrait de la vie quotidienne. J’ai realisé ces photos pour partager mon regard sur la danse avec le grand public. En espérant qu’un néophyte n’en retiendra que la beauté inconnue.
Polina Jourdain-Kobycheva
labsolu-a-letat-pur/
Dantza, Pilotari ! • 10 oeuvres
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Dans la série « Dantza, Pilotari ! », l’artiste explore l’harmonie des mouvements et des courbes
que[...]
Dans la série « Dantza, Pilotari ! », l’artiste explore l’harmonie des mouvements et des courbes
que le pelotari dessine avec le chistera. Dans cette rencontre entre danseurs et pelotaris,
les moments de latence où l’expression corporelle se cherche, laissent au fur et à mesure la
place à une libération des corps, à un envol des personnalités. La photographie capture alors
cette énergie poétique au sein du jaï-alaï, un espace culturel fort, où les gestes répétés et
harmonieux figent le temps.
La puissance des gestes et des corps est mise en relief par les choix esthétiques de l’artiste :
des images très nettes, révélées par un halo de lumière fondu dans ce noir et ce blanc
contrastés. Le style apporte une dimension symbolique et graphique très forte. Il en est de
même pour la représentation du geste artisanal à l’origine de la pelote basque : son passé de
sociologue s’attache à l’ouvrage, à la part de l’Homme dans l’objet, la matière et les formes.
que le pelotari dessine avec le chistera. Dans cette rencontre entre danseurs et pelotaris,
les moments de latence où l’expression corporelle se cherche, laissent au fur et à mesure la
place à une libération des corps, à un envol des personnalités. La photographie capture alors
cette énergie poétique au sein du jaï-alaï, un espace culturel fort, où les gestes répétés et
harmonieux figent le temps.
La puissance des gestes et des corps est mise en relief par les choix esthétiques de l’artiste :
des images très nettes, révélées par un halo de lumière fondu dans ce noir et ce blanc
contrastés. Le style apporte une dimension symbolique et graphique très forte. Il en est de
même pour la représentation du geste artisanal à l’origine de la pelote basque : son passé de
sociologue s’attache à l’ouvrage, à la part de l’Homme dans l’objet, la matière et les formes.
En Corps • 9 oeuvres
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Le projet sur la danse « En Corps. Que reste-t-il quand le corps du danseur n’est plus performant ?[...]
Le projet sur la danse « En Corps. Que reste-t-il quand le corps du danseur n’est plus performant ? », consacré aux anciens danseurs a été présenté pour la première fois Dans le cadre du festival de Temps aimer la danse 2018 à Biarritz.
J’ai commencé ce projet par photographier les anciens danseurs Jacques Alberca, né en 1942, et Gilles Schamber, né en 1960. Quel devenir pour le corps du danseur face aux années qui passent ? Les photos disent une grande intériorité du mouvement, témoignent d’un danseur qui fait le choix de l’essentiel, libéré de la performance, et paradoxalement moins soumis aux contraintes. Le temps qui passe est une opportunité de faire autrement. « Le point de vue de la danse occidentale », dit Jacques Alberca, « passe encore par le prisme de la performance technique. Ce qui me questionne aujourd’hui, c’est le changement de point de vue, à savoir, s’orienter avec le temps vers des états de corps parlants, peu importe l’âge. »
Pour moi le corps fait sens, sans anticiper sur la forme, je m’arrête sur ce que produit le corps et non sur ce qu’il risque de reproduire. A travers la représentation du corps, je parle de l’évolution du « corps-histoire ». Dans ce travail je propose une poétique du corps et ses mouvements pour faire de sa représentation non seulement un objet, mais un outil de pensée sur le monde.
J’ai commencé ce projet par photographier les anciens danseurs Jacques Alberca, né en 1942, et Gilles Schamber, né en 1960. Quel devenir pour le corps du danseur face aux années qui passent ? Les photos disent une grande intériorité du mouvement, témoignent d’un danseur qui fait le choix de l’essentiel, libéré de la performance, et paradoxalement moins soumis aux contraintes. Le temps qui passe est une opportunité de faire autrement. « Le point de vue de la danse occidentale », dit Jacques Alberca, « passe encore par le prisme de la performance technique. Ce qui me questionne aujourd’hui, c’est le changement de point de vue, à savoir, s’orienter avec le temps vers des états de corps parlants, peu importe l’âge. »
Pour moi le corps fait sens, sans anticiper sur la forme, je m’arrête sur ce que produit le corps et non sur ce qu’il risque de reproduire. A travers la représentation du corps, je parle de l’évolution du « corps-histoire ». Dans ce travail je propose une poétique du corps et ses mouvements pour faire de sa représentation non seulement un objet, mais un outil de pensée sur le monde.
Portraits • 9 oeuvres
Voir toutPeinture de lumière sur fond noir • 15 oeuvres
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Un noir profond imprègne les photographies de Polina Jourdain-Kobycheva. Noir comme une manière d'écriture[...]
Un noir profond imprègne les photographies de Polina Jourdain-Kobycheva. Noir comme une manière d'écriture tendue à la recherche d'une tonalité dense par laquelle elle approche ses sujets, noir qui nous saisit et nous engage à une plongée un peu mélancolique. Quelques photos font séries, que ce soit autour d'un thème, d'un motif ou d'une saisie répétée. Ainsi voyons nous des fragments de corps de femme nue, leurs contours forment de superbes entrelacs de traits, le jeu de transparences sature l'image par une grande richesse de texture. Ici les lignes du corps sont malléables et vivantes. Le regard parcourt les courbes en suivant un mince trajet de lumière faisant écho au tracé, l'œil alors suspend son mouvement pour à nouveau glisser rapidement de bords en surfaces. Doux au toucher, le corps fond sous la pression d'un noir épais et dense, il se dissout ou s'amenuise petit à petit dans des effets d'ondes et de polissage.
Les lignes constituent une frontière renouvelée qui semble avoir une vie propre et indépendante des corps, elles inscrivent une oscillation constante entre abstraction et représentation figurative. Le graphisme est pur, raffiné, se suffisant à lui-même : un trait fait écho à celui qui le précède, ils forment un rythme, ensemble ils jouent un accord qui se soutient des correspondances de formes et de nuances. La sensualité reste discrètement présente en continu dans cette construction. Sans représentation par trop signifiante, un glissement du regard s'opère vers un détail sensible aussitôt masqué d'ombre. Naît alors le trouble dans ce jeu perpétuel de dévoilements et de dissimulations qui tisse de séduisantes fantaisies érotiques et suscite le fantasme.
Tout peut servir à représenter le corps dont l'esquisse est reprise dans l'image d'une plante, d'une fleur, d'un paysage, d'une sphère céleste, dans une fantaisie un peu taquine qui ne manque pas de nous rappeler les Contes des Mille et Une Nuits. Les accords rythmiques, les jeux de miroir, les parallélismes produisent une expression poétique construite sur un retour des rimes. La grâce sensuelle de la nature se traduit dans une langue de velours en doux noirs et blancs de sorte que les tracés s'emplissent, pèsent, se courbent, s'entaillent en surface, plongent en profondeur dans un équilibre instable entre imagination et réveil.
Ces images ne constituent pas à proprement parler des photographies érotiques. Nous avons devant nous des calligraphies libres, émanations d'une lumière transparente et légère, évanescente, nous nous trouvons devant des lignes en apesanteur où le corps, sans gravité, abandonne à l'obscurité la mort et les contingences matérielles. Des formes émergent des profondeurs et se dégagent de noirs volumes, elles flottent, tels des noyés entre deux eaux, dans des ténèbres de chair.
Gleb YERSHOV - Saint Petersbourg
Historien et Critique d'art contemporain
Conservateur d'art contemporain "Navicula Artis"
Les lignes constituent une frontière renouvelée qui semble avoir une vie propre et indépendante des corps, elles inscrivent une oscillation constante entre abstraction et représentation figurative. Le graphisme est pur, raffiné, se suffisant à lui-même : un trait fait écho à celui qui le précède, ils forment un rythme, ensemble ils jouent un accord qui se soutient des correspondances de formes et de nuances. La sensualité reste discrètement présente en continu dans cette construction. Sans représentation par trop signifiante, un glissement du regard s'opère vers un détail sensible aussitôt masqué d'ombre. Naît alors le trouble dans ce jeu perpétuel de dévoilements et de dissimulations qui tisse de séduisantes fantaisies érotiques et suscite le fantasme.
Tout peut servir à représenter le corps dont l'esquisse est reprise dans l'image d'une plante, d'une fleur, d'un paysage, d'une sphère céleste, dans une fantaisie un peu taquine qui ne manque pas de nous rappeler les Contes des Mille et Une Nuits. Les accords rythmiques, les jeux de miroir, les parallélismes produisent une expression poétique construite sur un retour des rimes. La grâce sensuelle de la nature se traduit dans une langue de velours en doux noirs et blancs de sorte que les tracés s'emplissent, pèsent, se courbent, s'entaillent en surface, plongent en profondeur dans un équilibre instable entre imagination et réveil.
Ces images ne constituent pas à proprement parler des photographies érotiques. Nous avons devant nous des calligraphies libres, émanations d'une lumière transparente et légère, évanescente, nous nous trouvons devant des lignes en apesanteur où le corps, sans gravité, abandonne à l'obscurité la mort et les contingences matérielles. Des formes émergent des profondeurs et se dégagent de noirs volumes, elles flottent, tels des noyés entre deux eaux, dans des ténèbres de chair.
Gleb YERSHOV - Saint Petersbourg
Historien et Critique d'art contemporain
Conservateur d'art contemporain "Navicula Artis"
DESSINS SUR FOND BLANC • 7 oeuvres
Voir toutL’architecture des ombres • 16 oeuvres
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ARCHITECTURE DES OMBRES
à propos des travaux photographiques de Polina Jourdain-Kobycheva
De nos jours,[...]
ARCHITECTURE DES OMBRES
à propos des travaux photographiques de Polina Jourdain-Kobycheva
De nos jours, la photographie en noir et blanc avec son style rétro est considérée comme signe d'une recherche artistique. Elle est appréciée de l'esthète raffiné qui en savoure la charge graphique et les textures veloutées. Elle offre une incomparable expérience de profondeur et de mise à distance temporelle inaccessible avec la couleur. Tout cela se trouve dans les travaux photographiques de Polina Jourdain-Kobycheva : elle manie le noir et blanc avec habileté et brio pour nous livrer un large éventail de motifs et de tableaux où l'arsenal technique est toujours placé au service des possibilités d'expression.
Son travail frappe par la profondeur, les contrastes de tons, les crépuscules tendus. A première vue ses images semblent graphiques et évoquent des formes abstraites, nous pouvons pourtant y saisir le détail arraché par fragmentation à la vie réelle. Dans une volonté d'objectivation, l'approche nous fait pénétrer au sein de la matière – une dalle de pierre, de murs en plâtre, de l'asphalte ou du fer. Les lignes géométriques strictes, aux arêtes tranchantes, créent une logique d'ombre et de clarté dont la répétition forme un rythme lequel organisera l'espace en retour.
Polina Jourdain-Kobycheva semble se référer à l'esthétique constructiviste – comme l'on la retrouve dans les photos d'Alexander Rodchenko – mais pour générer au final une autre matière, un contenu plus significatif, plus émotionnel. Si la géométrie des lignes avait alors été utilisée pour dynamiser l'espace et promouvoir l'affirmation de la vie dans l'acte de construction, ici, a contrario, les similitudes formelles et la stylistique apparente créent un leitmotiv de pause ou d'arrêt, comme un appel au repos dans la construction d'un espace idéal où le faisceau solaire se rencontre sur des surfaces chaudes. En dehors de la réalité, le jeu de lumière et d'ombre crée un effet minimaliste, s'organise en ornements détachés qui nous plongent en un état contemplatif, dans un monde où tout mouvement semble suspendu. Dans une magie envoûtante, notre regard oscille entre la captation exquise du motif abstrait et celle de l'objet lui-même identifiable à son insertion tridimensionnelle dans le réel.
Il existe une frontière entre la plongée dans les ombres et les explosions de lumière, une frontière où s'actualise notre mémoire, où l'image apparaît et se construit reconnaissable à la fois dans l'espace et le temps. C'est un semblable procédé photographique qui se trouve développé ici avec une clarté sublimée.
Gleb YERSHOV - Saint Petersbourg (trad. fr. libre)
Historien et Critique d'art contemporain
Conservateur d'art contemporain "Navicula Artis"
à propos des travaux photographiques de Polina Jourdain-Kobycheva
De nos jours, la photographie en noir et blanc avec son style rétro est considérée comme signe d'une recherche artistique. Elle est appréciée de l'esthète raffiné qui en savoure la charge graphique et les textures veloutées. Elle offre une incomparable expérience de profondeur et de mise à distance temporelle inaccessible avec la couleur. Tout cela se trouve dans les travaux photographiques de Polina Jourdain-Kobycheva : elle manie le noir et blanc avec habileté et brio pour nous livrer un large éventail de motifs et de tableaux où l'arsenal technique est toujours placé au service des possibilités d'expression.
Son travail frappe par la profondeur, les contrastes de tons, les crépuscules tendus. A première vue ses images semblent graphiques et évoquent des formes abstraites, nous pouvons pourtant y saisir le détail arraché par fragmentation à la vie réelle. Dans une volonté d'objectivation, l'approche nous fait pénétrer au sein de la matière – une dalle de pierre, de murs en plâtre, de l'asphalte ou du fer. Les lignes géométriques strictes, aux arêtes tranchantes, créent une logique d'ombre et de clarté dont la répétition forme un rythme lequel organisera l'espace en retour.
Polina Jourdain-Kobycheva semble se référer à l'esthétique constructiviste – comme l'on la retrouve dans les photos d'Alexander Rodchenko – mais pour générer au final une autre matière, un contenu plus significatif, plus émotionnel. Si la géométrie des lignes avait alors été utilisée pour dynamiser l'espace et promouvoir l'affirmation de la vie dans l'acte de construction, ici, a contrario, les similitudes formelles et la stylistique apparente créent un leitmotiv de pause ou d'arrêt, comme un appel au repos dans la construction d'un espace idéal où le faisceau solaire se rencontre sur des surfaces chaudes. En dehors de la réalité, le jeu de lumière et d'ombre crée un effet minimaliste, s'organise en ornements détachés qui nous plongent en un état contemplatif, dans un monde où tout mouvement semble suspendu. Dans une magie envoûtante, notre regard oscille entre la captation exquise du motif abstrait et celle de l'objet lui-même identifiable à son insertion tridimensionnelle dans le réel.
Il existe une frontière entre la plongée dans les ombres et les explosions de lumière, une frontière où s'actualise notre mémoire, où l'image apparaît et se construit reconnaissable à la fois dans l'espace et le temps. C'est un semblable procédé photographique qui se trouve développé ici avec une clarté sublimée.
Gleb YERSHOV - Saint Petersbourg (trad. fr. libre)
Historien et Critique d'art contemporain
Conservateur d'art contemporain "Navicula Artis"
L'Art de la pelote basque • 9 oeuvres
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Dans la série sur les métiers d’artisanat, Je voulait montrer l’univers intime des ateliers des artisans,[...]
Dans la série sur les métiers d’artisanat, Je voulait montrer l’univers intime des ateliers des artisans, trouver la beauté dans les choses parfois simples et ordinaires. Je intéresse aux gens autant que des objets qui ils créent.
Je me suis particulièrement intéressée par des artisans de la pelote basque. On parle souvent des joueurs mais on ne parle pas souvent des gens qui fabriquent les instruments. Et pourtant eux, ce sont aussi «âmes de la pelote », ces artisans qui créent et permettent à cette activité multi-séculaire de se perpétuer. D’une branche de châtaigner à une chistera, d’un tronc de hêtre à une pala, d’un noyau de latex à une pelote... mettre en avant le savoir-faire de ces artisans : fabricants de chistera, de xare ou de pelotes. Le livre Pilota Arimak, Édition Arteaz, paru en 2021 raconte les fruits d’une histoire entre un homme, une matière et une culture.
Je me suis particulièrement intéressée par des artisans de la pelote basque. On parle souvent des joueurs mais on ne parle pas souvent des gens qui fabriquent les instruments. Et pourtant eux, ce sont aussi «âmes de la pelote », ces artisans qui créent et permettent à cette activité multi-séculaire de se perpétuer. D’une branche de châtaigner à une chistera, d’un tronc de hêtre à une pala, d’un noyau de latex à une pelote... mettre en avant le savoir-faire de ces artisans : fabricants de chistera, de xare ou de pelotes. Le livre Pilota Arimak, Édition Arteaz, paru en 2021 raconte les fruits d’une histoire entre un homme, une matière et une culture.
Couleurs • 10 oeuvres
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