Ajouté le 23 août 2005
Je peins de l’humain. Je peins depuis des impressions, des rencontres, des sentiments, des prises de conscience mais non de positions. Il s'agit d'une peinture empreinte d'une culture, de lectures.
Je témoigne car je montre.
Je veux témoigner et assurer à la poétique pensée d’Emmanuel Lévinas qu’il est possible de représenter l’humain sans l’altérer ni le défaire de sa dynamique et d’une éthique du visage. Ces figures ne s’exposent pas à la lumière : ils la constituent.
Je veux oublier mes efforts dix ans durant de précisions, d’académisme : il faut être brut pour créer. Peindre c’est aussi créer, faire de l’image… Celle qui n’appartient pas au réel mais ne s’en écarte pas tant que cela finalement. On créé parfois d’autant que l’on ne maîtrise pas vraiment.
Vous souvenez-vous de ces photos manquées qui vous dépossèdent de ce que l’on souhaite diriger : son image corporelle ou non. De ces expressions gênantes, donnons-leur de l’unicité en oubliant la gêne et en écartant toute perspective réelle. Alors, tentons de restituer ceci : l’humain ainsi représenté et regardé nous rappellera notre riche diversité respectable et toute spécifique.
Né près de Paris en 1970, j'ai commencé à pratiquer le dessin en 1986. En 1991, j'y ai ajouté le travail de la couleur en utilisant craies et pastels puis peintures à l'huile et acrylique, collages modelages puis sculpture (différents supports).
De ce fait, je mets du sens avant tout dans ce qui a figure humaine d'après une impression laissée, un récit, un émoi, une indifférence, sans oublier qu'une invitation au voyage se glissera dans mon travail. Mais j'ai développé mon travail également en le sachant in fluencé par une culture, mienne, appartenant à une particularité que je ne désigne pas en ce qu'elle n'est -par exemple- ni occidentale, ni française : une culture n'a guère de "facies" en ce qu'elle se glisse discrètement lors du processus d'échange développé lors de l'éducation de l'enfant, soit lors d'une confrontation depuis une lecture ethnocentrée d'un mode de vivre différent, de saisie du vivre "étranger" absolument passionnant.
Je songe donc profondément à "itinérer" afin de découvrir des impressions que je ressentirais sans, il est vrai, saisir la et les subtilités que confère la "rencontre de deux cultures". Car si nous tentons de célébrer une culture, vain de tenter de rencontrer la sienne ni celle d'Autrui. Non seulement je pointe ici l'acculturation en soulignant la vanité quant à prétendre la "rencontre" -soit la co-ïncidence- de deux voire plusieures cultures... Mais aussi et surtout, en ce que nous sommes "éduqués" alors, notre culture n'aura de cesse de nous échapper. Pour preuve?
La linguistique! Par l'exemple du signifiant qui n'est pas nécéessairement le signifié.
Autre exemple ?
Et bien justement, notre subjectivité, notre condition même, qu'elle soit celle de l'humain, celle d'un social ou de toute autre entité identifiable et qui nous incarne en tant que personne... D'ailleurs, ne l'incarnons-nous pas non plus ?! Là est un débat dont je pense vouloir sortir si ce n'est par un dialogue Symbolique, de ce Symbolique qui nous est langage sans " en être vraiment" mais en ce qu'il nous permet d'initier notre Réel de même que notre Imaginaire.
Ainsi, peut-être que la seule culture que je puisse entendre est celle qui se traduit lors de sa transcription symbolique. Car l'Image a pour origine ce que nous en avons oublié : elle appartient à l'imaginaire.
En cela, une image artistique a ceci de particulier, qu'elle n'appartient pas au réel, qu'elle ne s'y doit plus, qu'elle n'a pas à le transcrire "fidèlement" mais bien au contraire qu'elle doit s'en ex-traire. Elle s'exclut ainsi du "régime" du Réel. Ces petites idées (Symbolique-Réel-Imaginaire), Monsieur Jacques LACAN nous aura au moins permis d'y réfléchir même s'il était le premier à nous bousculer en nous lançant un langage hermétique et paradoxalement tellement limpide. Ne serait-ce pas là une hypothèse (réductrice certes...!) à envisager concernant son échange également ou "l-également" chahuté autant qu'il eut pu dire...?Je ne sais ni ne saurai.
Lors de votre visite, n'oubliez pas de passer par le livre d'or afin de pouvoir me laisser ... quelques mots.
Perplexe peut-être mais tellement intéressé que l'oeil soit -comme Maurice MERLEAU-PONTY le désigna "L'oeil ET l'esprit" au point d'écrire un livre du même oeil et du même Esprit qui permet de constituer une approche tangible de sa pensée, non d'y voir un Homme parachevant sa vie ou son oeuvre par un petit regard vers l'image.
Car dans ce livre, nous pouvons transposer une serrure nous permettant de l'aborder, non d'apercevoir un philosophe poursuivant son oeuvre : il nous y a proposé une rencontre de sa "Phénoménologie ( de la Perception)".
Le verbe, le commentaire d'un érudit, d'un juge de l'oeil a pour élan l'Oeil innocent d'une personne qui n'y "connait rien" mais qui se contente d'aimer ou de ne pas aimer, de le faire savoir, de le faire valoir, et c'est parfois un courage, surtout en ce qui concerne l'art que l'on dit Art.
"S'y connaître" en "Art" est quelque chose qui semble sérieux mais qui n'a en-soi aucune pertinence : la pertinence des critiques d'Art n'a de sens et de crédibilité qu'en ce qu'il est entendu par Autrui, et "négocié" par une des conditions humaines : le langage, sa com-munication, bref, son exposition, ses divergences, ses erreurs, sa légitimité, mais jamais son refus de l'inculte... Connaissez-vous quelqu'un d'inculte ? Il paraît qu'il serait cet "Enfant Sauvage" que tant d'ethnologues on pu penser trouver il y a encore quelque temps pour savoir à présent qu'un homme ne peut être homme que s'il est sous influence d'un milieu et de lui-même et que ce mythe de l'Enfant "sauvage" reste un fantasme...ou plutôt une image : un reflet qui ne provient pas du réel puisqu'il ne s'y trouve pas!