Nyko

J’ai 24 ans. Mon cursus est plutôt atypique, je n’ai jamais fait d’école d’art, mais j’ai toujours été particulièrement attiré par les raisonnements artistiques. J’ai décroché un diplôme d’ingénieur après plus de 5 ans d’études sans jamais arrêter de dessiner. Parallèlement le cinéma tenait aussi une grande place dans ma vie. J’ai réalisé une demi-douzaine de courts-métrages auto produit et suivit une école de scénario. C’est ainsi que j’ai pu faire mon stage de dernière année dans une société de production de cinéma appelé LE BUREAU (Joyeux noël, Sauf le respect que je vous dois, Isolation).

Il y a environs deux mois, une galerie d’art de St Paul de Vence a décidé de m’exposer. Elle s’appelle Art Studio et privilégie dans ses choix artistiques l’énigmatism. (). Certaines des oeuvres que je propose sur le site sont disponibles dans cette galerie.
Je travaille maintenant en intermittence dans le cinéma en tant que décorateur et régisseur. Dans un même temps, je continue ardemment mes recherches artistiques par le biais du dessin et de la peinture.

Mes recherches ont toujours été totalement autodidactes. En commençant je n’avais que très peu de point de repère dans l’art moderne et contemporain. Mais j’ai décidé de ne pas le voir comme un handicap mais plus comme une chance. Je ne basais pas mes travaux sur le dépassement de ce qui avait été fait mais plus sur mon imaginaire. Nombreux m’ont apporté la critique qu’il fallait connaître l’art pour être artiste mais ce sont ceux-là mêmes qui pour créer avait besoin de base préexistante. J’ai alors tenté d’éviter de m’étiqueter et j’ai défini mes propres règles artistiques. Dans un même temps, j’ai beaucoup étudié par moi-même les recherches d’artistes comme Sophie Calle et Guy Debord.
Loin de moi l’idée de me comparer à de tels artistes ; en faisant ces recherches j’espérais pouvoir justifier l’idée selon laquelle l’art n’était pas forcément pour les autres, mais le devenais immanquablement. Et je découvre que par sa seule intention, Sophie Calle opère le passage : la distraction devient démarche artistique et les documents, œuvres.
Dessiner a toujours été pour moi un plaisir et opérer des projections mentales, une quête.

En faisant mes premiers dessins je me rends compte que je crée un univers comportant ses propres êtres et ses propres règles principalement basé sur l’absence de couleur. Les courbes s’opposent aux lignes droites comme les aplats noirs contraste avec le blanc. J’ai presque l’impression que les formes se créent d’elle-même. Je reconnais volontiers jouer sur mes erreurs, mais le fantastique des êtres qui se découvrent sous mes stylos découle forcément de quelque part. Alors que Dubuffet dit que l’art vient de la forme, j’essaye de monter que l’art tient à une surface (la forme) mais aussi à un lieu, un temps et un état d’esprit.
Chaque univers représenté par un dessin unique est donc à mettre en relation avec ces quatre conditions. A la sortie, si je devais m’analyser (mais ce n’est pas de mon ressort) je dirais que mon imagination est peuplé de ces monstres paranoïaques dont parle si étrangement Dali.

Je suis donc parti de ces raisonnements pour développer une œuvre dans son ensemble.