Alexandre le grand (2023) Ζωγραφική από Nicolas Maureau

Fils du roi Philippe II de Macédoine et élève d’Aristote, Alexandre est l’une des figures les plus emblématiques de l’Antiquité. Devenu roi à vingt ans, il entreprend l’une des plus vastes conquêtes de l’histoire : de la Grèce jusqu’à l’Inde, en passant par l’Égypte, la Perse et la Mésopotamie.
Génie militaire et fin stratège, il ne perdit aucune bataille. Il fonde de nombreuses cités, dont Alexandrie, et propage la culture grecque dans tout l’Orient, donnant naissance à l’hellénisme, un métissage entre culture grecque et traditions locales.
Son règne fut aussi politique que symbolique : Alexandre se fit reconnaître comme pharaon en Égypte, se proclama héritier des rois perses, et chercha à se diviniser, brouillant les frontières entre autorité humaine et divine. Il meurt à Babylone à 32 ans, dans des circonstances mystérieuses.

Dans cette représentation d’Alexandre le Grand l’héritage impérial croise les codes contemporains. Alexandre est ici debout, figé dans une posture inspirée des statues impériales antiques : jambe avancée, torse nu, bras tendu. Son corps n’est pas celui d’un conquérant en armure, mais d’un jeune homme, mis en scène comme un symbole de puissance nue.

Dans sa main droite, il tend non pas un orbe d’or ni un symbole de domination divine, mais un ballon gonflable représentant le globe terrestre. Ce globe fragile, éphémère, presque ludique, contraste fortement avec la posture impériale : l’univers conquis par Alexandre est ici réduit à un jouet, une bulle flottante prête à éclater. Ce geste contient toute l’ironie du projet En majesté : l’autorité, même totale, peut être gonflée d’air.

Le short de camouflage ancre le personnage dans un imaginaire militaire contemporain, mais là encore, l’artiste le perturbe. Certaines formes du motif militaire sont remplies de bleu Cette altération du camouflage introduit une forme de poésie visuelle, un sabotage discret des codes guerriers, et inscrit la figure d’Alexandre dans une tension entre conquête et utopie.

Le fond noir, typique de la série, isole la figure pour en faire un emblème, presque un monument paradoxal. Le modèle devient un corps d’idéal, mais dont les attributs sont glissants : globe gonflable, short hybride, nudité idéalisée. Il ne s’agit plus d’héroïser, mais d’interroger qu’est-ce qu’un empire, lorsqu’il ne tient qu’à un souffle ? Qu’est-ce qu’un héros, qu’il brandit un ballon d’enfant ?

Dans cette relecture contemporaine d’Alexandre, Nicolas Maureau réunit l’image du stratège, du conquérant et du jeune homme projetant sur le monde sa volonté mais aussi ses illusions.

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