art brut bleu noir rouge (2016) Disegno da Morgan Merrheim

Venduto da Morgan Merrheim

Licenza digitale

Quest'immagine è disponibile per lo scaricamento con una licenza.

313,87 USD
1.645,10 USD
4.599,78 USD
Risoluzione massima: 912 x 1289 px
Scarica subito dopo l'acquisto
Gli artisti vengono pagati i diritti d'autore per ogni vendita

Venduto da Morgan Merrheim

Lavoro singolo
Opera firmata dall'artista
Certificato di autenticità incluso
"L’art ne vient pas coucher dans les lits qu’on a faits pour lui ; il se sauve aussitôt qu’on prononce son nom : ce qu’il aime c’est l’incognito. Ses meilleurs moments sont quand il oublie comment il s’appelle." Jean Dubuffet1 Vouloir ramener la production et la pratique de Morgan Merrheim à la sphère de l’art[...]
"L’art ne vient pas coucher dans les lits qu’on a faits pour lui ; il
se sauve aussitôt qu’on prononce son nom : ce qu’il aime c’est
l’incognito. Ses meilleurs moments sont quand il oublie comment
il s’appelle."
Jean Dubuffet1
Vouloir ramener la production et la pratique de Morgan Merrheim à la sphère de
l’art brut serait injustement réducteur. Même s’il adhère, explicitement ou implicite-
ment, à certains de ses principes fondateurs, tels que Dubuffet les a formalisés,
notre artiste est trop curieux et imprégné de l’Histoire de l’art pour être assimilable
à ces personnes exemptes de culture artistique qui constituent le noyau dur des art-
brutistes. Il a, de toute évidence, étudié, chez les maîtres anciens, les techniques des
glacis, de la perspective et de la transparence, les méthodes pour suggérer la pro-
fondeur et l’étagement des plans, regardé les travaux de Basquiat et de Miró et doit
avouer une dette envers les peintres de CoBrA… Tout en accommodant ces con-
naissances et expériences à un air du temps imprégné de squats, de lieux et circuits
alternatifs, de pratiques collectives et de recherche d’une liberté plastique mise à
rude épreuve par une bien-pensance plastique omniprésente oppressive.
Dans ses travaux, il procède par accumulation, par stratification de plusieurs
couches picturales, souvent sur un support lui-même pré-imprimé, notamment des
planches de hentai. Il s’assure, cependant, que chacune des couches successives reste
apparente, lisible, pour inciter ses regardeurs, dans un processus en sens inverse du
sien, à les déchiffrer, à y pénétrer. Cette démarche de découverte de la strate fonda-
mentale, la première, fait inévitablement penser à ce que Cesare Pavese écrivait : « La
vie n’est pas recherche d’expériences mais de soi-même. Une fois qu’on a décou-
vert sa strate fondamentale, on s’aperçoit qu’elle correspond à son propre destin et
on trouve la paix.2 » Pour autant, si la première couche, celle du fond, est bien sou-
vent identifiable, sans doute possible, les autres prêtent à des lectures qui ne sont
pas immuables. On peut ainsi faire un parallèle avec le propos de Proust : « Notre
moi est fait de la superposition de nos états successifs. Mais cette superpositionn’est pas immuable comme la stratification d’une montagne. Perpétuellement des
soulèvements font affleurer à la surface des couches anciennes.3 »
Au terme de cet exercice d’introspection, au sens étymologique du mot – regar-
der dans, à l’intérieur de –, appliquée, que trouve-t-on ? Le plus souvent un substrat
à caractère érotique ou sexuel, mais rarement franchement pornographique. Au
fond de cette plongée mentale, est-ce le moi du regardeur ou celui de l’artiste que
l’on découvre ? L’un ? L’autre ? Les deux ? Narcissisme et/ou sexualité ? Dans tous
les cas, la leçon de Freud est bien présente : « La psychanalyse n’a jamais oublié
qu’il existe du non-sexuel. Elle a même élevé tout son édifice sur le principe de sépa-
ration entre deux tendances : pulsions sexuelles et pulsions narcissiques qui se rappor-
tent au moi.4 »
L’artiste explique la pratique de stratification dans ses œuvres par son habitude
de changer de lieu de travail et d’en découvrir de nouveaux, chargés des traces lais-
sées par leurs occupants précédents. Il reconnaît aussi sa dette envers les tags mu-
raux et le street-art. À sa façon, il produirait des sortes de palimpsestes en exploitant
des matériaux préexistant qu’il s’approprierait, pour les recouvrir, tout en laissant
apparentes certaines de leurs caractéristiques.
Dans certains de ses travaux, sa démarche semble apparemment différente,
voire opposée... Sur des tirages photographiques, du format de cartes postales, ré-
sultant de montages, d’assemblages, de collages et de superpositions d’images nu-
mériques, il gratte, avec une pointe acérée, la surface sensibilisée puis révélée pour y
graver les traits de ses dessins. Il semble ainsi se substituer au spectateur dans
l’exercice de pénétration de la complexité des strates successives. Il n’en est rien,
cependant, puisque le trait reste désespérément blanc et ne met en évidence rien de
ce qui constitue la complexité de ce fond qui se trouve désormais au premier plan.
Et reste toujours à déchiffrer…
Une autre des caractéristiques essentielles des productions de Morgan Merrheim
est la rapidité d’exécution. C’est la raison pour laquelle ses œuvres ne sont que ra-
rement de grand format, ce qui requerrait un temps d’exécution trop long pour lui.
Il considère ce besoin de vitesse comme une forme d’addiction, une urgence pour
lutter contre l’atrophie du cerveau, par peur bleue de l’ennui… Il préfère une forme de
précarité et un nomadisme intellectuel aux certitudes d’une stabilité bien assise dans
la routine et la répétition. Il passe donc sans cesse d’une technique à l’autre, varie
les supports, expérimente et teste de nouvelles idées, invente des recettes... Il
n’hésite pas à déclarer : « Qu’aucuns matins la dimension ne soit la même, qu’elle
n’apporte ni les réconforts de la veille, ni déjà l’envie de demain.5 »
Ce qui marque aussi, dans les dessins de Morgan Merrheim, c’est la présence
quasi systématique de personnages dont la morphologie reste toujours la même
quelles que soient les circonstances de leurs apparitions. Ils sont, seuls ou en tribus,semblables à ceux des productions plastiques enfantines, faisant face au spectateur
car, comme le souligne Marcel Bergeron, dans les dessins d’enfants : « Le bon-
homme têtard est dessiné de face, tandis que les animaux sont d’emblée dessinés de
profil.6 »
À y regarder de plus près, ces êtres ne sont pourtant pas des bonshommes-
têtards, ils sont plus complexes et pourraient correspondre à un stade plus avancé
de l’évolution du dessin enfantin. Henri Wallon et Liliane Lurçat la décrivent : « À
ce stade têtard succèdent d’une façon précoce des bonshommes où la masse du
corps est indiquée par un ovoïde auquel se superpose un autre ovoïde plus petit
répondant à la tête. Quelquefois les deux ovoïdes sont simplement séparés par un
étranglement. Le type de l’ovoïde va évoluer et prendre une signification diverse à
mesure que l’enfant s’apercevra de la structure plus complexe et segmentaire du
corps. C’est d’abord un simple point d’appui pour les membres, bras et jambes qui
s’y insèrent de façon radiée comme les épingles dans une pelote ; c’est un simple
schématisme en quelque sorte énumératif il y a le ventre ici, les bras et les jambes là. Puis
les jambes et les bras se différencient ; leur point d’insertion reste toujours extrê-
mement capricieux ; ou plutôt, il répond fréquemment à des convenances de géo-
métrisme élémentaire, s’insérant très souvent au milieu de l’ovoïde qui représente le
corps, c’est-à-dire beaucoup trop bas. Leur insertion commence d’ailleurs par être
très asymétrique, puis au contraire répond à des conditions de symétrie indépen-
dantes de leur position réelle dans le modèle humain. C’est donc autour de l’ovoïde
que se groupent les détails du personnage. Mais l’ovoïde tend, petit à petit à se rap-
procher du modèle ; il s’agrémente lui-même de détails tels que les boutons d’un
vêtement et c’est cette accommodation à l’image du personnage représenté qui va le
faire évoluer vers d’autres formes.7 »
Les bonshommes de Morgan Merrheim sont bien constitués d’assemblages
d’ovoïdes mais ne répondent à aucune des phases ici décrites ou, plutôt, emprun-
tent à plusieurs d’entre elles. Ils donnent l’illusion de l’enfantillage mais sont, en
fait, beaucoup plus savants et profonds. Ils sont expressifs, souvent tristes ou bla-
sés, sentiments que l’on ne trouve pas dans l’univers des dessins enfantins. Leur
maladresse et leur gaucherie sont plus inhérentes à leur personnalité qu’au geste qui
les a créés. Elle leur est intrinsèque… Signe d’une inadaptation résignée à un
monde qu’ils ne comprennent pas et/ou qui ne veut pas les comprendre ? Leur
macrocéphalie nous les rend sympathiques mais marque leur appartenance à un
monde autre que le nôtre. Celui des extraterrestres, des poupées ou des figures de
mangas ? Au regardeur de décider…
Ils flottent devant le fond, indifférents à ce qui se passe derrière eux, dans une
fluidité qui évoque celle des poissons devant le décor artificiel d’un aquarium fac-
tice. Certains sont sexués, d’autres pas. Ils affectent parfois la forme de spermato-
zoïdes. Parfois, ils sont tellement désarticulés qu’ils se muent en idéogrammesd’une langue improbable d’où n’émergent que le contour d’une tête et la marque
d’yeux hagards. Toute une humanité à découvrir, qui partage certaines de nos con-
traintes mais, le plus souvent, s’en affranchit ou tente de le faire… pour en créer de
nouvelles, dans une géométrie qui n’a plus rien d’euclidien…
On va donc de surprise en surprise, de découverte en découverte… Sans pou-
voir, pour autant, articuler des règles ou des principes pour qualifier ou décrire cet
univers… Peut-être peut-on dire de l’art de Morgan Merrheim ce que Jean Dubuf-
fet disait du vrai art : « Le vrai art, il est toujours là où on ne l’attend pas. Là où per-
sonne ne pense à lui ni ne prononce son nom.8 »
Louis Doucet, décembre 2020

Temi correlati

Art BrutOutsider ArtBleuNoirExpressionnisme

Tradotto automaticamente
Seguire
2022: "Galerie éphémère", Trilport (77) 2021: Fresques au Tambour à Vapeur, Paris 2019: Salon du Livre d art, du dessin et de l estampe, Grand Palais, Paris 2018: Exposition[...]

2022: "Galerie éphémère", Trilport (77)

2021: Fresques au Tambour à Vapeur, Paris

2019: Salon du Livre d art, du dessin et de l estampe, Grand Palais, Paris

2018: Exposition à la Collegiale de Lambale, Galerie Une vision Singulière

Fresque et exposition, Puces de Saint Ouen, Marché Paul Bert

2015: Exposition Permanente, Galerie Langages, Passage Damoye, Paris place de la Bastille.

Exposition “Speed Art Factory” à la galerie Eplograph/ Une Vision Singulière, Saint Brieuc, Côtes d’Armor

2014: Réalisation d’une sériegraphie pour L’association ” VétoMat” à Berlin

2013: Exposition personnelle: “Intégrale Pysique” + de 1000 oeuvres en vente, résidence Le Bloc, Paris 19ème

Exposition personnelle: “Morgan Merrheim à Bloc”, KulturKom Galerie, Gros Noyer Saint Prix Résidence Artistique et expositions collectives au Squat Le Bloc, Paris 19ème

Vedere più a proposito di Morgan Merrheim

Visualizzare tutte le opere
Acrilico su Carta | 29,5x21,7 in
Su richiesta
Inchiostro su Carta | 11,8x7,9 in
Su richiesta
Pastello su Carta | 11,8x7,9 in
Su richiesta
Inchiostro su Carta | 23,6x15,8 in
Su richiesta

Artmajeur

Ricevi la nostra newsletter per appassionati d'arte e collezionisti