Lalla Mag

La zaouïa de Lalla Maghnia gardait les deux pays voisins entre lesquels « elle mettait, par sa bénédiction, une borne de prière et de protection ».
Le visiteur qui pénétrait à l’intérieur de la koubba apercevait un grand cénotaphe, recouvert d’un catafalque, qui se dressait entre quatre colonnettes en torsades lesquelles portaient un dais en forme de baldaquin orné de broderies tout le long des murs, des étendards finement travaillés ployaient sous la poussière des ans ; dans les niches bordées d’échancrures la cire vert des bougies finissait de se consumer.
La légende de Lalla Maghnia ne laissa pas de postérité et cependant sa tombe est entourée d’autres tombes qui sont celles de ses descendants. Lalla Maghnia n’a laissé que des filles, toutefois, celui qui connaît l’histoire de Hadja Maghnia ne peut que se recueillir avec émotion et ferveur dans la Koubba de notre vénérée sainte.
Adolescente, assise droite sur le banc de la djamaa défendait l’innocent et, sur la place de la mahakma, là ou se rendait la justice, ne confondait-elle pas le coupable devant la population assemblée.
Sur la route qui forme une sorte de couloire entre « Tlemcen et Fès, ses deux illustres voisines » et pour autant elle est facilement accessible aux montagnards du sud, les Béni-Boussaid et les Béni-Snous, et ceux du nord, les M’sirda et les Djbala, comme aux habitants du littoral De tout temps, Maghnia fut un important marché qui se tenait régulièrement sur l’emplacement des ruines de l’ancien camp phénicien Sour, puis romain de Numérus Syrorum les noms successifs de la ville dans l’antiquité, puis Numellata en l’air islamique.
Le père de Lalla Maghnia fut un savant soufi « un moqadem », un homme de Dieu apprécié et honoré par la population qui le respectait. Il dirigeait la zaouïa qui portera plus tard le nom de sa fille. Lorsqu’il mourut, vers 1760 aux dires de quelques khouanes, il laissa une fille unique Maghnia, il l’avait élevée dans le respect des traditions et, tout en l’initiant à la tradition soufi et lui donna une éducation conforme à ses principes philosophiques.
L’esprit divin était en elle, écrivit à son propos un autre auteur, elle eut bientôt approfondi toutes les connaissances humaines. Elle acquit, en peu de temps, une réputation telle que tous les savants du pays virent en elle une femme de science et de savoir élevés.
Belle, elle l’était ; sa beauté égalait sa science, mais la bonté de son cœur était plus grande encore.
Habillée en fellah, il lui arrivait souvent d’errer parmi les humbles pour mieux connaître leur misère.
Choisie pour diriger la zaouïa ainsi que la médersa laissées par son père ! Cependant, malgré la responsabilité prestigieuse qu’on s’apprêtait à lui confier, cette humble demoiselle au savoir inépuisable demeurait pleine d’humilité et restait toujours aimable et bonne envers les plus démunis.
Lalla Maghnia consacrait ses journées et ses veillées à l’étude du coran… Sa réputation de femme versée dans toutes les connais...

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