Arlette Loubet

D’abord aquarelliste, Loubet obtient un premier prix à Pessac (Gironde) pour le premier salon auquel le peintre participe en1989. S’ensuivent ainsi jusqu’en 1997 divers salons et expositions en Charente, Dordogne, Gers, Gironde, Haute-Garonne, Hérault…puis se consacre définitivement à l’huile que le peintre travaille déjà depuis longtemps avec le désir toujours présent de faire vibrer l’imaginaire, car pour Loubet, « il n’y a pas d’art s’il n’y a pas de création. »
Loubet expose à Bordeaux « Aux Quatre Sœurs » en 1989, au Centre Culturel des Deux Villes.de Bordeaux-Mérignac en 1991, à la Galerie Bouscayrol à Bordeaux en 1996, au Centre Culturel de Coutras en 1999, à La Villa d’Eléis à Siran en1999, à la Galerie Armonic à Libourne en 2000, à la Galerie Art Plus à Toulouse également en 2000, à la Galerie B. à Bordeaux en 2002 et participe au Salon International de Peinture France-Afrique à Saint-Loubès en 2002, au Salon International d’Art Contemporain à Bordeaux en 2003 et à la Galerie Art Présent à Paris en 2005. Loubet est également dans divers salons, centres culturels et expositions privées organisés dans le grand sud-ouest.

Loubet joue avec la couleur et a le don de la rendre insaisissable, parfois sombre et épaisse, parfois vibrante et transparente. On la retrouve constamment dans son œuvre, depuis les paysages les plus épurés jusqu’aux oeuvres les plus abstraites d’où émane une ambiance émotionnelle très forte. Le but de sa création a toujours été de « briser la forme pour trouver l’essence et trouver l’essence pour renouveler la forme »
En 2002, Loubet présente à la Galerie B. à Bordeaux une grande rétrospective désirant montrer l’évolution d’une œuvre partie de la représentation de la nature très épurée, allant à l’essentiel tout en laissant à l’imaginaire une place prépondérante, pour arriver à l’expression abstraite des paysages inconscients, ceux du peintre comme ceux de l’observateur.
Les paysages de la première époque s’organisent très souvent autour du thème de l’eau sous toutes ses formes, les couleurs sont toujours vibrantes, et une grande luminosité se dégage de ces toiles car le peintre est influencé par les pays d’outre-mer où il a vécu et les couleurs tropicales s’imposent souvent, donnant à ses toiles une touche mystérieuse qui conduit l’observateur vers sa propre imagination. Puis des touches plus floues rendirent les contours de ses paysages insaisissables et leurs formes de plus en plus abstraites.
Loubet utilise volontairement une palette chromatique étendue où sont maîtrisées les couleurs froides comme les couleurs chaudes. Cependant, une volontaire limitation des effets chromatiques sur une même oeuvre génère une identité toile par toile, identité qui assure la cohésion de chaque œuvre, sa plénitude et sa force et qui, par contraste, la relie à l’ensemble de l’œuvre.
Enfin, la répétition des thèmes est masquée par une détermination forte de ne pas sortir d’un cadre très pur, très dépouillé mais très construit. Il en résulte des œuvres qui prennent les dimensions illimitées du rêve.
Inlassablement à la recherche de la liberté dans l’expression picturale, l’artiste se laisse respirer et sa toile se construit à ce rythme. Peinture sensuelle et spirituelle à la fois, les deux restant en unité, inséparables. La peinture vient habiter l’esprit et semble s’exprimer naturellement, sortie des profondeurs de l’inconscient, explosion des couleurs, réminiscence de la terre rouge, du soleil ardent, de la chaleur intense ou bien jaillissement des émotions secrètes, bleus profonds des glaciers ou des lagons, gris sourds des ciels de neige…La peinture remplace alors les mots, en dit plus, et l’artiste et l’observateur se rencontrent dans cet espace au-delà de l’espace. Le vide prend forme et la forme se vide…

" Vous dites: "il n'y a pas art s'il n'y a pas de création" et vous jouez magnifiquement avec la couleur.

Vos toiles, débauche de rouge, de bleu, de vert. Violente, votre palette s'apparente à celle des Fauves. Vous portez les tons à leurs plus hautes intensités. la couleur n'est plus représentative, elle est vivante.

Votre peinture invente un nouveau vocabulaire pictural à emporter avec soi. Vos tableaux sont imprégnés d'une grande ardeur intérieure. C'est subtil, sensuel, secret, d'une grande beauté. Ces couleurs exigent une grande disponibilité du regard.

La peinture abstraite abandonne la représentation identifiable du monde; le tableau flambe sans bouger; le regard se perd; s'y enfonce sans tomber...

Oui, couleur est le maître mot. Vous maîtrisez les couleurs froides comme les couleurs chaudes. Peinture sensuelle et spirituelle. Votre peinture vient habiter l'esprit et semble s'exprimer naturellement....
Pas d'investissement émotionnel, c'est ce que vous dites, aussi gardez-vous une profonde objectivité par rapport à vos propres réalisations.
L'art abstrait provoque une véritable jouissance."

Anne Mahieu, Adjointe à la Culture au Musée Marzelles à Marmande.