Agnan Kroichvili
29 oeuvres par Agnan Kroichvili (Sélection)
Télécharger en PDF2010-2013 Impression de déjà vu et Grain de pierre - Gigny sur Suran- • 29 oeuvres
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Du 2 au 28 juillet 2010, dans l'ancienne école de Gigny-sur-Suran
L'Abbé Bernon liait en son temps les moines de Gigny-sur-Suran et de Baume-les-Messieurs pour fonder l’abbaye de Cluny. Coïncidence ou similitude ? La démarche d’Agnan Kroichvili le conduit à exposer cette année ses œuvres à Gigny-sur-Suran après son exposition de 2009 « une présence absente » de Baume-les-Messieurs prolongée en 2010. Un parallèle pouvait s’établir entre l’avant, le pendant et l’après.
L’attirance de l’artiste pour la figuration des dalles funéraires nourrit sa réflexion et son travail à partir de ce déjà vu.
Une approche contemporaine mêlant peintures et écritures.
Prédestination :
Relevé au sol d’une plaque de fonte de la rue en 2008 avec de la peinture acrylique, un acte décisif pour la suite.
Préconception :
Sur une plaque de carton plume, En creux incisées, des traces de découpe au cutter de 2007 révèlent à la fois des formes proches des loges céphaliques des sarcophages et une œuvre plus ancienne de l’artiste qui décide alors de recréer 13 dalles pour évoquer les 13 moines partis pour Cluny.
Conception :
Transfert du motif sur carton plume. Ainsi la boucle est bouclée, le plein et le délié de la plume et ce support si léger par rapport aux lourdes pierres comblent l’artiste.
« Ainsi, après avoir déplacé l'atelier dans les églises, la reconstitution de ces dalles appelées aussi plates tombes me permet de revivre le geste des « maîtres tombiers », devons-nous dire, et de rejoindre encore plus leur temps pour en extraire la subtilité du geste. Cela donne une transposition contemporaine aux vivants. Ne doit-on pas lire aussi en filigrane l’invention de l’imprimerie de par la gravure ? Pour élargir la réflexion on m’a récemment parlé des brass-rubbing en Angleterre. Ce procédé peu connu en France m’interpelle par ses similitudes avec ma démarche. Il s’agit par frottage avec des craies de révéler les dalles funéraires qui sont majoritairement recouvertes de laiton, particularité rare en France. Un fil d’Ariane peut-être alors, des peintres du Fayoun et l’art du portrait, aux icones russes de la tradition byzantine et les oklad qui les recouvrent, aux plates tombes, il me semble qu’il n’y a qu’un pas jusqu’à ce qui me parait être l'achèvement de cet art funéraire : les danses macabres.
Renouant avec cette tradition, certes de manière un peu inconsciente, mais la mort nous dépassant, et sachant que nous finirons par la rejoindre, n'est ce pas la manière pour notre siècle de répondre à son interrogation ? Enfin rappelons ici vers l’an 1000 l’invention de l’abbé Odilon de Cluny qui instaura la fête des morts le 2 novembre signe de cette préoccupation, célébrant la mémoire, qui s’étendra à toute la chrétienté. »
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« Grain de pierre » - Agnan KROICHVILI
Regards croisés à Baume-les-messieurs (39)
Exposition du lundi 20 juin au dimanche 18 septembre 2011
Logis abbatial tous les jours de 11 heures à 18 heures
Je suis engagé depuis trois ans maintenant dans un travail ayant pour point de départ l’anniversaire de la fondation de Cluny.
Il y avait ici à Baume les messieurs dans l’église abbatiale des dalles dressées, délaissées dans la pénombre, attirant mon attention. J’avais la volonté de résoudre la difficulté de leur lisibilité pour les mettre en lumière. Contournée dans un premier temps par une création en 2009 avec « une présence absente » qui correspondait plus à une réalité historique : 13 toiles rappelant les 12 moines et l’abbé Bernon. Puis dans un second souffle rimant avec une nouvelle approche je décidais d’en effectuer les empreintes, l’atelier se déplaçant dans l’église. En de nouveaux lieux (Gigny sur Suran, Lancharre, Le Miroir) j’éprouvais ce contact, m’imprégnant de leur silence, de leur histoire, me nourrissant de leur savoir, perfectionnant la technique toujours au plus près du dessin qui les anime, pour offrir à la fois une réinterprétation et de multiples variations c’était en 2010 « impression de déjà vu ».
Ce cheminement me conduit à ce troisième temps en 2011 parachevant cette imprégnation : « Grain de pierre »
Le titre de cette nouvelle exposition fait référence à la fois à cette germination et au grain de ces pierres révélé par les aspérités de leur gravure.
C’est dans cette démarche que j’ai fini par réaliser un relevé quasi archéologique sur un film transparent, créant ainsi une collection de plus de quinze matrices. De retour en atelier j’ai effectué le transfert sur un film « multi-glass » souple avec de la colle à chaud, en relief. C’est à partir de ces matrices que se réaniment ces figures qui nous entrainent toujours plus loin avec le désir que la lumière traverse la toile évoquant dès lors le vitrail. C’était sans compter que celles-ci offrent déjà par leur matière et la translucidité du trait, une nouvelle lecture grâce à leur ombre projetée au sol, ce quelque chose d’insaisissable jouant avec la lumière, le cadran, le temps qui passe à l’ombre de nos regards, l’au-delà…