Architecte de formation et titulaire d'un DEA d'histoire et civilisation de l'EHESS, il a également exercé également le métier d'urbaniste. C'est sans doute la raison de son attirance pour les espaces et les cartographies. Il a également étudié dans ses jeunes années l'histoire de l'industrie textile. L'utilisation systématique de matières textiles dans ses pièces depuis une quinzaine d'années est peut-être un écho à cette expérience. Depuis sa toute première exposition réalisée à Strasbourg en 1976 à l'âge de 19 ans, il est resté fidèle à sa pratique d'atelier et a participé à de nombreuses expositions en galeries et dans des salons, surtout en France et parfois à l'étranger. Aujourd'hui, il est également depuis 2011 Président d'une association d'artistes regroupant plus d'une centaine de membres, dont la vocation principale est la gestion d'une galerie d'art localisée au coeur du vieux Strasbourg (AIDA Galerie).
Ses créations actuelles sont composées de fils, textures et couleurs projetées ou brumisées. L'utilisation dans ses pièces de fils de lin, toile de jute détissée et autres matières naturelles est désormais sa marque de fabrique. Ces matières sont exploitées pour leur aptitude à produire des effets inattendus et pour leur force d'évocation métaphorique. D'une manière générale, sa pratique s'accommode volontairement d'une grande part d'aléatoire : les toiles détissées, les couleurs liquides projetées et brumisées ne sont en effet que très partiellement contrôlables. Le résultat de ces pratiques pleines d'aléas n’est toutefois pas livré brut. Une fois réalisé, il fait l'objet d'une mise en couleurs qui est comme la lecture et l’interprétation de cette matière brute, par laquelle une poésie singulière de l’univers apparaît et se dévoile peu à peu.
Le déploiement de ces ressources génère un répertoire graphique et plastique original, suffisamment étendu pour explorer les diverses thématiques formant le fil rouge de sa démarche d’artiste. Parmi ces thématiques, figurent par exemple des séries aux intitulés évocateurs, tel que « mondes lointains », « mers noires », « déserts », « rivages », ou « tissé entre ciel et terre ». Dans son approche, l’absence de figure humaine est assumée et volontaire : elle semble renvoyer à un imaginaire pré-anthropique ou bien, plus certainement, à l’anticipation d’un monde post-humain.