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Jean-Marc Zabouri

Retour à la liste Ajouté le 16 févr. 2017

L'ombre au creux de la main

Regarde de tous tes yeux

Regarde

Car maintenant il ne faut plus pleurer

Ecoute de tout ton cœur

Ecoute

Montent en moi les chants que tu aimes.

Ne laisse que l’enfance nourrir ta vie

Inoffensive, elle porte les fruits, la Terre

Puissante, tremblante, aimante, invincible

Aussi grande que notre désir

Elle franchit sans bruit l’intimité du Monde

Le Roman de la mer et du vent.

A travers nous, comme un oiseau calme

Tu apprendras enfin ce que tu dois savoir

Sans effort déployé, laisse-toi voler !

 

Jm Zabouri

Septembre 2016

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Orane ma couleur d’automne          

A contrecourant  nous ne faisons que passer

Un plat de spaghetti au chocolat et aux cerises noires

Lové au creux d’une assiette d’oiseaux décorée

Festin contre les ouragans

Subtil mélange avec tout l’espace contenu

Aux confins du désir.

 

Le vieil arbre a poussé dans la maison

Et ses branches tortueuses abritent

Flammes et oiseaux de Paradis.

 

Soudain tu apparais hors d’haleine 

Jaillissant des racines millénaires

Sève de jade et d’émeraude

Battant la tempe comme à la porte d’une église.

 

D’un regard tu m’arraches au temps

A moi-même

Dépose une goutte de parfum

Composé du passé de la grande lune

Nostalgie de sa rondeur

De l’ombre et des miracles.

 

Ce parfum qui résonne comme une mandoline

En bois de citronnier

Au centre des souvenirs captés ici

Dans la splendeur d’un soir, l’espace  d’un soir,

Cédant à la saison des mandarines.

 

Je m’attarde au coin de tes yeux

Comme on s’attarde au coin de la rue

Du Pain grillé où chantent les mésanges

Avant la neige annoncée.

 

Le sifflement de la bûche qui va s’éteindre

Fait vaciller encore un peu la tapisserie

Et la senteur des aiguilles et des pommes de pins ramassées

Embaume notre instant à jamais unique

Les divins rayons de l’aurore s’offrent enfin.

 

Jm Zabouri

Novembre 2016.

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Je suis ici depuis quatre jours

Le verrou est tiré et je contemple

Je contemple dans le salon vert

De Vallauris à Monaco 

Les petites veilleuses qui dansent.

Je n’ai pas encore décidé comment

Comment vais-je refaire mon destin ?

Du mont Gabriel je peux peut-être

Reprendre ma respiration et m’élancer ?

Je ne sais pas voler !

Dans ce ciel ridé de nuages

J’ai cru qu’il pouvait en être ainsi

Mais je ne sais décidément pas voler…

Je suis enfin sorti de la maison, les idées claires

La vérité n’est pas si dérangeante

Et mon esprit solide comme un roc

A la vitesse foudroyante du passé

A rendu visite à l’enfant sur la plage

Ils ont marché modestement dans le sable,

Gravi des rochers, contourné des tempêtes,

Lancé des ballons et sont revenus

Dans les pas laissés sur la grève,

Fidèles l’un à l’autre

Comme la vie l’est à la mort.

 

Jm Zabouri

Octobre 2016.

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De nuit traverser le parc et retrouver le banc

Le temps d’aimer, le temps de rire

A l’heure où la rosée nocturne se lève

Eveillant en nous le pays des brumes

 

Une grand-mère dentelle à la main

Comme une rose modeste sans épines

Qui raccommode les heures, les querelles

Et tient du bout des doigts ses sacrifices

 

Elle l’avait toujours dit petit bout de femme

Au visage de fruit défendu

Qu’elle serait là vaillante et minutieuse

Pour raconter les fables et les bonnes nouvelles

 

Mais sur la côte radieuse de ce parc bienheureux

Une jonque fleurie l’attendait en silence

Pour aller causer un peu plus loin sur une île jaune sacré

De nuit traverser le parc et retrouver le banc.

 

Jm Zabouri

Janvier 2017

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C’est loin

C’est encore loin ?

C’est la saison de la pluie amnésique.

Elle pourrait raconter Julien de la Porte St-Martin

Encharpé de laine et de fumée bleue.

Elle a le don de tout laver, de faire luire le pavé

Croyez-moi, elle vole, elle voit mais ne dit rien.

Au-dessus de son  corps, de sa nuque

Tourne le monde

Il est ivre, kamikaze, il arpente

Gorilles en quête de chaleur flairent et humilient

L’air de Paris.

De sa cellule étroite, opium et houblon doré

Il voyage mais n’oublie rien.
C’est loin,

C’est déjà loin.

 

Jm Zabouri

Octobre 2016

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Est-il à moi cet endroit où je vis 

Dont je respire chaque murmure ?

On y fabrique des mots, des silences, des soupirs

Des filaments interstellaires

Qui sont vous, qui avouent qui nous sommes

Les portraits figurant l’incertain

Et ce sentiment d’égalité entre eux et moi.

 

Retrouvés rue du Bac à sable

Des broderies de cotons, des brins de laine

Cousus bout à bout, parties manquantes,

Le début de l’histoire.

 

Muettes pour certains, odorantes pour d’autres

Les lettres frémissent sans s’incliner

Le i dans sa rectitude

Et le m, vague à l’âme à l’envers

Danse d’un monde à l’autre

Aime.

 

Une ampoule qui éclaire le plafond qui danse

Matin

La pluie se plaint sur les volets dévorés par le temps

Je me suis senti chez moi

La récréation qui vient

Je ne connais pas la faim de ceux qui veulent rentrer chez eux.

 

Jm Zabouri

Décembre 2016.

 

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