Ajouté le 24 juil. 2012
Dans un hameau perdu sur une colline de l’Ardèche, l’artiste a logé son atelier entre des murs de pierres grises. Jean-Philippe VALLON, avait besoin de paix campagnarde pour accomplir son œuvre de peintre dans laquelle foisonnent les symboles.
Enfin, il y a eu sa rencontre déterminante avec le peintre Jean-Robert qui est devenu son ami. Les choses se sont faites ainsi.
Le peintre est particulièrement sensible à l’Architecture qui est pour lui l’art majeur. Il aime ces cathédrales de ville et ces chapelles de campagne, polies et blessées tout à la fois par l’usure de siècles. D’ailleurs, dans ce cas, les architectures sont les plus belles, émouvantes, patinées, admirables chef-d’œuvre dont on ne connait pas l’auteur. Vallon peint ces édifices qui possèdent la vraie force, la vraie beauté. Il y associe volontiers une esquisse humaine, un visage, une épaule, une silhouette et l’admirable pierre œuvrée par des inconnus prend son âme. Ainsi, il est une sorte de paysagiste de l’éternel, à Venise ou dans les Cévennes. La pierre a beau se fendiller, elle résiste, témoigne et rayonne de couleur ocrées, chaudes, sensuelles qui enchantent le peintre. Jean-Philippe VALLON estime que là réside le grand secret du monde.
Il y ajoute la fuite du temps, la mesure du temps, et invente des mécaniques savantes dans des complications d’horlogerie à ventre ouvert. Un œil fixé dans le pivot des aiguilles, rappelle ce qu’il y a d’inexorable dans les heures. Tout ça exprimé dans une richesse plastique superbe. Les roues crantées s’enchevètrent sous une lumière dorée, cuivrée, et hantent la plupart des toiles d Vallon. Il y a là dedans, dans cette connaissance de rouages qui broient le temps, un cœur qui bat. Là se tient le secret de Jean-Philippe Vallon, qui peint en rêvant de Chirico, et en écoutant du Bach, toujours en quête de mystère de la beauté, et du langage qui l’expliquerait enfin un jour.
Pierre VALLIER