Jacques Place

Du 25 juillet au 31 août 2014

Exposition Jacques Place "peinturesfraiches"

Jean Jacques Abdallah "sculptures"

Atelier Renaissance, 10 bd Carnot

65200 Bagnères de Bigorre

1980- Mairie de Montpazier - Hotel Plamont Sarlat
1981- Chapelle Sainte Foy Pujols
1985- Fondation Cziffra Senlis
1987- Galerie Marie Hélène Bou Decazeville
1988- Galerie Foch Rodez
1989- Espace Bonnefoy Toulouse
1990- Galerie Feille Clairac
1990- Galerie L Tarbes
1991- Galerie Intemporel Toulouse
1992- Grands Thermes de Bagnères de Bigorre
1993- Galerie municipale Dax
1995- Atelier Renaissance Bagnères de Bigorre
1996- Librairie Marrimpouey Pau
1997- Mairie de Saint Bertrand de Comminges
1998- Mairie de Bannyuls
1999- Château Royal de Collioure
2000- Galerie Molière-Musée Etienne Terrus Elne
2002- Espace Ofivalmo Paris (17e)
2004- Mairie de Plaisance du Gers
2008- Musée Larrey Beaudéan
2012- Maison des arts-Abbadiale Arras en Lavedan
2012-2013- Rétrospective centre culturel d'Ancizan
2013- Paysage in Marciac Chapelle Notre Dame de la croix Marciac
2013- Auberge St Roch 33 rue St Roch 75001 Paris
2014- Atelier Renaissance Bagnères de Bigorre
2015-2016 Rathaus Tuzing (Bavière)
2016- Le Carmel 65000 Tarbes
2016- Château de Seix (Ariège)

- Conseil Général du Lot et Garonne- Agen
-Hôtel de ville de Tuttzing -Bavière -Allemagne
-Musée d'Auvillar
-Mairie de Labastide d'Armagnac
-Office de tourisme de Salies de Béarn
-Ville d'Oloron Ste Marie
-Musée Etienne Terrus Elne
-Municipio de Granarollo -Italie
-Mairie de Bagnères de Bigorre

1988 - grand prix du salon Roger Arnoux Château de Fumel
1988 - grand prix de peinture 14e salon de La Rochefoucault
1988 - prix spécial du jury 8e salon du Musée de Frontignan
1989 - 1er prix de peinture salon de St Antonin Nobleval
1990 - prix Henri Hueber Ste des Amis des Arts de Pau
99ème salon musée des Beaux Arts de Pau
1990 - prix du Conseil Général du Lot et Garonne
1er salon international de Clairac
1991 - 1er prix salon des artistes méridionaux
Palais des Beaux Arts de Toulouse
1994 - 1er prix de peintures ville d'Oloron Ste Marie
2006 - prix du Conseil Général des Hautes-Pyrénées
6ème salon de Louey
2008 - Artmajeur Silver Award 2008

La liste ci-dessus est incomplète. Un certain nombre de diplômes et médailles ont été perdus . Je n'ai inscrit que les prix dont j'ai pu retrouver une trace.

Atelier Renaissance 10 boulevard Carnot 65200 Bagnères de Bigorre atelier-galerie ouvert toute l'année,ou sont exposées les oeuvres disponibles à la vente présentées ici.
Pour tout contact ou rendez-vous: tel:06 28 28 99 48

J'ai longtemps étudié la technique dite "à l'huile" inventée par les peintres Flamands de la renaissance.
Je trouvais ce procédé magique pour le rendu inégalable qu'il permettait d'obtenir,mais je n'ai jamais pu
m'accommoder de la lenteur de séchage des glacis réalisés avec les médiums à base de résines végétales.

J'ai eu un jour l'idée d'essayer d'utiliser la résine acrylique en guise de médium et c'est ainsi que j'ai trouvé
la manière qui me convient le mieux,associant un procédé vieux de plus de quatre siècles et un matériau
très récent dont les propriétés physiques n'ont pas d'équivalent naturel.

Pour résumer très brièvement ,je procède en trois étapes principales:
-Après avoir enduit et poncé très soigneusement mon support(toile ou bois) ,je pose mon dessin au crayon.
Je dessine tous les détails ainsi que toutes les valeurs d' ombres.
-Je commence ensuite à peindre sur ce dessin une ébauche en cammaïeu servant à mettre en place les valeurs.
-Enfin,sur cette ébauche je vais venir poser les couleurs,toujours en transparance,par glacis successifs et sans
jamais mélanger les couleurs entre elles.

Jacques Place, peintre du silence.

Sites, lieux, objets abandonnés, un ange pour tout personnage, un nu pudique. Peu de chose qui rappelle la vie humaine, pourtant omniprésente dans une oeuvre peinte ou tout apparait comme distant, comme venu d'un monde d'oûtre-rêve, comme posé là par la discrète main du destin.
Voilà quelques traits du monde figuratif de Jacques Place, un univers feutré qui vous frappe néanmoins par la justesse de ses couleurs, par la perfection de son tracé, par le charme qu'opèrent ses sujets qui produisent l'émerveillement du regard.
Entre l'activité onirique et l'insoutenable aspérité d'une réalité blessante par ses inégalités foncières, il nous décrit avec poésie et fermeté du trait la douceur de nos montagne, l'insolite qui nous attend au détour d'une promenade, le lyrisme qui se dégage d'un coin de rue ou de square apparemment abandonné.
C'est un univers quasi musical, impalpable, si proche et néanmoins si distant...
C'est la poésie d'un instant à peine vécu, d'un oubli qui se reinsinue dans son éclatante immédiateté...C'est un monde tel qu'il n'existe pas, parce que construit avec des fragments disposés tels qu'ils existent réellement.
C'est entre ce qui n'existe pas et ce qui n'existe que trop que Jacques Place égrène les notes suggérées plutôt qu'imposées de sa sonate lancinante armée de couleurs aux reflets tendres.

Miguel Bravo
09 07 01

Monographie format 21x27, 120 pages, 111 reproductions couleur, tirage limité, relié.
Textes de Pierre Legendre, Marie Ange Dall'acqua et Miguel Bravo. Prix de vente 30€ (+5€, forfait de port pour livraison)

A travers une centaine de reproductions, cette monographie présente l’œuvre peint de Jacques Place suivant quatre grands thèmes présents dans la production déjà longue du peintre.

Le premier de ces thèmes concerne la machine. La machine est chez Place souvent une carcasse (vieilles voitures abandonnées, un bateau échoué, des engins oubliés, un camion en fin de vie…). Le peintre confie à ces vieux morceaux de ferraille proches de la décomposition un message complexe, parce qu’il nous oblige à considérer d’un œil critique, bien que non exempt de tendresse, notre civilisation, le monde dans lequel nous vivons, dans lequel sans doute nous nous complaisons…

Le second thème, la femme,femme éternelle, présent dans les tableaux et dessins de ce florilège, permet au peintre d'exprimer avec retenue et tendresse, toute l’étendue de son talent, sans extravagance, mais avec un sens aigu de l’observation, traduisant d’une manière subtile un caractère profond en peu de traits. L’art ici devient suggestion.

La nature est le thème par excellence quand on aborde la peinture de Jacques Place. Une nature toujours présente, mais qui jamais ne s’impose au spectateur. Elle est là, plus protectrice que menaçante, une nature qui réclame ses droits, mais avec bienveillance. Elle s’offre à qui veut bien la cueillir et, à ce jeu, le peintre est toujours en première file, avide mais patient.

L’architecture. Une vision classique, rigoureuse, quasi stricte, mais d’une précision magique où les lignes progressent toujours de concert, sans jamais s’entrechoquer. Le maître mot est harmonie. Les amoncellements de maisons, cette vision héritée du moyen-âge, les portes anciennes, les quartiers médiévaux font partie des sujets de prédilection et c’est là que le talent de Jacques Place trouve ses accents les plus remarquables, les plus rigoureux et peut-être les plus sincères.


Préface de Pierre Legendre:

Jacques Place

Pérénité
La rencontre banale et familière des oeuvres de Jacques Place crée des liens avec notre passé et fait surgir des impressions temporelles de déjà vu.Son profond attachement à sa vision pyrénéenne impose une présence qui enchante, enchaine, scelle son vécu de peintre et nous entraîne dans une participation esthétique et une jouissance particulière.

Aura pyrénéenne
"Unique apparition d'un lointain, si proche soit-il". "Suivre du regard, un après-midi d'été, la ligne d'une chaine de montagne à l'horizon ou une branche qui jette son ombre sur lui, c'est pour l'homme qui repose, respirer l'aura de ces montagnes ou de cette branche". Exemple vivant de ce que nous a laissé Walter Benjamin: notre artiste aurait-il croisé ce maître?
Avec Jacques Place, nous nous engageons dans la douceur et la respectabilité générale. Pas d'excès, ni surprise choquante. Nous sommes dans le sacré ordinaire et païen qui étale ses fastes naturels: en dessaisir l'image serait en détruire irrémédiablement l'aura au profit d'une trivialité d'apparence. L'aura est un trésor fragile qu'il faut savoir transmettre: une fois perdue, la sociabilité ne peut espérer son retour.

Paysage-portrait
Ainsi, Jacques Place ne craint-il pas de nous révéler dans son environnement, dans son habitus dirait Pierre Bourdieu, les sources de ses ritualisations formelles. Nous devons apprécier toute l'habileté de cette création artistique ou tout est lié. Les sujets de Jacques Place rejoignent son style unitaire. C'est par la séduction de techniques qu'il a découvertes et éprouvées, par l'extrème attention dans l'exécution des oeuvres proposées que le peintre y parvient.
Ne nous étonnons pas d'y trouver de célèbres sommets enneigés, des cours bondissants de torrents de haute montagne, des arbres tordus par les tempêtes d'hiver, des granges typiques du pays, des immeubles bien connus de sites touristiques: ils ont accompagné la vie de l'artiste depuis son enfance.
La fidèlité picturale au modèle figuratif trouve son argumentation profonde dans le respect du rituel sacré des lieux: ici, l'altération des formes fétichistes des croyances pyrénéennes ne saurait s'obtenir sans provoquer la fractalité redoutée de l'image, le désordre social et finalement la souffrance du statut d'artiste. Ainsi les modifications paysagères passent-elles innaperçues.

Mimésis retrouvée
Jacques Place, jeune, n'aimait pas ce qui était contemporain. Il ne gardait que "le côté intemporel de l'immédiat", dit-il. Il a souhaité atteindre la sentimentalité des "techniques de paysage à l'italienne". Il y a réussi. Il a voulu aussi faire école dans son atelier-galerie "l'Atelier Renaissance". Classiquement il découvre alors les problèmes de la diversité et des contradictions qu'apportent les arrangements de la création. On le voit jouer autour de cette identité intermittente en mêlant images d'éternité et images d'actualité. Pour atteindre ce changement temporel, il ne faut pas s'attendre à voir s'ouvrir l'aventure hors d'un réalisme naturel protecteur. Le don social de notre artiste est de savoir fixer ce moment de ravissement que provoque l'aura chez autrui.
Dans ses paysages, Jacques Place fait entrer des épaves de voitures aux couleurs altérées, des sizains en train de rouiller, de simples engins de chantier hors d'usage, de l'outillage agricole laissé à l'abandon dans des cours de fermettes et entrevus par un portail vétuste. Les modèles proposés sont d'une autre époque, aussi portent-ile les marques d'un vieillissement émouvant, d'un déclassement réel. Ils ont tellement servi qu'ils n'en peuvent plus. Là ils reposent visibles, complets et inutiles. Ce sont des objets anciens témoins du travail des hommes. L'artiste les transforme en images de statues et nous les donne dans une perspective postmoderne. Jacques Place ne se découvre-t-il pas ainsi dans le grand champ du Pop Art? Mais il est différent des autres. La forme de l'auto de Orosco nous étonne quand il rétrécie sa largeur. Arman nous choque quand il passe sa colère sur une superbe décapotable et la met en miettes. De même, il cherche à nous surprendre quand il nous offre une pile bien rangée de capots neufs livrés ainsi par Renault sur contrat.
Parmi les objets fétiches élus par les artistes, l'auto a été bien souvent désignée comme sujet du sacrifice. Jacques Place ne se joint pas au spectacle du massacre. Il préfère euphémiser l'image et voit "un symbolisme caché derrière les tôles". Il ajoute simplement du temps au temps dans une peinture qui transcende tout: il crée ainsi une temporalité de l'infini en accord avec la nature. Parce que percevoir enfin les petits signes du quotidien, c'est pour chacun vivre la révélation du changement.

Ainsi les oeuvres que nous découvrons se parent-elles des marques d'authenticité du sujet et de leur attente de témoignages: tout ce qui caractérise un travail d'artiste et garantit son unicité.

Paris le 01 Juillet 2012
Pierre Legendre