baseart

Var-Matin
Actualité
dimanche 12 avril 2009
Cent artistes contemporains rencontrent cent mécènes

Des rendez-vous « speed-dating » ont placé face à face les candidats retenus et les entrepreneurs, chacun abordant<br /> ses motivations... pendant quelques minutes seulement. : Photo Philippe Arnassan Des rendez-vous « speed-dating » ont placé face à face les candidats retenus et les entrepreneurs, chacun abordant
ses motivations... pendant quelques minutes seulement. : Photo Philippe Arnassan




Un speed-dating artistique (rencontre rapide, en français) : voilà une originalité initiée à Fréjus et signée de Françoise Cauwel, adjointe au maire en charge de la culture et de l'Union patronale du Var, organisatrice de l'événement.

La manifestation Base'Art est née d'une volonté de réunir le monde de la création artistique et celui de l'entreprise. Après une première série de conférences sur le mécénat culturel en septembre dernier (Base'Art, acte I), et avec en point de mire le festival d'expositions programmé à l'espace Caquot du 5 au 7 juin prochain (Base'Art, acte III), « Base'Art, acte II » a mis en scène les peintres et leurs mécènes.

Cent candidats retenus sur quatre cents

Cent artistes contemporains, parmi 400 candidats sélectionnés tant pour leur qualité que pour leur « vocabulaire plastique » ont rencontré, dans les bâtiments du Clos des roses, vignoble du quartier Sainte-Brigitte, cent chefs d'entreprise ayant fait une donation de plus de 400 euros.

Les entrevues ont été pour le moins inhabituelles et surtout non conformistes, bien dans l'esprit avant-gardiste recherché.

Sur le modèle des rendez-vous « speed-dating » les candidats retenus ont été placés face aux entrepreneurs, chacun abordant ses motivations pendant quelques minutes.

Photos de leurs oeuvres à l'appui, les peintres et sculpteurs ont donné un aperçu de leur talent aux patrons des PME de la région. Chacun a dû trouver chaussure à son pied et convaincre l'autre de l'adéquation oeuvre-société. Pour exemple, un monochrome bleu pouvait correspondre à un créateur de piscine...

Le binôme prépare le salon de juin

Ce dispositif dynamique a généré les binômes qui, une fois choisis, se sont engagés à collaborer pour « Base'Art, acte III ». Pour l'entreprise, il s'agira, grâce au mécénat, de réaliser le stand d'exposition-vente de l'artiste.

« Nous voulons que le salon du mois de juin soit franchement tourné vers l'art contemporain. Nous avons touché les étudiants en art, les artistes du Fonds régional d'art contemporain (Frac), représentatif de ce qui se fait dans ce domaine, a détaillé Françoise Cauwel. Une partie du salon sera consacrée aux peintres fréjusiens hors sélection, ainsi qu'aux artisans du circuit des métiers d'arts ».
J.j.
Var-Matin

L'art n'a pas de prix... Vraiment ?

Dernière journée aujourd'hui pour Base'Art, le premier salon d'art contemporain de la ville qui se déroule sur la Base nature. L'occasion de voir, et pourquoi pas, d'acquérir une oeuvre d'art. : Photo Philippe Arnassan

On craque ou on ne craque pas. Quand un tableau ou une sculpture plaît, on hésite. Va-t-on l'acheter ? En a-t-on les moyens ? Va-t-on se faire arnaquer ? Et puis d'ailleurs, combien ça coûte, une oeuvre d'art ? Qui fixe le prix ?

Ces questions ont été posées à quelques artistes et à un expert, présents au premier salon Base'Art. Un lieu où 100 artistes contemporains proposent de voir, jusqu'à demain soir, leur travail. L'art serait-il un produit comme les autres ?

Quand on interroge les artistes sur le prix de leur oeuvre, il y a deux grandes écoles. D'abord ceux qui ont une liste préétablie avec le nom de l'oeuvre suivi de son prix. Puis, il y a ceux à qui vous devez poser la question pour avoir une estimation.

L'élément subjectif fixe la valeur

« Cela peut correspondre à une stratégie élaborée. Ainsi, on capte la personne intéressée », explique Julien Gudéa.

Ce Nîmois a choisi la liste pour donner la valeur de ces oeuvres réalisés en plastiques plus ou moins rigide, dont le prix varie entre 300 et 11 000 euros. « Ce dernier prix est une provocation, car si on met un prix trop bas, on est pris pour un artisan. J'ai voulu rester libre, en travaillant avec un agent et une galerie. L'artiste est pris comme un produit par le marchand. Inversement, il faut prendre ce dernier pour ce qu'il est dans sa fonction, un vendeur.

L'oeuvre d'art est un produit qu'il faut voir autrement que décoratif ou fonctionnel, c'est un objet subjectif, qui possède une fragilité Et cette belle fragilité en fait une oeuvre d'art ».

Trouver un équilibre

Caroline Boyer, 28 ans, vient de sortir de l'école de photographie d'Arles. Pour elle, le fait de donner un prix à ses photos a été difficile.

« Quand on n'est pas connu, on ne sait pas ce qu'on vaut. Je me base sur mon travail, son originalité, ce que me disent des proches. Ensuite, on évolue avec les concours, la reconnaissance du public. Ce sont les autres qui vont fixer le prix. Mes photos doivent rester abordables, sans que ce soit trop peu. Pas évident de trouver un équilibre ».

« J'ai énormément de mal à fixer les prix. Quand on est côté, c'est différent : la côte établit la valeur », reconnaît également la Fréjusienne, Olivia Melo, qui dans son art défend le plaisir au féminin.

Besoin de manger

Chaque artiste sait que son travail doit être rémunérateur. L'argent n'est plus un tabou dans le monde artistique. Ayant des familles, ne vivant pas comme des ermites terrés dans une grotte, ils ont besoin de gagner de l'argent pour vivre. L'art ne peut continuer à exister que si les artistes ont de quoi manger. À moins qu'on ne leur donne des tickets resto...
Gaëtan Peyrebesse
Var-Matin

Base'Art décoiffe avec bonheur

Non, l'art contemporain n'est pas « chiant ». Non, l'art contemporain ce n'est pas que pour les « bourges ». Non, l'art ça ne sert pas à rien. Oui, l'art est énigmatique, choquant, bluffant, curieux, essentiel et parfois drôle. Et c'est là tout son intérêt. La preuve avec le premier salon d'art contemporain, Base'Art, qui se déroule jusqu'à demain soir à la base nature.

Quand vous mettez les pieds sur le sol suranné, en béton, devenu tendance, de cet immense hall postindustriel, c'est une musique planante, style « lounge » qui joue les hôtesses d'accueil. Derrière la banale porte vitrée, un autre monde vous attend pour embarquer vers de vertigineuses aventures visuelles.

Des oeuvres de qualité

Installé sous les poutres métalliques de l'ancien hangar à avions, ce vaste espace regroupe 100 artistes, aidés par 100 entreprises. Et ce n'est pas là le plus original des concepts de la manifestation.

Sculptures, peintures, vidéos... toutes les formes d'expressions artistiques sont utilisées, décortiquées. Et le résultat est plus qu'intéressant. Les artistes présents font preuve d'une belle créativité. Parfois troublantes, parfois résolument dérangeantes, quelquefois rêveuses ou énigmatiques, souvent interrogatives vis-à-vis de notre société, des oeuvres de qualité sont données à voir.

Pari réussi donc pour les organisateurs, la ville de Fréjus et l'Union patronale du Var (UPV), qui ont remis au goût du jour un concept vieux comme Hérode : le mécénat. Chaque entreprise présente a pris sous son aile un artiste et lui a offert le stand (400 euros).

Une seconde édition ?

« Au-delà, on voulait créer des rencontres entre deux mondes », souligne Françoise Cauwel, l'adjointe à la culture de Fréjus. Mais quel avenir pour Base'Art ? « On espère que ce ne sera pas une opération unique, mais avant de se décider, il faudra faire une évaluation de cette édition », prévient Bernard Lecat, de l'UPV.

Base'Art est une occasion rare de se frotter et de se confronter à l'art contemporain dans toute son amplitude. Loin d'être inaccessible, ennuyeux ou élitiste, il fourmille d'émotions, de sensations, de clins d'oeil amusant. Oui, l'art contemporain est un grand amuseur des yeux.
Gaëtan Peyrebesse
Var-Matin

Var-Matin
Actualité
dimanche 12 avril 2009
Cent artistes contemporains rencontrent cent mécènes

Des rendez-vous « speed-dating » ont placé face à face les candidats retenus et les entrepreneurs, chacun abordant<br /> ses motivations... pendant quelques minutes seulement. : Photo Philippe Arnassan Des rendez-vous « speed-dating » ont placé face à face les candidats retenus et les entrepreneurs, chacun abordant
ses motivations... pendant quelques minutes seulement. : Photo Philippe Arnassan




Un speed-dating artistique (rencontre rapide, en français) : voilà une originalité initiée à Fréjus et signée de Françoise Cauwel, adjointe au maire en charge de la culture et de l'Union patronale du Var, organisatrice de l'événement.

La manifestation Base'Art est née d'une volonté de réunir le monde de la création artistique et celui de l'entreprise. Après une première série de conférences sur le mécénat culturel en septembre dernier (Base'Art, acte I), et avec en point de mire le festival d'expositions programmé à l'espace Caquot du 5 au 7 juin prochain (Base'Art, acte III), « Base'Art, acte II » a mis en scène les peintres et leurs mécènes.

Cent candidats retenus sur quatre cents

Cent artistes contemporains, parmi 400 candidats sélectionnés tant pour leur qualité que pour leur « vocabulaire plastique » ont rencontré, dans les bâtiments du Clos des roses, vignoble du quartier Sainte-Brigitte, cent chefs d'entreprise ayant fait une donation de plus de 400 euros.

Les entrevues ont été pour le moins inhabituelles et surtout non conformistes, bien dans l'esprit avant-gardiste recherché.

Sur le modèle des rendez-vous « speed-dating » les candidats retenus ont été placés face aux entrepreneurs, chacun abordant ses motivations pendant quelques minutes.

Photos de leurs oeuvres à l'appui, les peintres et sculpteurs ont donné un aperçu de leur talent aux patrons des PME de la région. Chacun a dû trouver chaussure à son pied et convaincre l'autre de l'adéquation oeuvre-société. Pour exemple, un monochrome bleu pouvait correspondre à un créateur de piscine...

Le binôme prépare le salon de juin

Ce dispositif dynamique a généré les binômes qui, une fois choisis, se sont engagés à collaborer pour « Base'Art, acte III ». Pour l'entreprise, il s'agira, grâce au mécénat, de réaliser le stand d'exposition-vente de l'artiste.

« Nous voulons que le salon du mois de juin soit franchement tourné vers l'art contemporain. Nous avons touché les étudiants en art, les artistes du Fonds régional d'art contemporain (Frac), représentatif de ce qui se fait dans ce domaine, a détaillé Françoise Cauwel. Une partie du salon sera consacrée aux peintres fréjusiens hors sélection, ainsi qu'aux artisans du circuit des métiers d'arts ».
J.j.
Var-Matin