Helene Auguy

Hélène Auguy est une sculptrice française. Née en 1969, à Rodez (12). Elle passe son enfance et son adolescence en Aveyron, auprès de son père céramiste et de sa mère assistante sociale, dans la petite ville d'Espalion située sur les berges du Lot.

Son enfance est fortement influencée par l'œuvre de Jacques Lipchitz, Henry Moore, Ossip Zadkine, Mikhail Chémiakine et Rembrandt Bugatti que lui fait découvrir son père. Son œil s'initie à l'équilibre des formes, sa main malaxe inlassablement les petits bouts de terre dans son atelier familial à Aubrac (12). La matière en fusion et l'émerveillement des émaux à l'ouverture de chaque fournée sont un terreau propice à sa vocation artistique. C'est toutefois lors de sa rencontre intime avec les bronzes de Dominique Pollès et de Philippe Hiquily en 1989 à Mont-de-Marsan (40), que s'affirme son projet professionnel. Elle intègre l'année suivante l'Ecole des Arts Appliqués de la Gironde (33) pour trois années d'apprentissage. Elle y étudie la sculpture et les techniques de moulage. Avant la fin de son cursus, autonome dans sa pratique, Hélène Auguy se présente dans plusieurs manifestations, remportant la médaille d'Or du "38ème Salon International d'Art Plastique" de Béziers (34) ainsi que le 1er Prix "Aigle d'Or" du "Salon International d'Art Contemporain de la région PACA et ville de Nice"(06). Diplômée, elle reçoit la médaille d'Argent de la ville de Bordeaux (33) pour l'ensemble de ses travaux et le second 'Prix Elève" de son école, dirigée par le sculpteur Jean-Pierre Palis.

Sur la promenade des Anglais à Nice (06), l'hôtel Negresco offre à Hélène Auguy, une vitrine de choix durant plusieurs mois sur l'année 1995. Suite à cette présentation, ses œuvres remarquées par la modernité des lignes sur le thème "Corps et instruments" séduisent les doctorants du Centre International de Recherche Musicale (CIRM). Lui est confié dans ce cadre, la création du design pour la réalisation d'un piano. Cette même année, de passage à Mulhouse (68), elle ouvre un petit atelier-galerie dans la maison maternelle de ses grands-parents et arrière-grands-parents.

En 1996, Hélène Auguy s'installe à Toulouse (31). Elle rejoint son amie et agent, Hélène Leclerc. Ses œuvres prennent pour thème, la maternité et la filiation. Elle saisit l'opportunité de développer à la fois la galerie d'art "Saint Aubin" que vient de créer Hélène Leclerc et son associé, tout en s'initiant au métier de l'immobilier neuf qu'elle exerce durant une douzaine d'années auprès de son amie. Alliant sa passion pour l'art et l'architecture.

A Toulouse, deux expositions personnelles d'une vingtaine d'œuvres trouvent résidence à l'hôtel Palladia durant trois mois ainsi que dans les locaux de la Caisse Régionale d'Assurance Maladie (CRAM). En 1997, Hélène Auguy sera désignée pour réaliser le trophée en bronze de "L'Homme de l'Année" en Midi-Pyrénées, au profit d'un grand nom d'une compagnie aérienne française. Elle sera également invitée d'honneur et membre du jury au "Florilège des Arts" de la commune de St Jean (31).

En 1998, suite à une exposition personnelle initiée par la ville de Sarlat-La-Canéda en Dordogne (24), Hélène Auguy fait la très belle rencontre de Gilles Sermadiras au Manoir d'Eyrignac. Il lui propose pour l'extension de son jardin, la création de quatre grenouilles, incluses dans son projet de fontaine, au cœur de massifs de roses blanches. De longs échanges sont alors engagés et les maquettes exécutées. Gilles Sermadiras décède avant la concrétisation de son œuvre. Hélène Auguy en conserve un souvenir attachant et son désir naît de développer la sculpture monumentale dédiée aux aménagements urbains et paysagés. 

En 1999, elle est invitée par le couple Michel et Lydie Gaborit, peintre et écrivaine, pour participer aux "Nouvelles Métamorphoses" dans l'Orangerie de La Mothe-Saint-Héray (79). Fin de cette même année, Hélène Auguy séjourne durant quatre ans aux Antilles en compagnie de son amie Hélène Leclerc. Travaillant de concert avec architectes et promoteurs locaux, elle confirme son appétence pour l'architecture et s'enrichit d'aventures humaines fortes auprès des autochtones. Projets professionnels accomplis, elle rentre en Métropole en 2004;

Hélène Auguy, de retour dans son pays natal, s'installe dans le petit village d'Aubrac à 1300 mètres d'altitude. Elle obtient en 2004, le Prix Prestige de la Fondation Européenne pour l'ensemble de ses oeuvres et par l'intermédiaire de son agent Hélène Leclerc, rencontre Joel Guyot, fondateur des galeries d'art "Vladimir Rustinoff" à Saint-Paul-de-Vence et "Joel Guyot" à Vence (06). Une relation de confiance s'installe d'emblée, elle devient artiste permanente de la galerie de 2005 à 2010. En tant que mécène, Joel Guyot confie de nombreuses œuvres pour la réalisation des bronzes à la fonderie FBL située à Blan (81) ainsi qu'une fonderie proche de Tourrettes-sur-Loup (06). Joel Guyot présente les sculptures de Hélène Auguy dans ses galeries ainsi que dans les foires et salons internationaux notamment à Paris, Lyon, Bâle, Genève. Il organise des ventes aux enchères à Drouot (Paris 9), Aguttes (Neuilly sur Seine 92), Besch S.V.V.(Cannes 06), dont les adjudications permettent à Hélène Auguy de faire partie des artistes cotés (cf.Akoun sculpteurs - Edit. 2006).

De 2011 à 2018, Hélène Auguy, inspirée par sa mère qui lui a transmis le goût des autres, souhaite enrichir son parcours intellectuel et entreprend parallèlement des études universitaires à Toulouse - Jean-Jaurès. Elle obtient une maîtrise en Psychopathologie Clinique Psychanalytique, une licence d'Ethnologie- Anthropologie ainsi qu'une licence de Sociologie. Elle se passionne pour les travaux psychanalytique de André Green et de René Roussillon. Les approches de Philippe Descola, ethnologue, trouvent également écho auprès de Hélène Auguy.

Hélène Auguy vit et travaille à ce jour à Aubrac, fief de ses grands-parents paternels, au cœur du Parc Naturel Régional de l'Aubrac. Depuis 2011, elle se consacre pleinement à son art et propose une série de nouvelles sculptures imprégnées de la maturation de ce parcours atypique. 

"L'art se situe du côté de l'inconscient. La rencontre avec cette partie inconsciente du Moi, qui jaillit furtivement dans l'acte de créer me passionne. Je suis en attente de surgissement, d'étonnement. Je puise en l'archaïque, je touche au sensoriel. Je travaille la terre comme une peau, qui délimite, qui contient ou devient contenante. Un Moi-peau aux multiples fonctions. Le gestuel semble au départ pulsionnel et chemine au gré d'incidents, d'ombres portées. Je modèle chaque facette comme une énigme de vie, je trace des lignes, choix potentiel d'orientation. Je propose à l'observateur un accompagnement et crée des liens, des ponts, des passages pour le vivant. J'espère trouver l'équilibre dans le déséquilibre. J'arrondis les formes ou épure les arêtes, ma sculpture devient alors symbolisation, donnant accès au langage. Le thème est enfin dégagé, adressé à l'Autre. L'art est pour moi un engagement d'authenticité et en appelle à l'inconscient collectif.

Plusieurs thèmes se dégagent de ma ^production. Ils restituent des sujets universaux traversant le développement psychique. Mes travaux en traduisent différentes temporalités. J'y interroge la rythmicité, et donc la conscience de soi et l'ouverture à l'Autre. Dans le thème "Corps et instruments", résonance du corps et enveloppes psychiques sonores, la relation à l'Objet y est aussi prégnante. Le thème "Maternité et filiation" infiltré d'oralité, de rythmicité en tant que "accordage esthétique", échanges entre la mère et le nouveau-né. Le cycle des générations y est convoqué, le transgénérationnel effleuré. Plus récemment dans sa forme, mon travail " Architecture psychique et construction architecturale", s'oriente vers de nouvelles organisations de cet espace-temps, soumises aux vicissitudes des transformations du Moi à travers l'appareil psychique. Je voyage artistiquement au cœur de la pensée. Ces sculptures ont vocation à trouver place dans la cité, restant accessible à la pluri-dimensionnalité. Chacune y est envisagée sous forme d'habitat et y préserve l'universel et la singularité à la fois.

Je définis mon atelier tel un espace transitionnel de Jeu-Je. J'aime qu'il reste lieu de passage et de conversation dans le mouvement du quotidien. Mon atelier n'est ni isolé ni silencieux. Il m'est important de rester dans une co-construction. Mon attention est souvent détourné de son but, ma pensée interrogée ou court-circuitée. Cet environnement me semble plus favorable pour faire émerger l'inattendu et pro-jeter ces fragments d'inconscient. Mon médium est la terre humble, la technique est ténue. Chaque étape de fabrication est pour moi un acte symbolique de transformation. Je modèle l'argile, ôte ou ajoute de la matière, crée ou détruit. Enfin l'objet résiste à la destruction, pour un temps. L'empreinte est prise en plâtre, traces mnésiques sans cesse renégociées. Après séchage, ciseaux à bois et burin permettront de laisser enfin respirer l'œuvre d'art originale. Le moule ainsi que la pièce en terre seront détruits. Ponçage à l'eau et toucher final avant patine à base de pigments. Formats d'intérieur ou pièces monumentales, fruit d'une collaboration étroite avec des fonderies d'art, la plupart des sculptures seront transformées en bronze ou en résine dans la limite de 8 exemples plus 4 épreuves d'artiste."