Gaspard De Gouges
Gaspard de Gouges vit et travaille dans le Gard, entre Montpellier et Marseille (France). Il est diplômé de l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris. Au début des années 2000, il a commencé à peindre des toiles figuratives de grand format, des portraits de groupe. Depuis 2021 il se consacre à la photographie, qui est devenu pour lui un jeu, une sorte de voyage immobile.
"J'ai commencé à photographier des mises en scène quand j'avais 10 ans, avec des jouets et des maquettes très réalistes que je construisais avec des tiges d'herbes sèches,des véhicules miniautures. Depuis longtemps je voulais photographier des îles, pour leur puissance onirique, j'adore y voyager et leur souvenir persiste. Leur existence nous plonge dans un ailleurs. Je les imaginais tropicales, mais c'est sur des îles minérales et méditerranéennes que j'ai finalement décidé d'évoquer. Ma démarche est de créer des mises en scène, des paysages artificiels mais plausibles, réalistes. Je crée des mondes imaginaires, parfois contenant des ruines, du moins des rochers qui font parfois penser à des forteresses. Ces paysages me surprennent et me donnent toujours beaucoup de plaisir à créer. "
Découvrez les oeuvres d'art contemporain de Gaspard De Gouges, parcourez les oeuvres d'art récentes et achetez en ligne. Catégories: artistes contemporains français (né(e) en 1971). Domaines artistiques: Photographie, Peinture. Type de compte: Artiste , membre depuis 2021 (Pays d'origine France). Achetez les dernières œuvres de Gaspard De Gouges sur Artmajeur: Découvrez de superbes oeuvres par l'artiste contemporain Gaspard De Gouges. Parcourez ses oeuvres d'art, achetez des oeuvres originales ou des impressions haut de gamme.
Cote artiste, Biographie, Atelier de l'artiste:
Broken bridges over mediterranean sea • 23 oeuvres
Voir toutCe projet photographique a une double vocation politique et esthétique.
Politique d'abord afin de sensibiliser le spectateur sur le problème des migrants à travers la méditerranée. Les flux migratoires apaisés tels qu'on a pu les connaître durant les trente glorieuses se sont transformés en impasse qui ont contraint des milliers de personnes à traverser la méditerranée au péril de leur vie, changeant Mare Nostrum en cimetière marin. Alors que le nombre de migrants traversant la méditerranée s'amenuise depuis 2015, le nombre de décès en mer augmente. Pour la seule année 2021, quelque 3.200 personnes ont été enregistrées comme mortes ou disparues en mer en Méditerranée. Il s’agit d’une augmentation de près 40% par rapport à 2020 d'après le HCR. Ces morts sans sépultures qui hantent les vivants font écho aux ponts brisés mis en scène par Gaspard de Gouges. Pont metalliques, ponts de pierre, ponts de bois, toutes ces ruines symbolisent la mort et la rupture de liens qui furent jadis féconds entre les deux rives. Quand un pont est rompu il perd sa fonction, tout comme cette mer qui ne relie plus. La ruine interroge sur la cause de son abandon et fait écho au sentiment de déréliction qu'éprouve le migrant avant de prendre la mer et en mer.
Le projet se veut également esthétique. Il s'agit de faire des images qui choquent, qui interrogent, qui déroutent. Le réel est souvent absurde et sans beauté. L'art lui donne un sens. L'art donne la beauté au réel qui en est privé, le reconstruit au sens propre du terme, par la mise en scène pour l'auréoler si possible de son éternité. Cette quête iconique contre la lâcheté, la facilité, la compromission, l'indifférence est en train de se faire. Les mise en scènes de ces paysages marins se poursuivent avec des matériaux, des constructions, des lumières différentes.
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Forteresses du levant • 6 oeuvres
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Voyage en méditerranée • 14 oeuvres
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Food waste • 41 oeuvres
Voir toutPour évoquer ce véritable gâchis, j'ai décidé de jeter littéralement cette nourriture à la mer. Ces légumes flottant à la surface de l'eau sont définitivement perdus pour les hommes. Les images intriguent, les légumes semblent surdimensionnés et tombés du ciel, à moins qu'ils soient arrachés au rivage par les courants marins. Ces légumes à la taille monstrueuse évoquant la manipulation génétique, symbolisent la quantité colossale des pertes, comme une allégorie du gaspillage.
Ces images nous frappent aussi parce qu'inconsciemment elles évoquent la montée des eaux, la dérive, le déluge, la fin du monde.
D'un point de vue formel, ces photographies prises en lumière naturelle sans aucun photomontage, nous séduisent par leur couleur, leur fraîcheur, leur naïveté qui nous ramène au jeu et à l'enfance. Ici la composition est maîtrisée comme dans un tableau où chaque objet est mis en scène pour que le naturel se mêle à l'artificiel, le vrai au faux. Comme le suggère le format, nous ne sommes pas devant un véritable paysage, ni devant une véritable nature morte, nous sommes face à un objet hybride qui mélange les genres, les codes de la peinture et de la photographie.
Encadrant ces nourritures terrestres, émergent des îles déconnectées du monde, à la fois réelles et fictionnelles où vient se nicher une invitation à la rêverie et à l’introspection. Des jeux d’échelle sont créés pour mieux reconstituer des paysages illusionnistes, des hétérotopies, comme les appelle Michel Foucault, afin de désigner des espaces concrets qui hébergent l’imaginaire et prennent des formes insulaires. Le concept même de l’île renvoie à la quête d’un monde idéal, préservé, d’un ailleurs en perpétuelle invention, réceptacle de fantasmes et d’évasion, en opposition au réel ambiant anxiogène.
Ainsi ces images sont paradoxales, elles mêlent prise de conscience des désespérants enjeux actuels et fuite pour profiter de la beauté d'un monde voué à disparaître.
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A la recherche d'Ithaque • 16 oeuvres
Voir toutDans l'Ilyade voici comment une immortelle décrit à Ulysse le paysage d'Ithaque sur lequel celui-ci pose le pied sans même le savoir :
« C’est sans doute un sol âpre, aux coursiers peu propice ;
Pourtant, quoique réduit, il n’est pas malheureux.
Le blé dore ses champs, la vigne les tapisse,
Car la pluie et l’aiguail y tombent fréquemment.
Des chèvres et des bœufs ses herbes font la joie ;
Il a mille forêts, des sources constamment.
Aussi le nom d’Ithaque alla-t-il jusqu’à Troie
Qu’on dit si loin de Grèce, ô noble voyageur. »
La toponymie changeante au gré des invasions a rebattu les cartes. Prenons l'exemple de l'île d'Ithaque. Cette île a presque autant de noms que d’auteurs qui l’ont décrite. Elle est appellée Haca par Strabon & par Pline, Nericia par Porcacchi, Val di Compagno par Niger. Les Grecs d’à-présent la nomment Thiachi, les Turcs Phiachi, & nos voyageurs écrivent les uns Théachi, d’autres Thiachi, & d’autres Théaco. Cette île jouxte Céphalonie, dont elle est séparée de 35 km. De tous ses ports, le meilleur est celui de Vathi. Le maire de cette ville, Dyonisis Satnitsas, dénonce ce qu'il qualifie de manœuvres de récupération de la part des îles voisines pour attirer les mannes touristiques. En effet, depuis des siècles les spécialistes se déchirent pour localiser la véritable Ithaque d'Ulysse dont le palais devait être en bois pour n'avoir laissé aucune trace.
Serait-ce sur l'île d'Ithaque, ou bien sur l'île de Céphalonie, et plus précisément sur la péninsule de Paliki, autrefois une île séparée du reste de Céphalonie par un canal maritime ? Il y a un siècle, M. Dœrpfeld, directeur de l'Institut allemand d'Athènes, concluait que la seule des îles Ioniennes qui répondait aux descriptions d’Homère était la grande île de Leucade. Plusieurs vers de l’Odyssée paraissent incompréhensibles si l’île d’Ulysse n’était pas toute proche du continent et réunie à lui par un gué praticable. Ainsi, Télémaque demande à Mentor s’il est venu à pied ou sur un bateau. Une partie des troupeaux d’Ulysse paît sur la rive de l’île et l’autre sur un promontoire du continent.
Prenant comme point de départ cette controverse, Gaspard de Gouges, invente une fiction mettant en scène différents supposés spécialistes et maires de cités ioniennes. Il les photographie dans leur univers livrant leur discours justifiant la localisation du palais d'Ulysse au gré des pressions économiques. En contrepoint le photographe met en scène des paysages marins peuplés de vaisseaux, yachts, cargos fantômes rappelant le périple d'Ulysse. Ce sont une partie de ces photographies de paysages qui sont exposées dans cette galerie. Ces paysages construits mis en scène, vont être reproduits sur des objets souvenirs ou promotionnels, comme des sets de table, des mugs, des affiches.
Le projet comportera donc une série de textes et de portraits en noir et blanc de personnages fictifs défendant leur point de vue, une série de paysages marins inspirés par l'Odyssée au format carré, et une série de photos d'objets comportant des paysages construits mis en scène dans des stations balnéaires évoquant la Grêce. La mémoire est souvent une construction, on s'en sert parfois de marchepied pour construire le présent.
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Rivages des Syrtes, un paysage-histoire • 24 oeuvres
Voir toutLes photographies prises par le capitaine Sandro Zvevo chargé de patrouiller au large de Maremma n’ont pas un caractère officiel. Ces clichés ont peut-être inspiré l’auteur géographe Julien Gracq pour son chef d’oeuvre Le rivage des Syrtes paru en 1951.
En effet Gracq connaissait le frère de Zvevo, à moins que ce ne soit l’inverse : Zvevo impressionné par le roman de Gracq a peut-être durant cette période voulu enquêter sur les fortifications de l’ancien Farghestan. Ainsi on peut voir dans cette série de photographies en noir et blanc, les forteresses des îles qui s’éparpillent au nord des ports de Trangées, Gerrha, Myrphée et des anciens ports d’Urgasonte, d’Amicto et Salmanoé. Dans ce golfe des syrthes parsemé de myriades d’îles, le vent est quasiment inexistant à certaines périodes de l’année d’où des images extraordinaires d’une méditerranée baudelairienne. Zvevo n’a pas manqué de prendre des clichés de nuit au large de Dyrceta ce qui évoque la fatale équipée d’Aldo en route pour Rhages dans le roman de Gracq. La série de photos nous livre un paysage-histoire comme l’appelait J.Gracq qui serait la plus fidèle illustration de son roman que l’auteur lui même qualifiait de rêve éveillé.
Remerciements : Monsieur Agostini directeur des archives ducales d’Orsenna, le capitaine Conchioto directeur des archives maritimes de Maremma, Gioaccomo Perli ex-secrétaire du conseil des Présides, La municipalité de Maremma, pour cette fiction autour du paysage méditerranéen.
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Surréalisme marin • 14 oeuvres
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Rivages saturés • 42 oeuvres
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Image dans l'image • 6 oeuvres
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Portraits de groupe / group portraits / threesome • 11 oeuvres
Voir toutDerrière ces figures glacées tirées de photographies de voyages, de souvenirs, de magazines de mode, d'auto-portraits, que je mets en scène en insistant sur les notions d'intimité, de théâtralisation du réel, se cache peut-être quelque chose d'inquiétant. On a l'impression d'arriver avant un événement lourd dont le dénouement va éclater sous nos yeux. La posture des personnages est plutôt raide, hiératique, engoncée, toute en retenue, elle provoque le malaise. Quand ma peinture provoque une gêne, le tableau est réussi.
Ce que je considère comme une dimension essentielle, le brassage et le métissage, je
l'introduis dans mes tableaux, parfois par le phénoménal des personnages, inspirés à la
fois du monde de la bande-dessinée, de Goya, d'Otto Dix, de Bilal, de Bacon, de Golub,
parfois par le mélange des styles et des techniques que j'utilise de manière automatique, comme si chaque tableau était autonome et appelait un style précis qui procurerait une impression étrange de proximité chez le spectateur
Huile sur Toile | 74,8x47,2 in
Acrylique sur Toile | 63x55,1 in
Oeuvres Vendues • 5 oeuvres
Acrylique sur Toile | 63x55,1 in
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Reconnaissance
La carrière de l'artiste est prometteuse
L'artiste a remporté des prix et des récompenses
L'artiste a été publié dans les média, presse radio ou TV
L'artiste a étudié les arts à travers ses études universitaires
Les travaux de l'artiste ont été remarqués par la rédaction
L'artiste participe à des salons et foires artistiques
Exerce le métier d'artiste à titre d'activité principale
Biographie
Gaspard de Gouges vit et travaille dans le Gard, entre Montpellier et Marseille (France). Il est diplômé de l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris. Au début des années 2000, il a commencé à peindre des toiles figuratives de grand format, des portraits de groupe. Depuis 2021 il se consacre à la photographie, qui est devenu pour lui un jeu, une sorte de voyage immobile.
"J'ai commencé à photographier des mises en scène quand j'avais 10 ans, avec des jouets et des maquettes très réalistes que je construisais avec des tiges d'herbes sèches,des véhicules miniautures. Depuis longtemps je voulais photographier des îles, pour leur puissance onirique, j'adore y voyager et leur souvenir persiste. Leur existence nous plonge dans un ailleurs. Je les imaginais tropicales, mais c'est sur des îles minérales et méditerranéennes que j'ai finalement décidé d'évoquer. Ma démarche est de créer des mises en scène, des paysages artificiels mais plausibles, réalistes. Je crée des mondes imaginaires, parfois contenant des ruines, du moins des rochers qui font parfois penser à des forteresses. Ces paysages me surprennent et me donnent toujours beaucoup de plaisir à créer. "
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Nationalité:
FRANCE (Artistes Contemporains Français)
- Date de naissance : 1971
- Domaines artistiques: Photographie, Peinture

Influences
Formation
Cote de l'artiste certifiée
Accomplissements
Prix et récompenses
Expositions collectives
Publications et presse
Résidences
Expositions solo
Activité sur Artmajeur
Dernières Nouvelles
Toutes les dernières nouvelles de l'artiste contemporain Gaspard De Gouges
Ma démarche plastique
Depuis fort longtemps je suis intéressé par les maquettes, les miniatures, ce qu'on peut en faire quand on les met en scène. La rétrospective de James Casebere à la House der Kunst de Munich en 2016 m'a particulièrement intéressé, tout comme les maquettes de Chris Burden exposées au MAC de Marseille et les photographies des mises en scène de Gilbert Garcin, de Joan Fontcuberta. Ces petits mondes, où l'artiste contrôle tout, voit tout, englobe tout, font écho à mon intérêt pour la cartographie, une réduction du monde pour les voyageurs immobiles. Depuis quelques temps, accumulant des livres sur la thématique des îles, je voulais créer des images de lieux utopiques où l'architecture, le patrimoine, seraient engloutis par la végétation. Étant limité par mes capacités techniques en infographie je ne franchissais pas le Rubicon.
En septembre 2021, un déclic se produit. En utilisant les matériaux de construction dont je disposais, un peu de plâtre, de polystyrène extrudé et mon téléphone portable, j'ai créé une ébauche qui m'a touché et qui faisait illusion. Quelque chose est remonté à la surface, des images venant du tréfonds de mon enfance, mes premières photographies prises à l'âge de 10 ans avec un appareil soviétique, des clichés de maquettes d'avion, de miniatures, de petites cabanes en roseau... Mais quelque chose d'autre arrivait, le monde aquatique, l'eau. “La mer était là-bas derrière dans le réservoir de ma mémoire” comme écrivait John Fante. Ces îles détachées et séparées du reste du monde, se situant dans une géographie à la fois réelle et fictionnelle, ces lieux propices à la reconstruction, m'offrent maintenant une nouvelle forme d’évasion, entre réalité et invention. Tout se met en place dans cette recherche pour me ravir car soudain mes amours pour le voyage, le patrimoine, la géographie, le bassin méditerranéen et la couleur, s'unissent en des images réalistes, plausibles.
Fort de cette expérience, j' utilise des moyens très simples pour simuler la mer sur un support plan, pour évoquer des îles en trois dimensions. Je prends l'ensemble en photo avec un grand angle et une vue en contre-plongée, tout en prenant le ciel comme toile de fond. Je tente de construire de toute pièce des paysages que je mets en scène avec un éclairage naturel, mon jardin devient mon atelier, celui que j'attendais depuis 20 ans.
J'ai choisi le format carré pour me démarquer de la photographie de paysage. Je comble les vides, densifie l'image, tout en ayant en tête la composition de mes collages abstraits de même format et la promiscuité des corps dans mes peintures de grand format des années 2000. L'image doit être réaliste pour que le simulacre fonctionne et en même temps elle doit se distinguer des représentations des merveilles de la nature. Pour ce faire je parie sur la couleur, et j'utilise l'architecture, l'artificiel, l'artifice de la maquette. Mes photos sont réalistes mais pas véristes, on hésite et c'est ce qui me plaît, c'est assumé.
Ces hétérotopies, terme créé par Michel Foucault pour désigner des espaces concrets qui hébergent l’imaginaire, synthétisent mes aspirations et me permettent de créer de manière ludique et intense.
“Une île est potentiellement assez petite pour récréer un idéal. Elle est potentiellement assez recluse pour être protégée des intrusions de la modernité… Le concept d’île se déconnecte fréquemment de la définition d’une île réelle, pour désigner un ailleurs imaginé… De telles îles doivent être recherchées sur la carte de l’imagination en perpétuelle invention. Elles sont propices à la quête de perfection et rendent possible le désir de créer un espace imaginable.”
Il est rare d'avoir des images de paysage marin vu d'un bateau, ou plutôt d'un bathyscaphe, c'est ce que permet la magie de l'image, telle que je la construis. A gauche les rochers se jettent à pic dans les flots, tout comme à droite. A l'arrière plan, encadré par ces deux amas minéraux, trône une île imposante surmontée d'une étrange forme. Impossible de savoir si l'espèce humaine est à l'origine de ces faces nettes et verticales. A y regarder de plus prêt, on distingue des formes architecturales sur les falaises comme si cela était les restes d'une civilisation perdue. L'image est un peu éthérée, comme dans un rêve, la mer est si calme, luxueuse, voluptueuse. La ligne horizontale nous apaise immédiatement, la profondeur, l'infini, nous aident à nous échapper vers d'autres mondes. Ajoutons ici les commentaires d'Emmanuel Jaccaud, grand voyageur : « ces maquettes mêlant l'imaginaire à des fragments de réalité sont venus illustrer les textes des frères Tharaud, amoureux sincères de la méditerranée. La méditerranée est une île et c'est une pensée poétique qui fortifie l'imaginaire... Le va et vient de la mer qui vient mourir sans cesse au pied de ces falaises où se discernent des enceintes rouges avec leur vieil appareil guerrier, leurs tours, leurs redans. Vénitiens, arabes, byzantins ou normands ? Cette mémoire et ces traces marquent l'histoire tragique de cet espace réel. Cette île abrupte en lieu et place de pierreries comme une artillerie volcanique prête à l'emploi, faut-il vraiment y accoster même si le ciel bleu s'y prête ? Peu importe, la suggestion est là. »
Véritable espace des possibles l'île imaginaire est un espace où se projette notre imaginaire, tout comme une personne qui nous tourne le dos pour contempler un paysage incarne tous les regardeurs et par extension nous même, l'île imaginée incarne tous les lieux où l'homme peut trouver refuge pour fuir notre monde en déroute.
Gaspard de Gouges 25/09/2022
Texte critique par Patric Clanet
" Ce qui ne saute pas aux yeux à première vue des séries photographiques de Gaspard de Gouges c’est que l’artiste a fabriqué ces images une à une au sens littéral du terme.
Artiste-artisan, il procède à l’ancienne brouillant les pistes pour mieux vous entraîner dans une nouvelle épopée dans laquelle vous serez le héros.
Son protocole de création photographique s’inscrit dans les pas d’illustres prédécesseurs tels que Georges MELIES - premier bricoleur de génie des effets spéciaux dans l’histoire du cinéma.
Ici pas de logiciel de montage ni d’effets spéciaux numériques mais des bricolages photographiques géniaux à partir de maquettes construites minutieusement sur un coin de table de son atelier. Ici la mer est en papier cellophane recouvrant une surface peinte.
Les minuscules pierres et morceaux de ferrailles rouillés ramassés au bord de l’eau se transforment en immenses rochers et totems inquiétants par un effet de perspective lors de la prise de vue. Rochers cailloux. Comme une idée de dégradation de la roche. Déliquescence. Décor et lumière du déclin.
Le « bleu du ciel » est quant à lui le reflet de la météo qu’il faisait le jour de la prise de vue restitué tel quel par un effet de miroir disposé derrière sa maquette.
L’usage du miroir dans le procédé de création de l’artiste n’est pas anodin. Son reflet évoque la nature éphémère de l’existence humaine et du monde « d’ici-bas ». Il est un effet de réel dans les paradis artificiels que l’artiste fabrique de toutes pièces. Des paradis articiels qui nous proposent un univers vivifiant de doute et d’incertitude pour lutter contre l’inéluctabilité des choses dans un monde où domine l’artefact numérique.
Le miroir de Gaspard de Gouges doit son statut imaginaire à la relation privilégiée qu’il entretient avec les rives de la Méditerranée et ses mythologies. Il bricole un appareillage « magique » qui fait dialoguer une scénographie miniature avec un bout de ciel bleu « pris sur le vif » et nous offre la possibilité de nous embarquer, tel Ulysse, dans ses aventures imaginaires qu’il nous fait miroiter.
L’esprit de l’artiste s’apparente à un miroir qui opère comme un passage du visible vers l’invisible. Rendre l’invisible visible à travers la réalité et chercher le pont qui les unit ; telle est sa quête !
Gaspard de Gouges nous invite à déambuler dans des paysages littoraux qui évoquent des sensations, des visions voisines d’un état psychédélique. Paysages du futur apocalyptiques dans lesquels les icebergs auraient tous fondus et toutes formes du vivant disparues. Vision téléologique, eschatologique du monde. La fin des temps ?
Ici le paysage donne à penser et la pensée se déploie comme un paysage.
Il est pensé comme une rencontre, transformant dans un même mouvement à la fois l’être et le monde. Il y a résonance entre les deux, subjective et matérielle, qui prend place à travers l’action et la performance paysagère. Un positionnement sur le mouvement, sur l’entre-deux qui permet de donner sa place à l’affect dans la caractérisation des lieux et de réfléchir à la manière dont l’intime et le sensible contribuent à une éthique paysagère.
Ce travail propose de redéfinir le paysage littoral, non comme un objet esthétique, non plus comme une zone environnementale, mais comme une relation affective, performative et éthique au monde.
Je me suis exercé, comme Artur DANTO nous le préconisait et au-delà de mon rapport sensible à l’œuvre en construction(s), à déceler son « à propos de ».
J’ai donc regardé attentivement et noté quelques mots qui émergeaient : miroir, roches, paysage, artefact, Ulysse, Paradis artificiels… J’ai essayé de comprendre ce que l’artiste proposait et j’ai tenté par les mots de restituer comment l’œuvre s’adresse à son spectacteur.
Je vous invite à prendre le temps de poser votre regard sur ces montages photographiques et laisser libre cours à votre pensée ; ce qui vous allez découvrir va vous enchanter ! "
Patric CLANET, le 28 septembre 2022
Patric Clanet
Directeur artistique de Vannes Photos Festival, commissaire d’exposition indépendant, ex-directeur de l’Ecole Européenne Supérieure de l’image et exdirecteur adjoint de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles il a également œuvré à la direction d’Instituts culturels et Alliances françaises àl’étranger sous tutelle du Ministère des Affaires Etrangères (Colombie, Pérou et Mexique). Il est titulaire d’un Master en Gestion d’entreprise culturelle, d’un Master recherche sur « La photographie contemporaine latino-américaine » et poursuit ses recherches doctorales au sein du Laboratoire d’Esthétique et Science des Artsde l’Université d’Aix en Provence. Il s’intéresse tout particulièrement aux interpénétrations existantes entre la photographie et l’art contemporain.
Food waste, exposition photographique
Tiers-lieu le 21, 21 place aux herbes à Uzès 30700
Le projet Foodwaste a pour vocation de sensibiliser le spectateur au problème du gaspillage alimentaire. Pour évoquer ce véritable gâchis alimentaire représentant rien qu'en France 10 millions de tonnes de produits par an, soit une valeur commerciale estimée à 16 milliards d’euros, Gaspard de Gouges a décidé de jeter cette nourriture à la mer, du moins en apparence.
Ces fruits et légumes flottant à la surface de l'eau sont définitivement perdus pour les hommes. Les images intriguent, les légumes semblent surdimensionnés et tombés du ciel, à moins qu'ils soient arrachés au rivage par les courants marins. Ces légumes à la taille monstrueuse évoquant la manipulation génétique, symbolisent la quantité colossale des pertes, comme une allégorie du gaspillage. Ces images nous frappent aussi parce qu'inconsciemment elles évoquent la montée des eaux, la dérive, le déluge, la fin du monde. D'un point de vue formel, ces photographies prises en lumière naturelle sans aucun photomontage, nous séduisent par leur couleur, leur fraîcheur, leur naïveté qui nous ramène au jeu et à l'enfance. Ici la composition est maîtrisée comme dans un tableau où chaque objet est mis en scène pour que le naturel se mêle à l'artificiel, le vrai au faux. Comme le suggère le format, nous ne sommes pas devant un véritable paysage, ni devant une véritable nature morte, nous sommes face à un objet hybride qui mélange les genres, les codes de la peinture et de la photographie.
Encadrant ces nourritures terrestres, émergent des îles déconnectées du monde, à la fois réelles et fictionnelles où vient se nicher une invitation à la rêverie et à l’introspection. Des jeux d’échelle sont créés pour mieux reconstituer des paysages illusionnistes, des hétérotopies, comme les appelle Michel Foucault, afin de désigner des espaces concrets qui hébergent l’imaginaire et prennent des formes insulaires. Le concept même de l’île renvoie à la quête d’un monde idéal, préservé, d’un ailleurs en perpétuelle invention, réceptacle de fantasmes et d’évasion, en opposition au réel ambiant anxiogène.
Ainsi ces images sont paradoxales, elles mêlent prise de conscience des désespérants enjeux actuels et fuite pour profiter de la beauté d'un monde voué à disparaître.
Paris Photo 2022
11 novembre 2022, à l'invitation de F. Hadida mon agent à Paris, j'ai visité la foire pour évaluer quelques intuitions.
Vernissage le 22 novembre 2022 de 18 à 22h
Mairie du 8ème arrondissement, Rue de Lisbonne, Paris, France
VERNISSAGE 111 des arts, de 18h à 22h
Mairie Mairie du 8ème arrondissement de Paris, 3 rue de Lisbonne, Paris 75008, Paris, France
L'exposition-vente d'Art contemporain au bénéfice de la recherche sur les cancers pédiatriques est ouverte du 19 au 27 novembre 2022 de 12h à 20h30.
Entrée libre.
111 artistes, plus de 1200 œuvres originales ou en série limitée.
Making of : Une vidéo où la mise en scène photographique hybride le paysage avec la nature morte et la vanité.
Une autre vidéo sur le processus de création des paysages mis en scène par Gaspard de Gouges. Ici un paysage contenant l'image d'un paysage, précisément, une reproduction d'un dessin romantique allemand du XIXeme siècle.
Yam island 6 : cette courte vidéo montre le processus de fabrication d'une photographie de mise en scène de paysage. Ici le plasticien Gaspard de Gouges utilise des patates douces pour créer une image incitant à réfléchir au gaspillage alimentaire. La série sur cette thématique se nomme Foodwaste.
Une vidéo qui présente le processus de création d'une photographie de la série Foodwaste, en particulier Red Onion island.
Foodwaste est une série sur le thème du gaspillage alimentaire dans laquelle chaque photo est un produit hybride et original entre le genre de la nature morte et celui du paysage.
Gaspard de Gouges au 111 des arts à Paris
Adresse A la Mairie du 8ème arrondissement de Paris 3 rue de Lisbonne, 75008 PARIS
Exposition collective : Gaspard de Gouges expose avec 110 artistes
RENDEZ-VOUS D’ART ET D’ARTISTES
Les artistes, de techniques et d’inspirations variées, sont sélectionnés au printemps par un jury indépendant, composé d’acteurs du monde de l’art (galeristes, artistes et collectionneurs), renouvelé chaque année.Lors de l’exposition annuelle, chaque artiste présente au minimum 11 CARRES, œuvres originales au format 20 x 20cm, vendues au prix unique de 111 €.
Les fonds recueillis sont reversés pour moitié aux artistes, et pour l’autre sous forme de subvention dans le cadre d'une démarche caritative.
LE GRAND MUR COLORE DES « CARRÉS »
Un grand mur présente aux visiteurs un carré encadré de chaque artiste, constituant ainsi une vision d’ensemble des différents styles et techniques des 111 artistes sélectionnés.
Sur tout le pourtour de la salle, des panneaux individuels proposent ensuite pour chaque artiste, 6 carrés, qui sont renouvelés au fur et à mesure des ventes.
Les acheteurs peuvent faire encadrer sur place les œuvres achetées, ou acheter les cadres, vendus à prix coûtant.
https://les111desartsparis.fr/les-artistes-2022/

L’exposition se déroulera du 19 au 27 novembre 2022
De 12h à 20h30 (18 h le dimanche 27 novembre ).
Vernissage mardi 22 novembre 2022 à 18h (fermeture à 22h)
Entrée libre
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Adresse
A la Mairie du 8ème arrondissement de Paris
3 rue de Lisbonne, 75008 PARIS
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Transports
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Gaspard de Gouges expose à la médiathèque de Sanilhac dans le Gard (30)
Médiathèque de Sanilhac et Sagriès, 30700 Sanilhac
J'expose une photographie de format 70x70cm durant cette manifestation.
C'est une des photos de la série Corfa.
Du 30 septembre au 30 novembre 2022
Carte blanche a été donnée à chacun pour interpréter le thème des vacances sous diverses formes : dessin, peintures, sculptures…
Habitants ou natifs de Sanilhac ou de Sagriès, Des femmes et des hommes, de prime jeunesse ou dans la fleur de l’âge,des artistes dans l’âme, reconnus ou bourgeonnants : sculpteurs, aquarellistes, brodeuse, céramiste, photographes, illustrateur et peintres, carte blanche a été donnée à chacun pour interpréter le thème des vacances.
Ils vous invitent à découvrir leurs « Vacances en œuvres»
Vernissage le vendredi 30 septembre à 18h
** Infos pratiques :
Médiathèque de Sanilhac et Sagriès
Allée des Aubépines
30700 Sanilhac
Lundi et Jeudi: 14h-16h Mardi 14h30-16h30
Mercredi: 9h-12h et 14h-17h Vendredi 15h-19h
Cette vidéo permet de comprendre le processus de création de mes images
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