GALERIE HEINE STRASBOURG

Né en 1980, Roland Edzard a vécu à Tamanrasset (Algérie) de 1980 à 1988. Il étudie à l'Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg de 1998 à 2003 puis au Fresnoy, Studio National des Arts Contemporains de 2004 à 2005. La Plaine, film court réalisé en 2004, primé au Festival de Cannes et à de nombreux festivals de courts métrages, va lui ouvrir des portes sur des horizons nouveaux. Roland Edzard réalise son premier long métrage Les gens ne savent pas Peut-être, produit par Philippe Avril et la société Unlimited, connus pour la qualité cinématographique de leurs films d'art et d'essai.

Les premières réalisations apportent un éclairage sur l'évolution stylistique du jeune réalisateur qui part d'une pratique de l'art vidéo où la tension narrative est traversée par une approche avant tout plastique et sonore, pour arriver à des films plus "réalistes, à la force brute, dans la lignée d'un Bruno Dumont. Des passerelles unissent ses premiers courts métrages, filmés à l'aide d'une simple caméra, et les tournages nécessitant une équipe de professionnels. La question du voyeurisme comme principe de tournage dans ses premières créations semble avoir une relation directe dans sa façon de sonder l'être et ses émotions, de s'immiscer dans le cercle clos de la famille avec toutes ses violences, ses contrariétés et ses déboires, cette étrange sensation d'une douleur communautaire inévitable. Le paysage lui-même nous apparaît menaçant : dans Ombre, le cadrage fixe du paysage vibre avec une bande son angoissante tandis que dans Dormeurs un rythme semblable uni ces derniers à la mer. C'est le lieu du drame, aussi brutal que le passage à tabac de ce corps étendu, de ce corps qui accepte le lynchage collectif. Les films de Roland Edzard nous conduisent immanquablement à l'acceptation de la douleur de l'homme. Comme Stefan Zweig, l'histoire ou le récit n'est que le prétexte à la description des différents états émotionnels de l'être. Roland Edzard suggère plus qu'il nous montre : la mise en scène des regards et des postures en dit plus long que la parole.

Sébastien Heine (tous droits réservés)

Prix de la Ville de Strasbourg, Ombre, court métrage de fiction, 10 min, super 8


3ème Prix Cinéfondation pour La Plaine du Festival de Cannes
Prix Révélation pour La Plaine, du Festival européen de Brest
Prix du Meilleur film français pour la qualité de sa photographie, Les Yeux (court métrage de fiction, 10 min, Béta numérique, Production Le Fresnoy) lors des Rencontres Internationales Henri Langlois) plus d'infos
Prix spécial du jury pour La Plaine du Festival du Film Court de Caen
Prix pour La Plaine du Festival du Court Métrage de Lisbonne
Best Director, pour La Plaine Tel Aviv Student Film Festival
Diffusion sur Canal+ et TPV

Grand Prix du jury pour La Plaine du Festival Premiers Plans d'Angers plus d'infos

Collections Publiques



En 2010, le Musée d'Art Moderne et Contemporain de Strasbourg a acheté à la Galerie Heine la série Judas-Dormeurs-Ombre, édition limitée à 5 exemplaires.


Lien vers le Musée d'Art Moderne et Contemporain de la Ville de Strasbourg cliquez ici