galerie couteron Immagine del profilo

galerie couteron

Ritorna alla lista Aggiunto il 5 gen 2009

Clara Ramirez

16 rue Guénégaud

martedì 13 gennaio 2009
lunedì 9 febbraio 2009

À travers des formes essentielles, extraites des profonds gisements du temps et de l’espace, l’œuvre de Clara Ramirez va bien au-delà des premiers paysages de l’enfance.
D’où proviennent ces énormes crêtes de la cordillère, ces silhouettes de montagnes lointaines que Ramirez décrit avec une grande économie poétique à travers les couleurs fondamentales que sont le blanc et le noir?
À observer la vaste série de ses paysages, le spectateur, d’où qu’il vienne de par le monde, sera confronté au temps géologique, loin de toute anecdote immédiate ou de référence folklorique. Le citoyen cosmopolite rempli de mots et de concepts, ou le paysan de Mongolie ou du Népal connaisseur d’arômes et de saisons, sauront trouver là le commun dénominateur qui les unit et qui seul peut produire une œuvre d’art.
Les formes plus que millénaires de Ramirez, les crêtes ondulées des cordillères qui subitement s’effondrent en précipices, en abîmes insondables, en eaux dormantes recouvertes de jeunes arbres, en vallées lavées par de vieux fleuves, en horizons de brouillard, paraissent ici extraites avec une patience géologique, avec la même minutie que celle de l’érosion causée par le vent et la pluie sur l’écorce terrestre.
Dans l’œuvre de Ramirez on ne trouve pas la moindre concession à une figuration qui ferait appel à la facilité de la couleur, à l’anecdote ou au chaos artificiel pour cacher ce qui est vrai, ce qu’ont trouvé les artistes anonymes des grottes d’Altamira et de Chauvet, les grands calligraphes et maîtres de l’encre de Chine, ou Rothko et Malevitch à notre époque.
«Les montagnes viennent de l’intérieur, elles ne représentent pas un lieu précis, et comme elles sont de nulle part, elles sont de partout» nous dit Ramirez avec une lucidité diaphane, avec la même vérité que celle du poète devant l’aube ou le crépuscule.
Ciel et terre, matière et esprit, noir et blanc, fleuve et montagne, arbre et pré, pierre et mousse, sont les matériaux qui se répandent dans ces toiles ressemblant à des strates géologiques ou à des océans pétrifiés, des vagues sur une plage incessante de sable blanc et de galets gris moulus depuis toujours par la force salée de la mer.
Qu’ai-je vu dans cette série de paysages de Ramirez? Dès le premier instant, je n’ai pas eu le moindre doute que j’étais devant la poésie, et la poésie est la musique du rien et du tout. C’est la fraîcheur de l’enfance retrouvée après avoir creusé dans la roche à la recherche de gemmes jamais vues, dont la transparence s’éclaire un instant, avant d’accéder au règne du silence et de l’obscurité de la nuit, dans les bois et les montagnes originels.
Eduardo García Aguilar

M-1-08-130x1623.jpg

Artmajeur

Ricevi la nostra newsletter per appassionati d'arte e collezionisti