Ajouté le 24 janv. 2006
Au commencement*, il y avait ce papier de soie, posé sur le support rugueux qui l'accueillait. Puis vint l’ accident, le papier au contact de ces feuilles de papiers glacés, ou d’une main trop pressante, se déchira. Alors on le froisse de rage et on l’attaque de plus belle. Et peu à peu, sans même le voir venir un corps apparait. Il a laissé dans cette bataille un bras, une jambe, une partie entière de son visage, de son corps. Mais il est là devant nous, bien vivant.
Ce corps, c’est celui de l’autre, celui qui a vu, celui qui a souffert dans sa chair marquée à vif sur sa peau, aujourd’hui étendue.
Cet accident involontaire devint tout d’un coup, une évidence, une “providence”, puisqu’il donnait à ce corps, une existence nouvelle. Il ressuscitait enfin sur le papier collé sur sa nouvelle peau de lin apprêtée à le recevoir.
Et même coupé, en morceau, plus fragile que jamais, il sublime notre regard, aujourd’hui prêt à le voir.