Saré

Les étranges personnages de Saré

Elle se nomme Evgenia Sarkisian. Elle vient de l’Est.
Sous le nom de Saré, elle convoque des personnages étranges qui rappellent le Moyen Age ou les inventions des grands peintres flamands, amoureux des Grotesques. Carnaval de créatures que l’on pourrait également imaginer sorties des pages d’un Gombrowicz.
A découvrir.

« LE FIGARO » 25 mai 2005

Saré dévoile son univers tragi-comique à la galerie 88
La Galerie 88, au 4 de la rue de la Louvigny à Luxembourg, nous offre depuis plus de 20 ans la possibilité de découvrir l’originalité et l’inventivité des artistes des pays de l’Europe de l’Est.
Actuellement, ses cimaises sont investies par une monde fantastique et caustique où ce côtoient des personnages féminins et masculins qui frisent le grotesque, celui né de l’imaginaire d’Evgenia Sarkisian, dite Saré. Née en 1959 en Arménie, l’artiste est diplômée de l’Ecole des beaux-arts d’Erevan est s’est installée à Paris en 1991 où elle vit et travaille. Elle semble de revisiter sous son pinceau l’univers des contes et des légendes de notre enfance et, en même temps, la peinture médiévale septentrionale.
Ses dames fort élégantes mais au physique peu avenant tiennent autant de la princesse virginale que de la vielle fille revêche et ingrate. Les corps déformés, les nez camus, les ports et attitudes incongrus souvent couplés à des attributs et autres montures grotesques que Jérôme Bosch n’aurait pas reniées, nous laissent à penser que Saré développe sur la toile tout son potentiel caustique.
Nous ne pouvons nous empêcher de sourire devant une créativité aussi jubilatoire. L est évident que l’artiste puise son inspiration dans celui des contes mais également dans la vie quotidienne. Ce vocabulaire allégorique est palpable et Saré touche du doigt à l’absurdité du monde par le biais de personnages qui nous évoquent ceux qui s’égaillaient dans les kermesses et autres noces immortalisées par les grands maîtres flamands.
Cependant, que de tendresse dans les huiles de Saré, que de mélancolie aussi! Sous leur allure de gnomes facétieux, les êtres de l’artiste nous jettent des regards très profonds, nostalgiques et langoureux. En cela, ils en deviennent vite fabuleusement attachants. Si l’artiste déboulonne les codes de beauté, elle ne tombe en aucun cas dans le caricatural. Sa touche comme sa pratique de l’huile dénotent un talent et une hardiesse remarquables. Rien n’est mièvre, tout est cinglant, fin et spirituel chez Saré. Elle convoque sur la toile une autre humanité que la nôtre, vue comme dans le reflet d’un miroir déformant. Mais en grattant le vernis, il nous apparait d’étranges correspondances avec notre propre réalité. Sous la dentelle, les rubans et les froufrous, avec humour et esprit, l’artiste nous taquine gaillardement et c’est rafraîchissant.

Par Nathalie Becker
«Luxembourger Wort» N 156
8 juillet 2010

Ma seule motivation à peindre c'est le plaisir que j'en retire.
S'il advient que les résultats de mon travail procurent plaisir à autrui... tant mieux!

Œuvre complexe, contradictoire, tragi-comique comme la vie.
Saré est une aventurière : elle travaille dans le risque et l'urgence, comme si le temps lui était compté, pourtant, elle arrête le temps, pour le plaisir, le temps d'une série.

Chaque trait est vif, incisif, voire féroce, pourtant des couleurs sourdes, de plus en plus chaudes cependant, tempèrent subtilement cette dureté. Les personnages semblent figés, pourtant, lorsqu'ils ne sont pas chauves, la fantaisie explose dans leurs coiffures ou dans leurs vêtements.
Ils sont grotesques mais toujours une touche de raffinement atténue le désespoir et l'angoisse. En réalité, cette œuvre jubilatoire est à l'image de son créateur : infiniment drôle, infiniment tendre, infiniment poétique.

Jane Toussaint
Paris, 2000

La peinture de Evgenia Saré nous donne à voir un univers éloigné de toute "réalité" du corps et de ses formes. Nous ne parlons pas de transgression, mais plutôt de la recherche d'un style personnel qui s'établit à partir d'un regard d'une femme qui semble se sentir agressée par une beauté aussi vide que neutre que sont les modèles que nous impose avec violence le marketing des médias et que, dans incapacité de nous défendre, nous intériorisons comme quelque chose d'essentiel dans notre vision esthétique.
Si dans les images "télégènes", l'on ne trouve pas de signification, dans la peinture de E. Saré l'antithèse est la partie essentielle de ses images et ses figures.
La femme n'est pas un imaginaire idéalisé car dans ses corps " déformés " elle est là comme si elle se tenait devant un miroir concave, à travers une esthétique dans laquelle ce qui est apparemment grotesque, est seulement un moyen par laquelle cette réalité déformé nous renvoie l'image de l'humanité de ce qui est déshumanisée avec insistance et permanence.
Une paysanne avec son cochon ou une autre serrante à sa poitrine un bouquet de fleurs comme si c'était un enfant, par exemple, nous placent devant un signifiant et signifié das lequel l'ambiguité de ses tons et des formes nient le non-sense de la postmodernité.

En face du canon classique E. Saré cherche le chemin d'une affirmation non-utilisable par personne, parce que dans sa peinture il n'y a pas de place pour la moindre concession avec rien ni personne.

Ses tableaux semblent nous dire que la beauté est en tout parfaite, intense, contenue malgré la rupture grotesque des corps qui sont présents non seulement dans ses tableaux, mais qu'ils sont aussi parmi nous malgré ce monde des simulacres.

Seulement, il faut être bien courageux pour pendre la réalité, comme s'est le cas, et de là, oser de voir, parce que comme dit le poète, " les yeux ne voient, ils savent ".

Antonio José DOMIDGUEZ
Espagne, 2002

Etre graveur et digne de ce qualificatif, c'est savoir dessiner.
Etre peintre, c'est en plus savoir organiser des couleurs avec leurs harmonies. Etre artiste c'est beaucoup plus encore, car c'est cumuler les deux qualités précédentes et de plus créer, trouver en soi les sujets, avoir des idées et transmettre son message à travers une écriture particulière composée d'un langage universel que l'on nomme : Art. Pour cela, Saré ne manque de rien. Elle est artiste et artiste à l'imagination débordante d'images. L'aisance et une maîtrise des plus parfaites de son crayon sont les aptitudes techniques qui ont ouvert à Saré toutes les libertés d'expression que peut lui dicter cette imagination qui lui est très personnelle.

Et pour de l'imagination personnelle,… elle en a !

Une imagination pétulante, parfois cruelle, souvent acide parce que toujours très proche de la vérité. Pour le dessin cela nous donne des scènes absolument inattendues dans lesquelles Saré fait figurer l'état d'esprit, comme les pensées les plus secrètes des personnages.

Son discours est clair, lisible par tous, même s'il contient de nombreux symboles. Ceux-ci se situant au second degré et se détectant en seconde lecture, de sorte que le message principal reste toujours perceptible.
Partant d'une plume légère et satirique, Saré décortique et dessine le monde avec originalité.
Aux dessins s'ajoutent les œuvres sur toile, dans lesquelles la couleur est un soutien dont les accents plus doux peuvent mieux traduire et faire accepter la vérité cruelle du sujet.
En effet plutôt que de se laisser aller à utiliser des couleurs vives, criardes, mises en opposition, Saré va harmoniser son tableau par des tons réservés, comme le faisaient les grands flamands, faisant ainsi pénétrer sa représentation graphique dans l'univers des arts picturaux majeurs.

Saré introduit maintenant ses personnages mythiques comme tels, dans des paysages composés et équilibrés en formes et en couleurs. Artiste complète, Saré réalise aussi de petits bronzes, des sculptures sur bois ainsi qu'en céramique.

Ce qui ne change pas dans toutes ses créations, c'est son esprit caustique. Art, Culture, Esprit : chaque tableau de Saré est devenue maintenant un tout, qui partage les qualités du sujet avec celle d'une valeur picturale digne de figurer dans les collections des plus exigeant.


ARTS ACTUALITES MAGAZINE
avril 2003
Par Christian GERMAK

Le style d'Eugenia Sarkissian respire l'esprit, et quel esprit!
A la fois drôle et critique, avec beaucoup d'élégance dans ses traits et une grande liberté dans ses formes qui en sont l'aboutissement, elle décrit des personnages qu'elle va chercher dans la comédie humaine.
Ses dessins sont des satires, pour le plaisir de la satire, et qu'elle puise dans l'observation de ses semblables.

Mais comme cette femme a le charme et la distinction au bout de son pinceau, elle nous propose des tableaux dignes de tous les intérieurs les plus huppés.
Eugenia Sarkissian est certainement une artiste qui devrait aboutir dans les meilleures collections.

Mieux que Daumier, parfois à l'égal d'un Toulouse Lautrec, elle a trouvé un style, son style, qui de façon certaine, la détermine avec beaucoup d'originalité.

ARTS GAZETTE INTERNATIONAL
Par Christian GERMAK
Paris, 2001

Saré, graveur

Un monde fantastique peuplé de personnages tout à la fois proches de la caricature et présentés dans leur vérité dérisoire. Critique, féroce souvent, qui se rattache par l'esprit à bien des artistes des siècles passés. Privilège du créateur que de pouvoir ainsi exprimer par le trait, l'image humoristique, plaisante ou terrible, des ses semblables. Galerie de portraits remarquablement gravée par Saré, au tracé évocateur et fin où la lumière fait ressortir les parties sombres de l'œuvre. Visages au nez démesuré, têtes coiffées de chapeaux surmontés de ville, ridicule danseuse sur les pointes, accessoires excentriques, un vrai régal tragi-comique révélateur du talent de cet artiste d'origine arménienne vivant à Paris depuis plusieurs années.
Nocole Lamothe
Univers des Arts N°90

1982 Société des Artistes d'Arménie - Erévan, " Scénographes du Théâtre et du Cinéma de l'Arménie " - Tbilissi, Georgie.
1984 " Peintres du Théâtre et du Cinéma " - Erévan, Arménie, " Peintres du Théâtre et du Cinéma " - Moscou, Russie.
1985 " Exposition des jeunes Artistes " - Erévan, Galerie de l'Art - Erévan, Arménie, " Les Peintres de l'Arménie " - Moscou, Russie.
1988 " Le jour du Peintre " - Erévan, " Les Peintres de l'Arménie ", Centre " Pirosmani " - Tbilissi, Georgie.
1988/1991 " L'exposition du Printemps " (annuelle) - Erévan
1990 Galerie Fürstenberg - Paris, France.
1992 " Hommage à Jean Cocteau " - Milly-la-Fôret " Papiers d'Arménie ", Galerie Les Cent - Paris Salon des Indépendants, Grand Palais - Paris" Le Cheval "
Salon d'Arts Plastiques du " Haras Les Martinières " " Le Cheval ", Galerie Les Cent - Paris
1993 " Salon de Peinture ", UNESCO - Paris " Les Artistes du XI envahissent le Marais "
Galerie du Temple - Paris " Pour vos cadeaux ", Galerie Les cent - Paris
1994 " La lumière et l'espoir ", Centre Culturel de Villeurbanne, France, " Les Peintres de l'Arménie à Moscou " - Moscou, Russie.
1995 " Les Anges et les Autres ", Nectar des Bourbons - Paris
1997 " Ouverture - Regards du Monde ",
Toit de la Grande Arche - Paris la Défense
1998 Figuration Critique,
Toit de la Grande Arche - Paris la Défense
1999 Galerie Thuillier - Paris, Figuration Critique,
Toit de la Grande Arche - Paris la Défense, Künstlerkreis - Burg Strechau, Autriche, Burg Gallenstein, Autriche, Quinta das Cruzadas - Sintra, Portugal
2000 Galerie Thuillier - Paris, Galerie Art Présent - Paris, Figuration Critique, Toit de la Grande Arche - Paris la Défense
2001 Galerie Thuillier - Paris
2002 Figuration Critique, Gouville-sur-Mer, Carolles (La Manche, France),
Pontlevoy, France
2003 Salon Figuration Critique, Château de la Briantais, Saint-Malo, France
2004 Salon Figuration Critique, Espace St Martin, Paris, France
2005 "ARTISTS AND LIFE", Toit de la Grande Arche - Paris la Défense

Née en 1959 en Arménie, diplômée de l'Institut National des Beaux-Arts de Erevan, Saré vit et travaille à Paris depuis 1991. Ses œuvres font partie de plusieurs collections particulières et des musées.

1984 Union des gens du Théâtre - Erévan, Arménie
1987 Union des Artistes - Erévan, Arménie, Union des Artistes, Bydgoszcz, Pologne
1988 Théâtre expérimental - Erévan, Arménie
1988 Union des gens du Théâtre - Gdansk, Pologne
1992 "Mémoires", Galerie Les Cent - Paris, France
1993 "Par suite d'encombrements" Galerie Les Cent - Paris, France
1994"Les Monotypes'94" Galerie Les Cent - Paris, France
1995 "Les Visages…" Maison centrale des Artistes - Moscou, Russie
1996 Conservatoire Municipal Francis Poulenc - Paris, France
1998 Conservatoire Municipal Francis Poulenc - Paris, France
1999 Centre diamantaire " Lorenzi " - Paris, France
2000 Galerie " GRAF " - Heidelberg, Allemagne
2003 Galerie Carmen Cassé - Paris, France
2003 Union des Artistes - Erévan, Arménie
2004(fevrier-mars) Cultural Arts Center - Columbus, Ohio, USA
2004(mai-juin) GALLERY OPUS, Cleveland, Ohio,USA
2004(mai-juin) FONDATION TAYLOR, Paris, France
2004(août-octobre) ARTISTICALLY BENT, Columbus, Ohio, USA
2005(mai) Galerie Thuillier, Paris, France
2006(mai) Galerie MOUVANCES, Paris, France
2006(juillet) A MUSE GALLERY, Columbus, Ohio, USA
2006 (novembre-decembre) Galerie THUILLIER, Paris, France
2008 (mars) A MUSE GALLERY, Columbus, Ohio, USA
2008 (avril) Galerie THUILLIER, Paris, France
2008 (septembre) POMEGRANATE Gallery, New York, USA
2008 (novembre) Galerie MOUVANCES, Paris, France
2009 (mars) Galerie Talbot, Paris, France
2009 (mai) A MUSE GALLERY, Columbus, Ohio, USA
2009 (novembre) Galerie THUILLIER, Paris, France
2010 (mars-avril) Galerie MOUVANCES, Paris, France
2010 (mai-juillet) Galerie "EDITION 88", Luxembourg
2012 (fevrier-mars) Galerie MOUVANCES, Paris, France
2012 (juillet) Galerie "EDITION 88", Luxembourg
2012 (juillet-août) Cultural Arts Center - Columbus, Ohio, USA
2013 (juin) Galerie "EDITION 88", Luxembourg
2013 (juillet) A MUSE GALLERY, Columbus, Ohio, USA