Salvador Moreno
Quelle psychologie est à la base de l'inspiration artistique ?
Quelle psychologie est à la base de l’inspiration artistique ?
Génie ou folie, d’après vous y a-t-il une différence ?
Jung distingue les œuvres d’art des .Pour les premières, l’auteur déverse sa propre expérience de la réalité quotidienne. Pour les secondes, conscient ou non, il anticipe les changements sociaux ou indique les futures voies possibles pour le développement de tout la collectivité. En vérité, on ne peut pas dire que les œuvres d’art visionnaires soient créées par l’artiste, parce qu’elles sont déjà dans son esprit : c’est une énergie créatrice qui prend forme même au détriment de son bien-être personnel. L’inspiration artistique peut donc être considérée comme un ensemble autonome, quelque chose qui fait partie de nous tout en restant dissocié, capable de bouleverser la hiérarchie de la conscience et de soumettre le Moi à son gré. L’inspiration artistique, en fonctionnant comme un ensemble autonome, prend corps dans l’inconscient et est seulement perçue par la conscience lorsqu’elle va faire irruption en elle. Cela signifie qu’elle ne peut être inhibée, produite volontairement ou contrôlée par la conscience : ce qui apparaît dans les visions des artistes émerge avec force de l’inconscient. Les images primordiales qui se révèlent à la conscience proviennent de l’inconscient collectif : c’est le fruit de l’expérience de tous les hommes de toutes les générations passées. Ces images ont un caractère compensatoire par rapport à la situation consciente ; c’est-à-dire qu’elles tendent à rééquilibrer, au niveau social, les déformations, les exagérations et les égoïsmes caractéristiques de la période historique durant laquelle l’œuvre d’art a vu le jour. Pour reprendre la phrase de Jung :
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Il ne reste à l’artiste qu’à donner forme aux voies de l’inconscient….Descendu en lui, il doit remonter à la surface et compléter le message inconscient avec les instruments de la conscience.
Croyez-vous dans la fonction sociale de l’art ?
Le résultat de cette intervention, si elle réussit, est la création d’une œuvre d’art d’une portée universelle ; le risque, en cas d’échec, est d’être dépassé par l’inconscient, de ne pas réussir à donner une forme à ses contenus primordiaux, de sombrer dans les ténèbres, dans l’abîme : La folie.
(sic)
