Michel Moskovtchenko

DANS L'ATELIER DE MOSKO

ATELIER DE PLEIN AIR
Niché dans un vallon du Lubéron, l'atelier de MOSKO est un lieu extrordinaire et peu conforme
à l'idée que l'on se fait d'un atelier. Il ne se réduit pas à un espace, ni même à deux ou trois; l'atelier
c'est la maison et ses hangars, son jardin et les rochers autour, ce seraient les arbres et les oiseaux s'il le fallait. A vrai dire l'atelier c'est la vie toute entière. Car Moskovthenko est un chercheur, et son oeil de
graveur, expérimenté à imaginer l'envers du décor, le revers des choses, traque la forme ou elle est, et elle n'est pas ou on l'attend.
L'ALPHABET DES FORMES
Alors des formes et des objets il y en a partout dans la cour entre les maisonnettes serrées contre le vent : des cailloux, des bouteilles, des boules et des quilles, des cafetières, des casseroles qui
toutes attendent le jour ou Mosko les élira, et les inscrira à son alphabet. Un alphabet de forme , c'est
comme çà qu'il décrit les moulages de cire qu'il fait ou récupère sans cesse et conserve dans des boites,
toujours à portée de la main, sur l'établi.
TOUT CONVERSE AVEC FRACAS
Et l'on commence à comprendre que tout inspire Moskovtchenko pour qui tout est à regarder
Que c'est comme cela qu'il procède, "en récoltant " Dans la nature, dans le minéral, ou le végétal, oû
il retrouve l'humain Tout est sujet à association, connotation. Les pierres grises du Luberon, aux corps
des statues de plâtre qu'on aperçoit à travers les fenêtres,les outils paysans à la terre rouillée, et le bronze patiné de ciel, aux chênes qui s'agitent dans le mistral au dessus. Ici tout converse avec fracas
dans le silence de l'été. Anais ESCCOT