Umiastowska Krystyna
J'ai longtemps peint en tant que peintre amateur. J’ai commencé par le pastel sec, qui permet un contact direct avec la matière, sans outil interposé, et qui offre de merveilleuses possibilités de mélanges de couleurs et de flou impressionniste. Il m'est arrivé d'utiliser la peinture à l'huile à laquelle le pastel m'a préparée, mais assez peu pour l'instant. J'utilise également le pastel gras pour les illustrations.
Je me suis parallèlement dirigée vers le portrait (au crayon, à la pierre noire, au fusain, à la sanguine), au début des années 2000. J'aime modeler les visages et découvrir, au hasard du crayon, la véritable personnalité du modèle. C'est ainsi que j'en suis venue à tenter le modelage à l'argile, par la réalisation d'un buste.
Par la suite, j'ai découvert l’aquarelle, la magie de l'eau et des couleurs. C'est à la même époque que j'ai redécouvert l'encre de Chine et les encres de couleur, et que j'ai commencé à m'intéresser à la peinture chinoise. J'aime l'accompagnement de la rêverie qu'apportent ces techniques humides. Je travaille beaucoup en noir et blanc en ce moment, non sans quelques séances d'explosion d'encres de couleur pour me défouler.
J’aime aussi bien le figuratif que l’abstrait. J’aime découper des éléments dans les revues et les assembler sur du papier sous forme de collages, figuratifs ou non. J’aime également créer des effets sur le papier en essayant différentes techniques. En art comme dans la vie, j’aime découvrir, essayer du nouveau, c’est pourquoi je n’ai pas voulu jusqu’à présent me spécialiser dans une technique particulière. La technique utilisée n’est qu’un outil pour exprimer ce qui est en moi au moment où je peins. Je reste centrée sur mon cheminement intérieur et lorsque le jaillissement créatif a besoin de s’exprimer, cela peut se faire aussi bien par la peinture que par l’écriture selon le moment.
Depuis 2015, je suis affiliée à la Maison des Artistes. Je collabore également aux Editions Hypallage en tant qu'illustratrice et chroniqueuse.
Mes premiers amours sont Vincent Van Gogh, "rencontré" au musée d'Amsterdam, et Fra Angelico, "rencontré" à Florence. J'aime beaucoup également le travail du peintre Sergueï Toutounov, la qualité de son coup de pinceau, et son utilisation de la couleur et des contrastes lumineux. Actuellement, je m'intéresse beaucoup au travail de Fabienne Verdier et de François Cheng, ainsi qu'à la peinture traditionnelle chinoise, qcar je suis dans une recherche de justesse du trait, d'étude de la lumière, de précision de l'intention qui sous-tend le geste. Ainsi la peinture tend peu à peu à rejoindre mon travail poétique. Je m'éloigne d'une peinture qui décrit ce qu'elle voit pour entrer peu à peu dans une peinture qui exprime ce qu'elle perçoit.
Découvrez les oeuvres d'art contemporain de Umiastowska Krystyna, parcourez les oeuvres d'art récentes et achetez en ligne. Catégories: artistes contemporains français. Domaines artistiques: Peinture, Dessin. Type de compte: Artiste , membre depuis 2016 (Pays d'origine France). Achetez les dernières œuvres de Umiastowska Krystyna sur Artmajeur: Découvrez de superbes oeuvres par l'artiste contemporain Umiastowska Krystyna. Parcourez ses oeuvres d'art, achetez des oeuvres originales ou des impressions haut de gamme.
Cote artiste, Biographie, Atelier de l'artiste:
Dernières Œuvres • 10 oeuvres
Voir toutReconnaissance
Biographie
J'ai longtemps peint en tant que peintre amateur. J’ai commencé par le pastel sec, qui permet un contact direct avec la matière, sans outil interposé, et qui offre de merveilleuses possibilités de mélanges de couleurs et de flou impressionniste. Il m'est arrivé d'utiliser la peinture à l'huile à laquelle le pastel m'a préparée, mais assez peu pour l'instant. J'utilise également le pastel gras pour les illustrations.
Je me suis parallèlement dirigée vers le portrait (au crayon, à la pierre noire, au fusain, à la sanguine), au début des années 2000. J'aime modeler les visages et découvrir, au hasard du crayon, la véritable personnalité du modèle. C'est ainsi que j'en suis venue à tenter le modelage à l'argile, par la réalisation d'un buste.
Par la suite, j'ai découvert l’aquarelle, la magie de l'eau et des couleurs. C'est à la même époque que j'ai redécouvert l'encre de Chine et les encres de couleur, et que j'ai commencé à m'intéresser à la peinture chinoise. J'aime l'accompagnement de la rêverie qu'apportent ces techniques humides. Je travaille beaucoup en noir et blanc en ce moment, non sans quelques séances d'explosion d'encres de couleur pour me défouler.
J’aime aussi bien le figuratif que l’abstrait. J’aime découper des éléments dans les revues et les assembler sur du papier sous forme de collages, figuratifs ou non. J’aime également créer des effets sur le papier en essayant différentes techniques. En art comme dans la vie, j’aime découvrir, essayer du nouveau, c’est pourquoi je n’ai pas voulu jusqu’à présent me spécialiser dans une technique particulière. La technique utilisée n’est qu’un outil pour exprimer ce qui est en moi au moment où je peins. Je reste centrée sur mon cheminement intérieur et lorsque le jaillissement créatif a besoin de s’exprimer, cela peut se faire aussi bien par la peinture que par l’écriture selon le moment.
Depuis 2015, je suis affiliée à la Maison des Artistes. Je collabore également aux Editions Hypallage en tant qu'illustratrice et chroniqueuse.
Mes premiers amours sont Vincent Van Gogh, "rencontré" au musée d'Amsterdam, et Fra Angelico, "rencontré" à Florence. J'aime beaucoup également le travail du peintre Sergueï Toutounov, la qualité de son coup de pinceau, et son utilisation de la couleur et des contrastes lumineux. Actuellement, je m'intéresse beaucoup au travail de Fabienne Verdier et de François Cheng, ainsi qu'à la peinture traditionnelle chinoise, qcar je suis dans une recherche de justesse du trait, d'étude de la lumière, de précision de l'intention qui sous-tend le geste. Ainsi la peinture tend peu à peu à rejoindre mon travail poétique. Je m'éloigne d'une peinture qui décrit ce qu'elle voit pour entrer peu à peu dans une peinture qui exprime ce qu'elle perçoit.
- Nationalité: FRANCE
- Date de naissance : date inconnue
- Domaines artistiques:
- Groupes: Artistes Contemporains Français
Influences
Formation
Cote de l'artiste certifiée
Accomplissements
Activité sur Artmajeur
Dernières Nouvelles
Toutes les dernières nouvelles de l'artiste contemporain Umiastowska Krystyna
Mon book en vidéo
Exposition aux Moutiers
Office du Tourisme (Les Moutiers en Retz (44760)
Prochaine expo : les Moutiers en Retz (44760), 19-25 septembre 2016.
Article
Prochaine expo : les Moutiers en Retz (44760), 19-25 septembre 2016.
Article
Matous, par Krystyna Umiastowska
Voyez-vous ce chat,
Sa vie de pacha !
"Si j'étais pas chat,
Je n'vivrais pas ça,
Se dit le matou,
Du toit ce p'tit bout,
D'un bond, j'y échoue,
J'étire le cou.
Ces coins de soleil,
Par-dessus la treille,
Je n'ai mon pareil
Pour les dénicher !
L'homme, ce balourd,
Cet être trop lourd,
Resté dans la cour,
Ne peut s'y lover.
Il tremble dans l'ombre,
Dans les recoins sombres.
Je fais le sultan,
Au soleil brûlant."
Krystyna Umiastowska
Exposition Salon des Créateurs, Saint-Brévin-les-Pins (44)
Mairie de Saint-Brévin-les-Pins (44250) Salle des Dunes, Saint-Brévin les Pins
J'exposerai mes tableaux dans le cadre du Salon des Créateurs.
Le songe d'une nuit d'été
Tableau Danse des fées, par Krystyna Umiastowska
Dansant sous la lune
La petite fée
Chevelure brune
Quelques pas légers
Une frêle plume
Ou un feu follet
Mon regard s'embrume
Elle est envolée !
Krystyna Umiastowska
Article
Promenade ligure
Aquarelle Vieux Menton, par Krystyna Umiastowska
Mes sabots claquent le sol
De la chère vieille ville.
J'entends ci et là, fa sol
A mesure que je file.
Ca, un accord de guitare,
Là, des mots en calabrais,
Le bourg chante encor' si tard.
Combien tout cela est gai !
Dans les ruelles pavées
Qui se font un peu plus sombres
Je rêve de prolonger
Cette course contre l'ombre.
Mais voici notre logis
Près de la rue Mattoni.
Les oreilles en émoi,
Rentrons donc car il fait froid !
Krystyna Umiastowska
Article
Le voilier au port
Tu voudrais t'envoler,
O mon joli voilier !
Tu tires sur la corde
Qui grince, mais résiste :
Nulle miséricorde
Pour toi. Mais tu insistes.
Tes voiles repliées,
Cordages bien rangés,
Seul ton petit drapeau
Flotte encor' tout en haut.
Au loin, les vagues fortes,
Qui roulent en cohorte,
Et le vent qui les porte,
Tu voudrais qu'ils t'emportent.
Attends encore un peu.
Reste donc au vieux port.
Si, sage, tu t'endors,
Plus tôt viendra, radieux,
Le jour de ton départ
Vers l'horizon lointain,
Sous le ciel qui se pare
De tous ces vents taquins.
Krystyna Umiastowska
Article
La longue marche
Pastel Perdu dans le désert, par Krystyna Umiastowska
Les Mages scrutent les étoiles
L’espace infini qui se voile.
Le firmament se tait,
L’univers garde ses secrets.
Mais voici qu’un astre paraît,
Signe ténu, bien incertain.
Il vient à eux,
Montre la voie.
Longue est la route,
Ardente est la soif.
Le chercheur marche,
Cherchant son étoile.
Chemin aride
Cheminement austère.
Et l’astre pause,
L’astre se pose.
Ce creux rocheux,
Cette humble étable,
C’est donc cela
que l’on chercha ?
Vous vous moquez,
Il ne se peut.
O, cet enfant
Si lumineux,
Cet innocent,
Voici mon Dieu !
Mon Tout-Petit,
Couché dans la mangeoire,
Le grand Savant,
Tant épris de Savoir,
Auprès de Toi
Trouve enfin le repos.
Krystyna Umiastowska
Article
La marche des mages
Tableau Perdu dans le désert, Krystyna Umiastowska
Dans le soleil couchant
Des Sages d’Orient
Cheminent humblement
Vers le Roi Tout-Puissant,
Traversent le désert,
Sans cap et sans amer
Qu’un astre scintillant
Paru au firmament,
Guidant le mouvement
De leurs pas hésitants
Sur le sable mouvant,
Marchant vers la clarté
Qui vient de se lever.
Krystyna Umiastowska
Article
Méditerranée
Tableau Méditerranée, par Krystyna Umiastowska
« La terre est bleue comme une orange »,
Ecrit le poète Eluard.
Quand je contemple l'eau qui change,
De tant de nuances se pare,
Je me dis que ce vers étrange
Après tout, n'est pas un hasard.
La mer est du vert de l'azur,
D'un bleu d'émeraude, de l'or
Du saphir et, je vous assure,
Vraiment, je ne perds pas le Nord.
Le jaspe et le jade si purs
A l'orpiment mêlent encore.
L'aigue marine et l'azurite,
L'éclat ravissant du bioptase.
Chrysolite, malachite,
Lapis lazulis, quelle extase !
Agathe ou bien encore opale
De feu, quelle imagination
Su créer pour moi ce régal,
Caméléon ou papillon ?
Krystyna Umiastowska
Article
De blanc, de pourpre et de ciel
Aquarelle Colombe de la paix, par Krystyna Umiastowska
Vais-je écrire un poème ?
Les mots ne viennent pas.
Versifier la peine ?
Non, je n’y parviens pas.
Ou jeter l’anathème ?
A quoi nous servira ?
Quand hurlent les sirènes
A travers mon Paris
Je sens monter la peine,
On blasphème la vie.
Quand le mal se déchaîne,
On voudrait malgré tout
Ne pas croire à la haine,
Trouver des garde-fous.
On espère toujours
Se réveiller d’un rêve,
Sentir poindre le jour,
Et gagner une trêve.
Une armée de vautours
A fondu sur Paris
Un soir de non-retour.
La ville n’est qu’un cri.
Pas d’In memoriam,
Car s’est tarie la flamme.
Soudain, ma voix se tait,
Soudain mon cœur se serre.
Seul un profond respect
Retient mes mots amers.
Je n’ai que le silence
Sur le papier trop blanc.
Je ne vois que l’absence
Rougeoyante de sang
Et je n’ai que mes larmes
Face au fracas des armes.
Capitale écarlate,
Incrédule et blessée,
Par quelques automates
Aux cervelles vidées,
Leur sang froid et drogué
Répand celui des autres.
Robots endoctrinés,
Vous n’êtes pas des nôtres.
Paris rouge de sang,
Colère rugissant,
Terreur sur les écrans,
On vit un autre temps.
Nuit longue, interminable,
Visions abominables,
Peur incommunicable,
Combien en resteront
Marqués, et ce pour long.
Le jour va se lever,
Que te sert de pleurer ?
Il faut songer à vivre,
Quand le pays est ivre,
Ivre de sentiments
Et de ressentiment.
Chasser l’obscurité,
Balayer les sanglots.
Toi qui es abrité,
En ce matin pâlot,
Si tu ne chantes pas,
Qui, dis-moi, le fera ?
Quand pâlit le ciel bleu
J’entrevois dans les cieux,
Par-dessus la laideur,
Un soleil capricieux,
Ranimant mon ardeur.
Poète, prends ton luth,
Et entre dans la lutte.
Poète, c’est ton arme,
Ce stylo d’encre bleue.
Sèche vite tes larmes
En ce matin frileux.
Parmi les ossements,
Toi tu es toujours là.
Au lieu de boniments,
Harmonise ton la.
Dresse-toi, chante clair :
En France il fera clair.
Fais lever le soleil,
Fais lever le matin,
Pour la vie appareille,
Prends tes alexandrins,
Fais advenir l’aurore
Qu’on sent poindre dehors.
Krystyna Umiastowska
Article
Je n'ai que mes larmes
Aquarelle France blessée, par Krystyna Umiastowska
J’aimerais trouver les mots
Qui adouciraient les maux.
J’aimerais panser les cœurs
Et ranimer leur ardeur.
Je ne perçois que terreur
Sur les visages en pleurs.
Mais en moi j’ai trop de peine
Quand je vois grandir la haine.
Je ressens tant de chagrin
Après la venue des Huns.
Une indicible douleur
Lorsque monte la clameur.
C’est mon cœur français qui saigne.
Cette profonde tristesse
A nul instant ne me laisse,
Quand c’est mon voisin qu’on broie,
Quand le peuple est en émoi.
Sortez, jaillissez mes larmes,
Je n’ai que vous à offrir.
Je laisse à d’autres les armes
Qui nous préparent à pire.
Laissez-moi pleurer les morts
Avant que d’autres encore
Réclament ma compassion
Et ma contribution.
Laissez mes larmes couler,
Les retenir je ne puis,
Et prier pour les blessés
Qui ont reçu la fureur
De ces trop jeunes führers.
Quand le fleuve tarira,
L’élan se ravivera,
Mon chant redeviendra clair,
Je retrouverai l’amer,
Je fixerai la lumière
Et chanterai pour mes frères.
Laissez en mon cœur meurtri
Saigner et pleurer la France.
Laissez-moi, juste aujourd’hui
Communier à la souffrance
De ceux qui ne savent plus
Jouir de leur innocence.
Je pleure la joie perdue
Et je veux offrir mes yeux
A ceux qui ne pleurent plus,
Ceux dont on ferme les yeux,
Et ceux qui ont tout perdu
Le jour du dernier adieu.
Pour eux, oui, je pleurerai,
Et je pleurerai pour ceux
Qui ne sauront plus jamais,
Car leur cœur a trop souffert
En voyant partir leur frère,
Car leur vie s’est arrêtée
Quand a expiré leur sœur,
Ceux dont le cœur s’est figé,
Pour toujours s’est verrouillé
Quand a affleuré la peur.
Moi je puis encore pleurer
Et je le fais en secret,
Mais je puis aussi sourire
Car toujours en ce pays
Ne cesse de refleurir
La vie à travers Paris.
Krystyna Umiastowska
La longue marche
( Oeuvre Perdu dans le désert, Krystyna Umiastowska, 2002)
Les Mages scrutent les étoiles
L’espace infini qui se voile.
Le firmament se tait,
L’univers garde ses secrets.
Mais voici qu’un astre paraît,
Signe ténu, bien incertain.
Il vient à eux,
Montre la voie.
Longue est la route,
Ardente est la soif.
Le chercheur marche,
Cherchant son étoile.
Chemin aride
Cheminement austère.
Et l’astre pause,
L’astre se pose.
Ce creux rocheux,
Cette humble étable,
C’est donc cela
que l’on chercha ?
Vous vous moquez,
Il ne se peut.
O, cet enfant
Si lumineux,
Cet innocent,
Voici mon Dieu !
Mon Tout-Petit,
Couché dans la mangeoire,
Le grand Savant,
Tant épris de Savoir,
Auprès de Toi
Trouve enfin le repos.
Krystyna Umiastowska
La marche des mages
Dans le soleil couchant
Des Sages d’Orient
Cheminent humblement
Vers le Roi Tout-Puissant,
Traversent le désert,
Sans cap et sans amer
Qu’un astre scintillant
Paru au firmament,
Guidant le mouvement
De leurs pas hésitants
Sur le sable mouvant,
Marchant vers la clarté
Qui vient de se lever.
Krystyna Umiastowska
Méditerranée
« La terre est bleue comme une orange »,
Ecrit le poète Eluard.
Quand je contemple l'eau qui change,
De tant de nuances se pare,
Je me dis que ce vers étrange
Après tout, n'est pas un hasard.
La mer est du vert de l'azur,
D'un bleu d'émeraude, de l'or
Du saphir et, je vous assure,
Vraiment, je ne perds pas le Nord.
Le jaspe et le jade si purs
A l'orpiment mêlent encore.
L'aigue marine et l'azurite,
L'éclat ravissant du bioptase.
Chrysolite, malachite,
Lapis lazulis, quelle extase !
Agathe ou bien encore opale
De feu, quelle imagination
Su créer pour moi ce régal,
Caméléon ou papillon ?
Krystyna Umiastowska
De blanc, de pourpre et de ciel
Vais-je écrire un poème ?
Les mots ne viennent pas.
Versifier la peine ?
Non, je n’y parviens pas.
Ou jeter l’anathème ?
A quoi nous servira ?
Quand hurlent les sirènes
A travers mon Paris
Je sens monter la peine,
On blasphème la vie.
Quand le mal se déchaîne,
On voudrait malgré tout
Ne pas croire à la haine,
Trouver des garde-fous.
On espère toujours
Se réveiller d’un rêve,
Sentir poindre le jour,
Et gagner une trêve.
Une armée de vautours
A fondu sur Paris
Un soir de non-retour.
La ville n’est qu’un cri.
Pas d’In memoriam,
Car s’est tarie la flamme.
Soudain, ma voix se tait,
Soudain mon cœur se serre.
Seul un profond respect
Retient mes mots amers.
Je n’ai que le silence
Sur le papier trop blanc.
Je ne vois que l’absence
Rougeoyante de sang
Et je n’ai que mes larmes
Face au fracas des armes.
Capitale écarlate,
Incrédule et blessée,
Par quelques automates
Aux cervelles vidées,
Leur sang froid et drogué
Répand celui des autres.
Robots endoctrinés,
Vous n’êtes pas des nôtres.
Paris rouge de sang,
Colère rugissant,
Terreur sur les écrans,
On vit un autre temps.
Nuit longue, interminable,
Visions abominables,
Peur incommunicable,
Combien en resteront
Marqués, et ce pour long.
Le jour va se lever,
Que te sert de pleurer ?
Il faut songer à vivre,
Quand le pays est ivre,
Ivre de sentiments
Et de ressentiment.
Chasser l’obscurité,
Balayer les sanglots.
Toi qui es abrité,
En ce matin pâlot,
Si tu ne chantes pas,
Qui, dis-moi, le fera ?
Quand pâlit le ciel bleu
J’entrevois dans les cieux,
Par-dessus la laideur,
Un soleil capricieux,
Ranimant mon ardeur.
Poète, prends ton luth,
Et entre dans la lutte.
Poète, c’est ton arme,
Ce stylo d’encre bleue.
Sèche vite tes larmes
En ce matin frileux.
Parmi les ossements,
Toi tu es toujours là.
Au lieu de boniments,
Harmonise ton la.
Dresse-toi, chante clair :
En France il fera clair.
Fais lever le soleil,
Fais lever le matin,
Pour la vie appareille,
Prends tes alexandrins,
Fais advenir l’aurore
Qu’on sent poindre dehors.
Krystyna Umiastowska
Je n'ai que mes larmes
J’aimerais trouver les mots
Qui adouciraient les maux.
J’aimerais panser les cœurs
Et ranimer leur ardeur.
Je ne perçois que terreur
Sur les visages en pleurs.
Mais en moi j’ai trop de peine
Quand je vois grandir la haine.
Je ressens tant de chagrin
Après la venue des Huns.
Une indicible douleur
Lorsque monte la clameur.
C’est mon cœur français qui saigne.
Cette profonde tristesse
A nul instant ne me laisse,
Quand c’est mon voisin qu’on broie,
Quand le peuple est en émoi.
Sortez, jaillissez mes larmes,
Je n’ai que vous à offrir.
Je laisse à d’autres les armes
Qui nous préparent à pire.
Laissez-moi pleurer les morts
Avant que d’autres encore
Réclament ma compassion
Et ma contribution.
Laissez mes larmes couler,
Les retenir je ne puis,
Et prier pour les blessés
Qui ont reçu la fureur
De ces trop jeunes führers.
Quand le fleuve tarira,
L’élan se ravivera,
Mon chant redeviendra clair,
Je retrouverai l’amer,
Je fixerai la lumière
Et chanterai pour mes frères.
Laissez en mon cœur meurtri
Saigner et pleurer la France.
Laissez-moi, juste aujourd’hui
Communier à la souffrance
De ceux qui ne savent plus
Jouir de leur innocence.
Je pleure la joie perdue
Et je veux offrir mes yeux
A ceux qui ne pleurent plus,
Ceux dont on ferme les yeux,
Et ceux qui ont tout perdu
Le jour du dernier adieu.
Pour eux, oui, je pleurerai,
Et je pleurerai pour ceux
Qui ne sauront plus jamais,
Car leur cœur a trop souffert
En voyant partir leur frère,
Car leur vie s’est arrêtée
Quand a expiré leur sœur,
Ceux dont le cœur s’est figé,
Pour toujours s’est verrouillé
Quand a affleuré la peur.
Moi je puis encore pleurer
Et je le fais en secret,
Mais je puis aussi sourire
Car toujours en ce pays
Ne cesse de refleurir
La vie à travers Paris.
Krystyna Umiastowska