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Catherine Mazarguil

Retour à la liste Ajouté le 30 sept. 2006

Parcours artistique, de l'Art au Yoga

Passionnée de dessin, Catherine Mazarguil fréquente régulièrement dès l’age de 15 ans l’atelier d’un peintre, Abel Renault, à St germain en Laye. C’est là, dans l’odeur du vieux bois et de la térébenthine, qu’elle s’initie chaque samedi après-midi aux plâtres, drapés et natures mortes.

Après un baccalauréat de philosophie peu enthousiasmant, elle entreprend la préparation des concours d’entrée aux grandes écoles d’art à l’Académie Charpentier. « Cette époque était formidable de légèreté, et j’ai adoré fréquenter le quartier Notre Dame des Champs, près des jardins du Luxembourg, le quartier des peintres, des boutiques de couleurs, des grands cafés…».

Reçue aux trois concours des écoles nationales supérieures : les Beaux Arts (ENSBA), les Arts Déco (ENSAD) et la Rue Blanche (ENSATT) en section scénographie, elle choisit tout d’abord de suivre une première année aux Arts Déco. Mais l’enseignement ne lui convient pas, trop axé à cette époque sur la photo et le graphisme au détriment du dessin de base et du travail de la matière. Elle prend alors pour 5 ans le chemin de la rue Bonaparte. Aux Beaux Arts, elle fréquente assidûment les ateliers Gili, Poncelet et Calmette, les cours d’anatomie et de perspective la passionnent, l’architecture également. Certains jours, la passerelle des Arts lui permet de rejoindre l’Ecole du Louvre afin de parfaire sa culture artistique. « A cette époque, je dessinais toute la journée, et même plus, car je fréquentais les cours du soir de la Place des Vosges ». En effet, elle dessine tout, avec tous les matériaux classiques du dessin : mine graphite, sanguine, pierre noire, fusain, lavis, pastels, et prend le dessin comme base même d’un développement personnel. « Le dessin, déclare-t-elle, permet de mieux comprendre le monde, comme l’affirme Léonard de Vinci. C’est un art à la fois spontané et proche de l’ascèse, car s’effectuant avec peu de moyens, mais qui permet de saisir instantanément ce que l’œil perçoit et ce que le mental en pense…Travailler l’observation des objets, du corps et de la nature est une expérience primordiale et incontournable qui me relie au présent et à la réalité, avant d’aborder l’imaginaire et l’abstrait »

C’est alors qu’elle commence le yoga, à Paris. Déjà familiarisée avec la philosophie indienne, lisant depuis plusieurs années René Guénon, Krishnamurti, Sri Aurobindo…elle retrouve dès les premières séances, le fil ininterrompu de la Connaissance de Soi - mouvement de recherche intérieure, accompagné d’un grand respect pour cette culture plusieurs fois millénaire de l’Inde. Cet attachement est toujours présent, grâce à des séjours dans le pays, de nombreuses autres lectures et recherches, et aussi artistiquement par un travail de copie des miniatures indiennes issues du répertoire classique.
« La miniature indienne, dit-elle, peut être considérée comme une chambre musicale visuelle. Traditionnellement, la miniature sert à la fois à illustrer un récit, fortement symbolique et doit susciter la naissance d’un sentiment, rasa, sorte de quintessence du goût. Cette saveur ou rasa peut être renforcée par un jeu de correspondance entre un mode musical particulier et un thème de représentation iconographique. Ainsi, le genre pictural indien appelé Ragamala, établit des correspondances précises entre les modes mélodiques, les raga de la musique indienne, les thèmes poétiques, les sentiments amoureux, les saisons, les heures, les couleurs, faisant ainsi se répondre de façon subtile, image, environnement et émotions. La miniature indienne contribue alors à développer harmonie et élégance chez celui qui la regarde vraiment. Et reproduire une miniature devient un délice… ».

La couleur et les formes abstraites apparaissent peu à peu. Une rencontre avec le son et le travail sur la voix auprès de Gaël Andrews lui ouvrent des dimensions de créations jusqu’alors inconnues : « les sons, et notamment le chant harmonique – ou diaphonique – créent devant mes yeux des paysages imaginaires aux vallons profonds, aux ciels iridescents, baignés de lumière flamboyante ». Elle expérimente alors un travail de collages, en résonance avec les sphères et les vibrations des sons produits et les images qui surgissent. Ces créations sont les prémices de son travail actuel sur l’abstraction.

L’Art Yoga est une conscience de création de tous les instants.

Au sens de la tradition, le terme Yoga exprime l’état où l’homme « apparent » est relié à l’homme « réel ». Selon les conceptions orientales, toute technique ou recherche, poursuivie avec assiduité et concentration, peut conduire vers cet état où nous retrouvons notre vraie nature unifiée, où l’observateur, le sujet observé et l’acte d’observation sont réunis dans un même instant de conscience.
« Aujourd’hui, l’association des pratiques d’intériorisation à une expérience approfondie en dessin m’a permis d’acquérir une plus grande présence visuelle, acuité développée également lors de visualisations ou de rêves. Les images qui surgissent alors devant mes yeux sont photographiées intérieurement, puis reproduites exactement sur la toile. Je ne peins jamais sans avoir la conscience d’une image très précise de ce que je souhaite atteindre. Pour moi, l’acte créateur se déroule au moment de la visualisation, qui peut se produire soit en méditation, soit dans mon jardin à m’occuper des courgettes, ou en lisant un livre de physique quantique... L’acte de peindre est la simple projection de cette image déjà crée. L’image EST avant d’être rendue visible ».

Et la contemplation de cette image, devenue œuvre picturale, prolonge (ou re-crée) l’état qui a suscité cette émergence.

Artmajeur

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