Jean-Marie Gitard (M. STRANGE), des œuvres d'art à effet de surprise

Jean-Marie Gitard (M. STRANGE), des œuvres d'art à effet de surprise

Olimpia Gaia Martinelli | 1 oct. 2022 8 minutes de lecture 0 commentaires
 

Les œuvres de M. STRANGE se caractérisent par la surprise, le surréalisme, l'étrangeté, l'excentricité et la bizarrerie, nées d'une contemplation extrêmement productive des images Google...

Qu'est-ce qui vous a poussé à créer des œuvres d'art et à devenir un artiste ? (événements, sentiments, expériences...)

Autant que je m'en souvienne, j'ai toujours créé des œuvres étonnantes et bizarres dixit mes parents. Enfant, mes centres d'intérêt étaient différents de ceux de mes copains de classe. J'étais obsédé par les Dinosaures, la Préhistoire, l'Origine de l'Univers, les OVNIS et les fantômes! Je me rattrape maintenant en proposant aux autres mes "drôles" de visions surréalistes. A ce sujet, j'adore cette phrase du poète surréaliste belge Georges Henein qui remplace de longs discours: "Le silence restera à jamais la manifestation surréaliste la plus recommandable!". Bref, je crois que je crée pour lutter contre la triste normalité ambiante !

Quel est votre parcours artistique, les techniques et les sujets que vous avez expérimentés à ce jour ?


J’ai commencé à dessiner vers 5/6 ans. Je dessinais des visages émaciés. Mais jamais de corps.
Entre 8 et 12 ans, j'ai beaucoup écris de Poésie… Sans rime. De la BD entre 10 et 16 ans avec la création d’un personnage que j’ai appelé « GOULP »; ambiance « Shadoks ». Ce personnage m’a d’ailleurs fait gagner un concours sur la chaîne télévisée TF1. Dans les années 80, au lycée Mas de Tesse à Montpellier, j’ai fait un cycle secondaire (classe de seconde, première et terminale) appelé A7. Les études étaient orientées vers l’histoire de l’Art et le Dessin. Entre 18 et 30 ans, en parallèle de mon métier de professeur de Tennis, je me suis mis à la Peinture à l’huile et au modelage (style surréaliste) avec quelques expositions à un niveau local. J’ai même crée des jeux de société…
Puis, j’ai traversé un long moment sans création mis à part dans mon travail où j’ai toujours, je le pense, innové. Il y a une dizaine d’années, la corde artiste s’est remis à vibrer. Je me suis lancé dans la « SPICTURE ». Un mot que j’ai inventé et qui décrivait bien ce que je faisais. Un mix entre Peinture et Sculpture. De la Peinture en relief à l’aide d’argile et d’acrylique.  Là, actuellement, je « bidouille » des images. Je pratique la photomanipulation numérique.

Quels sont les 3 aspects qui vous différencient des autres artistes, rendant votre travail unique ?

Ce serait prétentieux de dire que je suis absolument différent des autres artistes mais mes œuvres ont quelques spécificités auxquelles je tiens beaucoup ; effet de surprise, surréalisme, étrangeté, excentricité et bizarreté!

 D'où vient votre inspiration ?

De Google Images ! ! ! Je puise dans ce puit sans fond où la source crache un flot continu d’images! Cette source intarissable est la base de mon travail. Elle en est la substantifique moelle.

Quelle est votre démarche artistique ? Quelles visions, sensations ou sentiments voulez-vous évoquer chez le spectateur ?

L'Hybridation, la logique de l'absurde et la subversion sont en quelque sorte les portes d'entrées de mon parti pris artistique... Même si j'évolue un peu différemment en ce moment.
De la naissance à la mort, de l'individu à la société, j'essaie de n'épargner personne. Je manie le surréalisme avec une certaine dérision.
 Ma réflexion sur le monde se veut tantôt poétique, tantôt caustique mais j'espère toujours aiguisée.

Quel est le processus de création de vos œuvres ? Spontané ou avec un long processus préparatoire (technique, inspiration des classiques de l'art  ou autre)?

Improvisation, improvisation et improvisation ! C'est le «collage numérique» (j'appelle ça l'hybridation) de photos et d'images qui au départ n'ont rien à voir entre elles qui crée petit à petit l'oeuvre. C'est de l'autocréation! Comme un chemin invisible qui s'ouvre sous mes pieds au fur et à mesure que j'avance, l'oeuvre prend forme, se matérialise et commence son existence.

Utilisez-vous une technique de travail particulière ? si oui, pouvez-vous l'expliquer ?

Pour l’ébauche ou la maquette de l’œuvre,  je travaille sur mon ordinateur. Je fais de la « Photo-manipulation » en d’autres termes du collage numérique. Ce procédé me va bien car je ne suis plus limité par la technique. Je travaille sur des images que je collecte sur le Net puis que je transforme ou transmute. Mon « challenge », c’est le mixage de ces images diverses et variées qui n’ont apparemment aucun lien entre elles. Et qui finalement, une fois associées, créent une nouvelle réalité et ouvrent de nouvelles portes. Je distords donc la réalité et j’en fais (je le dis modestement) de la surréalité. Mais le résultat n’est, je crois, pas un fouillis car j’aime le réalisme dans la présentation ou la représentation. Même si je travaille sur des images (photographies), je me sens plus proche du peintre que du photographe. Subtiliser et immortaliser un instant comme le photographe, n’est pas mon propos. Je ne suis pas dans la spontanéité. Je peux passer plusieurs semaines à réaliser mon travail numérique. Et, j’y reviens sans cesse…même la nuit !

Y a-t-il des aspects novateurs dans votre travail ? Pouvez-vous nous dire lesquels ?

Novateur, non car j'utilise le collage numérique qui est une technique déjà utilisée et éculée depuis de nombreuses années. Mes logiciels ne sont pas plus novateurs car ils sont basiques, gratuits et utilisables en ligne comme Pixlr et Befunky. On est loin de Photoshop ! Comme quoi, la technique n'est pas tout.

Par contre, est-ce que vouloir reprendre le flambeau du surréalisme (tombé en désuètude?) peut s'apparenter à une forme de novation...?

Alors si oui, je suis novateur et je m'autoproclame avec d'autres Néo-surréaliste !  

Avez-vous un format ou un support avec lequel vous êtes le plus à l'aise ? si oui, pourquoi ?

Je n'utilise presque essentiellement que 2 formats ; le carré et le rectangle 4/3.

Où produisez-vous vos œuvres ? A la maison, dans un atelier partagé ou dans votre propre atelier? Et dans cet espace, comment organisez-vous votre travail de création?

Je travaille essentiellement devant mon ordinateur. Plutôt le soir et je travaille toujours en écoutant de la musique plutôt planante ; Porcupine Tree, les vieux Genesis, Föllakzoid, Dean Hurley, Mark Korven, Ludwig Gôransson notamment... Allez les écouter, je vous garantie un voyage dans d'autres sphères !

Votre travail vous amène-t-il à voyager afin de rencontrer de nouveaux collectionneurs, pour des salons ou des expositions ? Si oui, que cela vous apporte-t-il ?

J'adorerai et j'ai bien sûr fait quelques expositions mais mon travail actuel (je suis encore professeur de Tennis) m'empêche par manque de temps de passer à la vitesse supérieure et d'exposer plus. J'ai dû malheureusement décliner des expositions intéressantes notamment sous la Pyramide du Louvre, à Londres et à la Biennale de Florence. Mais, j'ai quand même établie des relations privilégiées avec des collectionneurs avec qui je communique notamment par le biais de la plateforme Artmajeur.

Comment imaginez-vous l'évolution de votre travail et de votre carrière d'artiste dans le futur ?

Ma carrière sous le nom de Mr Strange est relativement récente. J'en profite d'ailleurs pour remercier Artmajeur à qui je dois beaucoup. Ce site m'a fait connaître et à faciliter l'ouverture de portes... Je considère donc en être au début de l'aventure «Mr Strange» et j'espère passer du statut d'artiste émergeant au statut d'artiste confirmé. Cela ne dépend pas que de moi bien sûr. Mais c'est un combat de tous les jours que d'être visible sur les réseaux sociaux et montrer qu'on existe !

Quel est le thème, le style ou la technique de votre dernière production artistique ?

Ma dernière œuvre marquante et qui obtient un certain succès s'appelle « To Be or not to Be ». Vous la trouverez sur Artmajeur. Elle met en scène un gorille, debout devant une grande fenêtre, dans une pièce vide et toute blanche. Le gorille est majestueux mais seul. Son regard se perd au loin. Il semble réfléchir... L'oeuvre se veut surréaliste. Il s'agit d'une photomanipulation.

 Pouvez-vous nous parler de votre expérience d'exposition la plus importante ?

Il s'agit d'un concours international auquel j'ai participé en 2018/2019 et qui s'appelle le Arte Laguna Prize. J'avais postulé tout à fait par hasard avec une œuvre « The Dice »(visible sur Artmajeur). Les œuvres avaient été exposées à l'Arsenale de Venise dans une fabuleuse salle d'exposition. « The Dice » était arrivé jusqu'à la finale après 3 phases de sélection. Je garde un souvenir fabuleux de la qualité d'organisation, de la qualité des autres œuvres et de la remise des trophées. Fantastique !

Si vous aviez pu créer une œuvre célèbre dans l'histoire de l'art, laquelle choisiriez-vous ? Et pourquoi ?

Sans hésitation aucune, « La trahison des Images » que René Magritte a peint en 1929. Plus connu sous le nom de « Ceci n'est pas une pipe ». Pour ce tableau, il est important de constater que pour Magritte l’image de la pipe n’est effectivement pas une pipe. Ici, Magritte joue sur une frontière subtile entre l’imagination, le contenu de la toile et ce que perçoit le spectateur lorsqu’il se trouve devant la peinture. En fait, sa volonté est que le spectateur en dégage son interprétation, ses propres conclusions.    

C'est exactement ce que je recherche lorsqu'une personne regarde l'une de mes œuvres. C'est à elle de donner la signification qu'elle veut à mon travail !

Si vous pouviez inviter un artiste célèbre (mort ou vif) à dîner, qui serait-ce ? Comment lui proposeriez-vous de passer la soirée ?

Je ne peux pas en garder qu'un. Donc, je proposerai une soirée avec deux artistes. Ces 2 artistes que j'apprécie énormément sont morts physiquement mais leur énergie imprègne encore le milieu artistique. Il s'agit de Salvador Dali et René Magritte, surréalistes tous les deux mais avec des personnalités totalement différentes. J'inviterai Salvador pour son excentricité tapageuse et René pour son conformisme déjanté !

Le carton d'invitation porterait cette petite phrase :

« On imitera le moins possible les hommes dans leur énigmatique maladie de faire des noeuds! »

 


 

 

Voir plus d'articles
 

ArtMajeur

Recevez notre lettre d'information pour les amateurs d'art et les collectionneurs