Giovanni Morgese, l'art qui révèle les secrets de la vie

Qu'est-ce qui vous a décidé à devenir un artiste ? Quel est votre chemin ? 

Le désir de communiquer mon moi et mes idées à travers les techniques de l'art. J'ai commencé à travailler de manière continue et systématique dans le domaine de l'art en 1980, après avoir étudié à l'Académie des Beaux-Arts de Bari. Je pouvais enfin faire partie du monde de l'art. J'avais de grandes attentes, de l'enthousiasme et le désir de m'impliquer. Je me souviens de ma première exposition personnelle : c'était à Polignano a Mare en 1980, à la galerie "Pino Pascali", présentée par la critique Anna D'Elia. Dès le départ, ma peinture a été motivée par un fort intérêt pour la symbolique de l'homme des origines à nos jours. Ce type de peinture a fortement ressenti l'influence de l'expressionnisme informel et abstrait. En fait, j'étais fasciné par les recherches de Gastone Novelli et de Cy Twombly ainsi que par les peintres américains des années 50. 

Quels sont les trois aspects qui vous différencient des autres artistes ?

Les thèmes de mon travail : la religiosité inhérente à l'être humain, le symbole, l'ironie. 

D'où vient votre inspiration ?

De la culture chrétienne que j'ai apprise dès mes premières années et des textes sacrés de la Bible et des Évangiles. Réflexions sur le comportement humain.

Parlez-nous de la conception de vos œuvres. Avez-vous un long travail préparatoire ou est-ce spontané ?

Mon travail naît à la fois de l'étude et de la planification des idées à travers le dessin, et de la stimulation des différents matériaux - papier, bois, fer, terre, etc. - que j'ai à ma disposition. - que j'ai sous les yeux, notamment les déchets que j'assemble pour donner vie à de nouvelles images. Pour ce faire, j'ai besoin de beaucoup de temps pour obtenir un résultat satisfaisant.

Que voulez-vous montrer à travers votre travail ?

Avec une approche anthropologique constante, je mène une recherche visuelle basée sur les caractères sémantiques d'un symbolisme mystique visant à dévoiler les secrets de la vie. De l'utilisation habile de formes géométriques essentielles, d'écritures à signification religieuse, est né un discours qui, à travers des traces gestuelles sensibles, a entrepris l'exploration de vérités transcendant les limites de la réalité et jamais complètement déchiffrables. Dans un lyrisme tendu entre abstraction et figuration, entre émotion informelle, geste expressionniste et projet mental, s'est dessiné au fil des ans un espace visuel très personnel, en termes d'intentions et de résultats. Un langage qui s'exprime dans des sculptures, des peintures, des installations, des dessins, des micro-architectures et des assemblages. Le flux d'icônes et de pictogrammes, l'écriture automatique, les motifs décoratifs, les effets de signe du geste, l'instinctivité chromatique, ont cédé - ces dernières années - à une opération de filtrage rigoureuse visant à éliminer l'inadéquation de certains modes d'expression. Or, dans l'absence absolue de couleur, dans la mise à zéro du geste, dans la mesure de la forme aniconique, émerge un désir de détachement, de distanciation, un désir caché de nier la subjectivité, considérée presque comme un obstacle à la réalisation de l'équilibre pur.

Utilisez-vous des techniques ou des matériaux inhabituels dans votre travail ?

Je préfère les matériaux pauvres et les déchets que j'assemble pour créer de nouvelles formes sculpturales.

Avez-vous un format préféré ? Pourquoi ?

Mes œuvres n'ont pas de formats uniformes. Les matériaux eux-mêmes me suggèrent les formats et les sujets à représenter. J'aime suivre la formation des images presque par hasard ou providentiellement, tout comme parfois les objets s'organisent d'eux-mêmes, en comptant sur ma "capacité à voir".

Quelles difficultés rencontrez-vous dans votre travail ?

Les espaces d'exposition sont presque toujours payants et je renonce à toute demande de ce type. Des difficultés de communication qui font perdre beaucoup de temps au travail. J'ai du mal à être mon propre manager, je n'en ai pas les compétences. Je voudrais juste penser à mon travail bien fait.

Comment travaillez-vous ? À la maison, dans un studio partagé ou privé ?

J'ai mon propre studio à l'extérieur de ma maison. J'ai besoin d'un espace où je peux me concentrer sans les distractions du "monde".

Votre travail d'artiste vous oblige-t-il à voyager beaucoup ?

Depuis quelque temps, j'ai renoncé aux voyages, que je considérais comme indispensables à mon travail. Aujourd'hui, je voyage en moi-même à la recherche de réponses et de stimuli qui me font grandir en tant qu'homme et en tant qu'artiste.

Quel est le meilleur moment de votre carrière ?

C'est lorsque l'écrivain-critique Giovanni Testori m'a appelé parce qu'il voulait voir mon travail.

Comment vous voyez-vous dans votre travail dans dix ans ?

Je n'aspire pas à devenir une star. Ce que j'ai est suffisant car je suis conscient de ma valeur. Je ne peux pas imaginer l'avenir.

Sur quoi travaillez-vous actuellement ? Prévoyez-vous d'exposer vos œuvres dans un avenir proche ?

Je travaille avec le fer depuis une dizaine d'années. J'expose actuellement à la "Biennale della Murgia" à Altamura (Bari - Italie) dans le musée archéologique et j'en suis très satisfait.

Si vous aviez pu créer une œuvre célèbre dans l'histoire de l'art, quelle serait-elle ?

Une sculpture d'Alberto Giacometti.

Si vous pouviez inviter un artiste célèbre (mort ou vivant) à ce.na, qui serait-il ?

Alberto Burri