Qu'est-ce qui vous a décidé à devenir un artiste ? Quel est votre chemin ?
J'aime apprendre à connaître les gens, en les photographiant j'essaie de mieux les connaître. Il est beaucoup plus important pour moi de comprendre et de bien connaître mes modèles que de les prendre en photo.
Quels sont les 3 aspects qui vous différencient des autres artistes ?
1) J'essaie de bien acquérir une technique pour pouvoir l'oublier et profiter du hasard et des erreurs. 2) Je ne rends pas toujours mes recherches publiques, même si elles sont parfois à la mode, si je ne suis pas vraiment convaincu je les garde pour moi, peut-être pour les récupérer plus tard quand elles ne seront plus à la mode. 3) Je sais déjà très bien que je ne pourrai pas vivre du produit de mon activité artistique, mais que mon fils le pourra peut-être.
D'où vient votre inspiration ?
Elle sort rarement de mon esprit, elle est presque toujours le résultat d'un dialogue entre moi et le modèle.
Parlez-nous de la conception de vos œuvres. Avez-vous un long travail préparatoire ou est-ce spontané ?
Lorsque j'ai une idée pour un projet, je sais qu'elle ne fonctionnera que si je parviens à réaliser quelque chose de complètement différent de ce que j'avais pensé. Je laisse le hasard, les motifs ou les erreurs rendre mon projet unique et intéressant.
Que voulez-vous montrer à travers votre travail ?
Rien de profond, juste pour montrer la complicité qui peut naître de la création d'images ensemble, photographe et modèles dans la joie et la légèreté.
Utilisez-vous des techniques ou des matériaux inhabituels dans votre travail ?
La règle de la sérendipité.
Avez-vous un format préféré ? Pourquoi ?
J'aime souvent obtenir un produit final véritablement "photographique", généralement un tirage utilisant une technique ancienne, car cela me permet de gérer le processus de création jusqu'au bout et aboutit à la production d'un objet unique, artisanal et artistique.
Quelles difficultés rencontrez-vous dans votre travail ?
Mon "heureuse" situation géographique ne me permet pas d'exposer mes œuvres dans des galeries aussi souvent, et les envoyer via le web n'est pas exactement la même chose, surtout lorsqu'il s'agit de tirages uniques.
Comment travaillez-vous ? À la maison, dans un studio partagé ou privé ?
J'ai une école/atelier de photographie où la recherche et l'expérimentation sont au cœur de tout, avec des collègues et des étudiants.
Votre métier d'artiste vous fait-il beaucoup voyager ?
Moins que je ne le voudrais.
Quel est le point fort de votre carrière ?
J'adore organiser des expositions dans lesquelles mon personnel et moi-même faisons participer d'anciens élèves et collègues par le biais d'appels à montrer leur talent à tous. Chaque année, en juillet, nous en organisons une à Arles, pendant le festival de photographie le plus populaire au monde.
Comment vous voyez-vous dans votre travail dans dix ans ?
Peut-être que dans dix ans, je pourrai vraiment commencer à sélectionner tout le travail que j'ai fait jusqu'à présent.
Sur quoi travaillez-vous actuellement ? Prévoyez-vous d'exposer vos œuvres prochainement ?
Après la fermeture, je reprends progressivement mes recherches sur le corps et j'espère montrer quelque chose de nouveau à Arles en juillet 2022 prochain.
Si vous pouviez créer une œuvre célèbre dans l'histoire de l'art, quelle serait-elle ?
Sans aucun doute un Ophelia.
Si vous pouviez inviter un artiste célèbre (mort ou vivant) à dîner, qui serait-ce ?
J'inviterais volontiers Nino Migliori à dîner, pour lui demander comment il a pu vivre tout ce que je dois encore penser 30 ans à l'avance.
Olimpia Gaia Martinelli
