Après avoir commencé des études à l’université, Salvatore Avallone décide de passer de la « physique de la matière » à celle de l’esprit en devenant prêtre. Il étudie alors la philosophie, la théologie et l’éducation; domaines qui vont l’occuper pendent plus de trente ans. Il va s’occuper de nombreux projets avec des enfants en Italie, puis à partir de 2000 à Madagascar où il est nommé missionnaire. À 52 ans, suite à des profondes divergences sur l’interprétation de textes religieux fondamentaux et pour rester en cohérence avec ses idées, il quitte l’habit de prêtre et se marie, se retrouvant alors sans argent, sans toit ni travail. De cette union naquirent deux enfants.
La photographie a toujours été sa passion depuis sa tendre jeunesse. Il se souvient même avoir été blâmé pendant ses études au séminaire pour passer trop de temps à la photographie. Il allait ainsi régulièrement voir les expositions de l’Agora à Turin et achetait des livres : Weston, Kertetz, Rodchenko, Brandt. C’est à cette période qu’il a réalisé sa première série de photos abstraites.
Photographier à Madagascar et dans la brousse est un exercice difficile. Dans beaucoup d’endroits la photographie est taboue. Il faut alors faire attention ! Un jour un homme a lancé contre lui une charrette tirée par deux bœufs car il ne voulait pas être pris en photo. Certains refusent d’être pris en photo car ils ont peur que la photo puisse être utilisée contre eux par des sorciers. Mais d’autres acceptent cela plutôt bien.
Beaucoup de ses photos sont prises directement sans regarder dans le viseur, l’œil se focalisant alors sur la scène elle-même. C’est ce qui permet de photographier d’une façon simple, directe, en saisissant la spontanéité de l’expression, du geste, ou de la composition de la scène qui se présente.
Son travail photographique se base sur une recherche personnelle. De par sa formation l’Homme l’a toujours intéressé, comme un être qui cache un potentiel qui va au de la de l’apparence. Mais dit-il : « Si je devais trouver un dénominateur commun à mes photos, alors je dirais que c’est : La Vie ».