Qu'est-ce qui vous a poussé à créer des œuvres d'art et à devenir un artiste ? (événements, sentiments, expériences...)
Le fil conducteur de ma vie est un père qui m'a tourné le dos quand j'avais 11 ans et qui a toujours délaissé cette vie, même s'il a trois enfants. e fut le début de ma carrière de peintre et j'ai créé mon chemin du chagrin total au bonheur total en créant. Je suis donc un artiste qui a besoin de créer. Pour moi, l'art est comme respirer, je ne peux pas vivre autrement.
Quel est votre parcours artistique, les techniques et les sujets que vous avez expérimentés à ce jour ?
Cela fait maintenant plus de 40 ans que je crée, des peintures aux sculptures, en passant par les tables en béton et bien d'autres choses encore. J'utilise les matériaux de manière aventureuse, j'expérimente. Je travaille d'abord avec de petits morceaux de verre ou des poudres et pigments en or et si cela ne me donne pas assez de satisfaction à ce moment-là, alors la prochaine œuvre d'art contiendra très certainement une autre matière première. Je suis autodidacte dans la mesure où j'apprends à me perfectionner et j'aime beaucoup cela.
Quels sont les 3 aspects qui vous différencient des autres artistes, rendant votre travail unique ?
Mon travail se compose principalement de mouvements et de lignes très fines. Ajoutez à cela le choix des couleurs vives et le résultat est une œuvre d'art de Caroline Vis. Lorsque je me trouve devant une œuvre d'art, qui est généralement de grand format, je dois pouvoir sentir son mouvement et elle doit me toucher profondément. D'un autre côté, je pense que toute personne qui regarde mes œuvres d'art a le droit de penser, de ressentir et d'expérimenter ce qu'elle désire. Je partage généralement 80 % des sentiments que j'éprouve à leur égard, mais je peux aussi me taire si elles me touchent de trop près.
D'où vient votre inspiration ?
En général, je suis le plus inspiré lorsque je suis touché par une émotion, qu'il s'agisse de bonheur, de tristesse ou de contrariété, peu importe. Cela me rend agitée et m'empêche de dormir la nuit. Toutes sortes de choses commencent à se produire dans mon esprit, et la réalisation de ces pensées nocturnes peuvent me procurer beaucoup de bonheur, mais aussi beaucoup de tristesse. Une œuvre d'art est rarement créée parfaitement telle que vous l'aviez imaginée. De plus, il n'est pas toujours facile d'avoir une idée en tête et de devoir ensuite la concrétiser.
Quelle est votre démarche artistique ? Quelles visions, sensations ou sentiments voulez-vous évoquer chez le spectateur ?
En tant qu'artiste, ce qui compte le plus pour vous, c'est de créer à partir du chaos et d'y en être touché ; si vous y parvenez, vous savez alors qu'il y aura certainement plus de gens dans ce monde qui seront touchés par la vue de l'œuvre d'art. Pourtant, je m'en détache, je suis certainement très honoré lorsqu'un spectateur est impressionné et procède à un achat. Cela signifie qu'il partage mon sens de la création, mais si je suis tout à fait honnête, il y a 40 ans, il m'arrivait de peindre sur des œuvres d'art de toute beauté, simplement parce que j'avais besoin de créer, comme vous avez besoin de respirer. Au début, je crée toujours pour moi-même et je suis très touché que des collectionneurs veuillent investir dans cette œuvre d'art.
Quel est le processus de création de vos œuvres ? Spontané ou avec un long processus préparatoire (technique, inspiration des classiques de l'art ou autre)?
L'inspiration apparaît à des moments auxquels on ne s'attend pas toujours. Par exemple, si je laisse tomber un verre sur le sol de la cuisine et que j'y vois "le monde", je ne peux m'empêcher de l'intégrer à une œuvre d'art.
Utilisez-vous une technique de travail particulière ? si oui, pouvez-vous l'expliquer ?
J'utilise depuis des années tout ce que je peux trouver chez moi, ce qui s'explique bien sûr aussi par le fait que, durant mes premières années, je ne créais que la nuit et que les magasins ne sont pas ouverts la nuit, ce qui oblige à sortir des sentiers battus pour obtenir ce que l'on veut. De nombreux pigments et poudres d'or, encres et morceaux de verre ont également été ajoutés à mes œuvres
Y a-t-il des aspects novateurs dans votre travail ? Pouvez-vous nous dire lesquels ?
J'ai progressé au fil des ans, et je travaille depuis longtemps avec des châssis en aluminium et des toiles de haute qualité provenant directement de l'usine. J'ai commencé à travailler dans des formats de plus en plus grands et j'aime travailler dans des formats de 200 cm x 200 cm. De nombreux pigments et poudres d'or, encres et morceaux de verre ont également été ajoutés à mes œuvres. De plus, vous essayez toujours de vous surpasser, ce qui peut parfois même constituer un obstacle. Afin de se perfectionner et d'apprendre, vous devez vous donner la permission de créer et de vous développer sans critère de genre.
Avez-vous un format ou un support avec lequel vous êtes le plus à l'aise ? si oui, pourquoi ?
Les œuvres d'art sont grandes, plus grandes et imposantes. Ce sont des défis et j'ai besoin d'être déclenché. Il y a également une forte demande dans des pays comme l'Arabie saoudite, les États-Unis, mais aussi en Europe et en Suisse. J'expose maintenant dans 22 pays et les collectionneurs me contactent avec des commandes de grands formats, que je réalise à mon tour avec plaisir.
Où produisez-vous vos œuvres ? A la maison, dans un atelier partagé ou dans votre propre atelier? Et dans cet espace, comment organisez-vous votre travail de création?
Je viens d'ouvrir un nouvel atelier d'art et une galerie personnelle, sur la magnifique côte de la Bretagne à Ploubazlanec, juste sur le splendide littoral de l'Île de Bréhat / Arcouest, comme beaucoup disent un morceau de paradis sur terre. Ici, j'ai de l'espace pour exposer et créer dans mon nouveau atelier d'art. C'était un ancien bureau de poste, il est donc spacieux et son emplacement, à 2 km de Paimpol, me permet de choisir entre le calme et la tranquillité ou le contact avec la population.
Votre travail vous amène-t-il à voyager afin de rencontrer de nouveaux collectionneurs, pour des salons ou des expositions ? Si oui, que cela vous apporte-t-il ?
Je suis sur le marché de l'art depuis 2015 et, au début, j'étais entièrement en ligne, même si je me rendais de temps en temps à des salons d'art, tel que celui de Cannes, vous trouverez sur mon CV quelques belles expositions mais la majorité de mes œuvres sont proposées sur les meilleures plateformes, les collectionneurs connaissent le chemin de l'internet. C'est tout simplement génial que maintenant les gens puissent aussi me rencontrer personnellement, et cela me procure de l'énergie et du bonheur !
Comment imaginez-vous l'évolution de votre travail et de votre carrière d'artiste dans le futur ?
Entre-temps, j'ai obtenu la certification I-CAC et de nombreuses publications ont lieu, et je dispose également d'un vaste réseau professionnel via LinkedIn, qui est international et professionnel, et je m'y sens à l'aise. Cela me donnera l'occasion d'évoluer dans ma carrière.
L'un de mes plus grands objectifs dans la vie est de pouvoir assister à de nombreux concerts et événements culturels au niveau international. Lorsque je me tiens dans le musée Guggenheim de Venise et me retrouve silencieuse, je suis touchée jusqu'à l'os et cela me procure un élan qui est difficile à décrire. Cependant, après une telle visite, je suis impatiente d'être en mesure de créer. Cela a de la valeur dans ma vie et j'en suis très reconnaissante.
Quel est le thème, le style ou la technique de votre dernière production artistique ?
En ce moment, je suis dans une période bleue et je crée aussi beaucoup avec des élément en or, je crois que c'est vraiment dû à l'environnement, vous voyez la mer passer du noir profond à l'aqua clair, cela me touche, je remarque que je suis dans une phase où les émotions sur lesquelles je flotte consistent souvent en une gratitude sincère, après tout, la vie est si courte, il est vraiment important de vivre son rêve et non de rêver sa vie.
Pouvez-vous nous parler de votre expérience d'exposition la plus importante ?
En tant qu'artiste, je trouve souvent les expositions pénibles, j'aime laisser le spectateur regarder et expérimenter, ce que font de nombreux collectionneurs, mais il y en a aussi beaucoup de personnes qui veulent d'abord tout savoir, ce à quoi je pensais lorsque j'ai créé l'œuvre d'art, alors, sans toujours savoir ce que cela fera à votre interlocuteur, vous devriez dire que vous, en tant qu'artiste, trouvez beaucoup plus important que le spectateur fasse lui-même l'expérience de l'œuvre d'art et qu’il puisse ressentir et penser ce qu'il souhaite avec cette œuvre. Ce n'est pas toujours facile, car je suis plutôt direct dans mon approche et souvent une personne ouverte dans une conversation.
Dans ma vie personnelle, c'est certainement une chose positive, mais dans une conversation avec un collectionneur, cela peut aussi être un handicap, bien que de nombreux collectionneurs l'apprécient vraiment. Les artistes sont toujours un peu excentriques, même s'ils ne le veulent pas toujours l’admettre, un artiste ne rentre pas toujours dans un moule.
Si vous aviez pu créer une œuvre célèbre dans l'histoire de l'art, laquelle choisiriez-vous ? Et pourquoi ?
Ce qui est étrange, c'est que je suis très impressionnée par nos anciens maîtres, ce qui est peut-être aussi dû au fait que j'ai visité plusieurs fois le Rijksmuseum à Amsterdam, puisque je suis néerlandaise et mariée à un Français, ce qui explique que je réside en France. C'est comme la musique pour moi, je peux écouter de la musique classique le soir et entrer dans mon atelier le matin pour créer une grande peinture sur la musique rock de U2. Par exemple, j'apprécie énormément les œuvres des plus grands maîtres, qu'il s'agisse de Rembrandt ou de Jan Steen ou du joyau de Vermeer.
Si vous pouviez inviter un artiste célèbre (mort ou vif) à dîner, qui serait-ce ? Comment lui proposeriez-vous de passer la soirée ?
J'inviterais probablement un poète ou un musicien, j'ai besoin d'être envoûtée. Je crée le plus souvent en écoutant la musique de U2, donc inviter Bono à un dîner serait un honneur pour moi.
Olimpia Gaia Martinelli
