Art sacré : dévoilement de la toile spirituelle à Niiname-sai

Art sacré : dévoilement de la toile spirituelle à Niiname-sai

Selena Mattei | 19 juin 2024 11 minutes de lecture 0 commentaires
 

Niiname-sai, également connu sous le nom de Fête des récoltes, n'est pas seulement une cérémonie religieuse importante dans la tradition shinto, mais aussi une célébration riche en expression artistique. Ce festival présente une variété d'œuvres d'art et d'artefacts traditionnels japonais...

Niiname-sai, également connue sous le nom de Fête des récoltes, est une célébration cruciale du shintoïsme, la foi indigène du Japon. Cette fête, profondément ancrée dans la tradition shinto, souligne la relation étroite entre le peuple, son empereur et les divinités de l'agriculture et des récoltes. Organisé chaque année, Niiname-sai incarne la gratitude spirituelle et le respect pour la générosité de la nature et la subsistance qu'elle fournit.

Niiname-sai a des origines anciennes, avec ses pratiques remontant à plus de mille ans. La fête est traditionnellement célébrée en novembre, marquant la fin de la saison de récolte du riz. C'est une époque où l'empereur du Japon accomplit des rituels sacrés pour présenter la première récolte de riz aux divinités, notamment à Amaterasu, la déesse du soleil qui est une figure centrale de la croyance shinto. Ce rituel, connu sous le nom d'« offrande des prémices », n'est pas simplement une observance religieuse mais aussi un devoir royal, symbolisant le rôle de l'empereur en tant qu'intermédiaire entre le divin et son peuple.

La cérémonie centrale du Niiname-sai a lieu la nuit et est entourée de secret, reflétant le caractère sacré et la solennité de l'événement. Au cours du rituel, du riz nouveau est offert dans des ustensiles spécialement conçus, accompagné de saké et d'autres offrandes saisonnières. L'empereur, après s'être purifié au travers de rituels précis et élaborés, les offre aux dieux, en priant pour la prospérité, la paix et de bonnes récoltes pour le pays.

Dans un contexte communautaire plus large, Niiname-sai est célébré dans les sanctuaires et les foyers shinto du Japon. Les habitants peuvent préparer le nouveau riz chez eux et l'offrir à l'autel familial dans une version réduite des rituels impériaux. Cela met en valeur l'aspect communautaire du festival, amenant le spirituel et le terrestre dans les foyers du peuple japonais.

Niiname-sai est plus qu'une cérémonie religieuse ; c'est un événement culturel qui renforce les liens au sein des communautés et entre la population et la famille impériale. Le festival encourage la gratitude, le respect de la nature et la reconnaissance de la nature cyclique de la vie et des saisons. Dans le Japon contemporain, Niiname-sai reflète également le lien profond de la nation avec ses racines agricoles, malgré les progrès modernes et la croissance urbaine.

L'importance religieuse de Niiname-sai : une exploration en profondeur

Niiname-sai, également connu sous le nom de Fête des récoltes, est l'une des célébrations les plus importantes du shintoïsme, la spiritualité indigène du Japon. Ce festival, profondément enraciné dans le paysage culturel et religieux du Japon, a de profondes implications pour la compréhension des dimensions spirituelles et pratiques du shintoïsme.

Au cœur du Niiname-sai se trouve l'acte de remercier les kami, ou divinités, en particulier celles associées à l'agriculture et à la récolte. La principale divinité honorée lors du Niiname-sai est Amaterasu Omikami, la déesse du soleil, qui joue un rôle central dans la cosmologie shinto et est considérée comme l'ancêtre de la famille impériale. En offrant la première récolte de l'année à Amaterasu, les participants expriment leur gratitude et reconnaissent le rôle des kami dans la subsistance et la protection de la communauté. Ce festival renforce la croyance shinto du maintien d'une relation harmonieuse entre les humains et le divin.

Historiquement, Niiname-sai a été étroitement associé à l'empereur du Japon, qui accomplit le rituel au palais impérial. La participation de l'empereur souligne la nature étroitement liée de la gouvernance et de la religion dans le shintoïsme, où l'empereur est considéré non seulement comme une figure politique mais aussi comme un chef spirituel. En présentant personnellement les prémices de la récolte aux kami, l'empereur réaffirme son rôle de pont entre son peuple et le royaume spirituel. Cet acte symbolise la piété collective du pays et sa confiance dans la bienveillance divine pour la prospérité et la paix.

Niiname-sai marque le point culminant de la saison des récoltes et le début de l'hiver, une période de repos et de renouveau pour la terre. Le calendrier du festival souligne le respect shinto pour les cycles naturels et la conviction que la vie humaine doit se dérouler en harmonie avec la nature. En célébrant la récolte, Niiname-sai reconnaît la dépendance de la survie humaine sur les cycles de plantation et de récolte, ainsi que sur la subsistance fournie par la terre, favorisant ainsi un sentiment de gratitude et d'humilité envers la nature.

Au-delà de ses dimensions religieuses et impériales, Niiname-sai joue un rôle crucial dans la promotion de l'esprit communautaire et de la continuité de la tradition. C'est une époque où les communautés du Japon s'engagent dans des festivités qui mettent l'accent sur les liens familiaux et sociétaux. Ces célébrations, que ce soit dans les grands sanctuaires ou dans les foyers locaux, sont des moments de réflexion commune sur le travail de l'année écoulée et les aspirations communes pour l'avenir. Ce sont également des moments éducatifs, notamment pour la jeune génération, pour découvrir et s'impliquer dans les pratiques shinto et le patrimoine culturel du Japon.

Le paysage artistique de Niiname-sai : savoir-faire et dévotion

Niiname-sai, également connu sous le nom de Fête des récoltes, n'est pas seulement une cérémonie religieuse importante dans la tradition shinto, mais aussi une célébration riche en expression artistique. Ce festival présente une variété d'œuvres d'art et d'objets traditionnels japonais, chacun jouant un rôle crucial dans les festivités.

Œuvres d'art et artefacts de Niiname-sai

Les expressions artistiques trouvées à Niiname-sai comprennent principalement les vêtements sacrés portés par les prêtres et l'empereur, les instruments rituels utilisés lors des offrandes et les décorations qui ornent les espaces sacrés.

Vêtements sacrés : Les vêtements portés pendant le Niiname-sai sont méticuleusement confectionnés pour honorer le caractère sacré de l'occasion. Il s'agit notamment du juni-hitoe pour les femmes et de diverses robes formelles pour les hommes, toutes fabriquées en soie. Les couleurs et les motifs sont souvent symboliques et reflètent les thèmes de la pureté, du renouveau et de la générosité.

Instruments rituels : Les principaux instruments rituels comprennent le tamagushi (une branche de l'arbre sacré sakaki décorée de banderoles en papier blanc), le shaku (un bâton rituel) et des récipients de cérémonie en bois laqué ou en métal finement ouvré. Ces objets sont utilisés pour présenter les offrandes et mener les rituels, et chacun est fabriqué avec précision et respect.

Éléments décoratifs : Les espaces où se déroulent les rituels Niiname-sai sont souvent décorés d'arrangements ikebana complexes et de rouleaux suspendus illustrant des thèmes religieux et agricoles. Ces éléments sont conçus pour créer un environnement chargé spirituellement qui honore les kami et la récolte.

Techniques et matériaux traditionnels

La création des artefacts utilisés dans le Niiname-sai implique une variété d'arts traditionnels japonais.

Arts textiles : Les techniques de tissage et de teinture des vêtements sacrés impliquent souvent des motifs complexes qui nécessitent un savoir-faire artisanal. Des techniques telles que la teinture yuzen et le tissage ikat sont couramment utilisées, chacune ajoutant profondeur et beauté aux tissus.

Laque : De nombreux instruments rituels sont fabriqués à l'aide de la technique traditionnelle de laquage urushi , qui consiste à appliquer plusieurs couches de laque sur le bois, puis à polir minutieusement chaque couche pour obtenir une finition profonde et brillante qui peut résister à l'épreuve du temps.

Travail du métal : Le travail du métal raffiné que l'on voit dans certains instruments rituels est généralement réalisé par des maîtres artisans spécialisés dans la création d'objets religieux. Cela peut inclure des gravures complexes ou l'inclusion de métaux précieux comme l'or et l'argent, qui sont utilisés pour leur pureté et leur importance symbolique.

Artistes et artisans clés

Alors que de nombreux artisans contribuent anonymement au festival, certaines familles et ateliers sont réputés pour leurs contributions historiques à l'art du Niiname-sai. Par exemple, la famille Kano, historiquement connue pour son rôle de peintre du shogunat, a participé à la création de certaines des peintures sacrées utilisées pendant le festival. De même, des artistes de laque spécifiques de la région de Wajima, connus pour leur travail exquis d'urushi, ont souvent été chargés de créer ou de restaurer les instruments rituels.

Les métallurgistes de la région de Tsubame-Sanjo, célèbres pour leur travail du métal précis et magnifique, pourraient être chargés de créer ou d'entretenir les objets de cérémonie en métal utilisés pendant le Niiname-sai.

Symbolisme dans l'art Niiname-sai : fertilité, prospérité et renouveau

Représentations artistiques de la fertilité, de la prospérité et du renouveau

Les œuvres créées pour ou inspirées par Niiname-sai explorent fréquemment les thèmes de la fertilité et de la prospérité, reflétant les racines agricoles du festival.

Fertilité : L'imagerie des plantes, en particulier des tiges de riz, est répandue. Le riz, un aliment de base de l'agriculture japonaise, est souvent représenté artistiquement à son apogée et constitue un symbole direct de fertilité et de subsistance. Cela célèbre non seulement la récolte en cours, mais évoque également la prospérité pour les saisons à venir.

Prospérité : Les symboles de prospérité sont souvent mêlés à ceux de fertilité. L'or et l'argent, utilisés dans divers objets cérémoniels, reflètent non seulement la richesse physique mais aussi la richesse spirituelle de la communauté. L'utilisation abondante de ces métaux dans les œuvres d'art liées à Niiname-sai met l'accent sur une prière pour une prospérité continue.

Renouveau : Le thème du renouveau est particulièrement poignant lors du Niiname-sai, car il marque la fin d'un cycle agricole et le début d'un autre. Ceci est symbolisé par les représentations de la lune, qui sont souvent incluses dans les œuvres d'art et les décorations. Les phases de lune reflètent le passage du temps et le concept de régénération et de renouveau.

Pour ceux qui participent ou observent le Niiname-sai, ces symboles résonnent souvent à plusieurs niveaux. Les représentations visuelles servent de pont entre le spirituel et le terrestre, rappelant à tous le caractère cyclique de la vie et la bienveillance des kami. Pour beaucoup, ces symboles renforcent le sentiment de communauté et de continuité avec le passé, ainsi que l’espoir de bénédictions futures.

Dans des contextes plus modernes, ces symboles pourraient également être interprétés sous l’angle de la préservation culturelle. Alors que le Japon continue de se moderniser, des festivals comme Niiname-sai offrent un lien avec le patrimoine culturel et les valeurs traditionnelles, rendant le symbolisme des œuvres d'art encore plus significatif.

La calligraphie poétique de Niiname-sai : exploration des poèmes Niiname-kai de Man'yōshū

Niiname-sai, l'ancienne fête des récoltes japonaise, a été célébrée sous de multiples formes, notamment à travers l'art délicat de la poésie et de la calligraphie.

Le Man'yōshū, qui se traduit par « Collection de dix mille feuilles », est une œuvre littéraire essentielle compilée pendant la période Nara. Il englobe un large éventail de thèmes, de l'amour et des lamentations aux célébrations et festivals, capturant l'essence de la vie et de la spiritualité japonaises au fil des siècles. Le livre 19 contient six poèmes, numérotés de 4273 à 4278, spécialement composés pour les célébrations du Niiname-sai, le 25e jour du onzième mois de l'an 752. Ces poèmes, connus sous le nom de poèmes Niiname-kai, mettent en lumière l'histoire culturelle et spirituelle profondément enracinée. pratiques entourant le festival.

Les poèmes Niiname-kai reflètent des thèmes centraux du Niiname-sai, tels que la gratitude pour la récolte, les prières pour une générosité future et le caractère sacré des rituels impliqués. La poésie est riche d'images sur les récoltes automnales, les divinités honorées et l'esprit communautaire des festivités. L'utilisation de la calligraphie pour transcrire ces poèmes ajoute une couche supplémentaire d'expression artistique.

La calligraphie, dans ce contexte, n'est pas simplement une forme d'écriture mais un canal artistique à travers lequel les nuances émotionnelles et spirituelles des poèmes sont transmises. Les coups de pinceau gracieux, le choix du style d'écriture et la disposition des personnages sur la page contribuent tous à rehausser la profondeur émotionnelle et l'attrait esthétique des poèmes. Cette forme d'art visuel aide à atténuer le caractère sacré du Niiname-sai et à approfondir l'engagement du lecteur avec le texte.

Chaque poème du livre 19 du Man'yōshū offre un aperçu de la façon dont les anciens Japonais percevaient et célébraient Niiname-sai. La calligraphie utilisée dans ces poèmes est particulièrement révélatrice, car elle reflète la solennité et la joie associées à la fête. Pour les participants et les spectateurs, ces poèmes et leur interprétation artistique en calligraphie ne sont pas de simples documents historiques mais des représentations vivantes de continuité culturelle et de respect spirituel.

L'inclusion du « nyūnami », évoqué dans l'un des azuma-uta (chants de l'est du Japon) du livre 14, montre en outre la diversité thématique et la profondeur trouvées dans la représentation de Niiname-sai par Man'yōshū. Le « nyūnami » représente les douces vagues et est métaphoriquement lié aux aspects paisibles et rythmés de la vie, tout comme la nature cyclique des saisons et des pratiques agricoles célébrées lors du Niiname-sai.

Une page du Man'yōshū

L'image est une page du Man'yōshū, qui est le plus ancien recueil de poésie japonaise existant, compilé autour de la période Nara après 759 après JC. Cette anthologie est très appréciée dans la littérature japonaise et contient plus de 4 500 poèmes waka, y compris les formes tanka et chōka. , réparti en 20 volumes.

Le Man'yōshū comprend des poèmes sur des thèmes variés tels que des chants de célébration lors de banquets et de voyages (Zoka), des poèmes d'amour entre hommes et femmes (Somonka) et des élégies (Banka). La poésie capture souvent l'essence des vertus shintō comme l'honnêteté et la vitalité, et reflète également les philosophies confucianiste, taoïste et plus tard bouddhiste.

En termes de contenu spécifique du Man'yōshū qui pourrait être lié à Niiname-sai :

  1. Poèmes sur la récolte : Il pourrait y avoir des poèmes dans l'anthologie qui célèbrent la récolte, faisant directement écho au thème du festival, la gratitude envers la générosité de la nature.
  2. Réflexions sur la nature et le divin : De nombreux poèmes du recueil explorent l'interaction entre le monde naturel et les croyances spirituelles, un aspect clé du shintoïsme et du Niiname-sai.
  3. Héritage culturel et continuité : L'anthologie elle-même représente une préservation de la langue, du style et des éléments thématiques d'une période historique importante qui est célébrée lors des festivals shinto comme Niiname-sai.

Ce lien entre le Man'yōshū et le Niiname-sai met en évidence la continuité des traditions culturelles et spirituelles japonaises à travers la poésie et les rites festifs.

 

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