Points Clés
- Le projet pilote de Neuchâtel dure deux ans avec un budget de 10 000 CHF.
- 500 prescriptions muséales ont été distribuées par les médecins locaux.
- Basé sur des recherches de l'OMS liant les arts à la santé mentale et à la réduction des risques cognitifs.
- Inspiré par le programme de prescription muséale de Montréal lancé en 2019.
- Cible l'isolement post-pandémique en encourageant l'activité de plein air grâce à un engagement culturel.
Neuchâtel, en Suisse, ouvre la voie avec un nouveau programme. Les médecins peuvent désormais prescrire des visites de musées gratuites dans le cadre des soins de santé mentale. Ce projet pilote de deux ans est financé avec 10 000 francs suisses et permet l'entrée gratuite dans les quatre musées de Neuchâtel.
Cette initiative fait suite à une étude de l'Organisation mondiale de la santé de 2019. Elle a montré que l'engagement artistique peut réduire les risques de déclin cognitif et améliorer le bien-être mental. Déjà, plus de 500 prescriptions ont été données aux habitants de cette ville de 46 000 habitants.
Neuchâtel, une petite ville en Suisse, a lancé un programme innovant qui pourrait bien révolutionner le lien entre la santé mentale et les arts. Désormais, les médecins peuvent prescrire des visites de musées gratuites dans le cadre du traitement des troubles mentaux. Ce projet pilote, financé par une somme de 10 000 francs suisses, permet aux habitants d'accéder sans frais aux quatre musées de la ville.
Un programme soutenu par des études internationales
Cette initiative fait suite à une étude de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de 2019, qui a démontré les bienfaits de l'art sur la santé mentale. Selon cette étude, l'engagement artistique peut non seulement améliorer le bien-être émotionnel, mais aussi réduire les risques de déclin cognitif, en particulier chez les personnes âgées. Le programme de Neuchâtel s'inscrit donc dans une approche plus large qui reconnait les activités culturelles comme des moyens efficaces de maintenir et d'améliorer la santé mentale. En seulement quelques mois, plus de 500 prescriptions ont déjà été données aux habitants de cette ville de 46 000 habitants.
Un modèle de lutte contre l'isolement pandémique
Le programme de Neuchâtel répond également à un besoin pressant mis en évidence par la pandémie de COVID-19 : l'isolement social. Les confinements ont montré à quel point les activités culturelles sont essentielles pour le bien-être des individus, tant sur le plan émotionnel que physique. "Avec les sites culturels fermés, les gens ont réalisé à quel point ils en ont besoin pour aller mieux", explique Julie Courcier Delafontaine, membre du conseil de la ville.
La possibilité de visiter des musées offre une opportunité précieuse de sortir de l'isolement et de renouer avec la culture. Mais plus encore, elle permet aux patients de pratiquer une forme d'exercice physique doux tout en s'engageant intellectuellement, deux facteurs essentiels pour contrer les effets néfastes de l'isolement prolongé.
Une thérapie par l'art inspirée par Montréal
Le concept de la thérapie par l'art n'est pas nouveau. En 2019, le Musée des beaux-arts de Montréal avait déjà introduit un programme similaire, où des médecins prescrivaient des visites de musées pour aider les patients à se préparer à des chirurgies. Le Dr Marc-Olivier Sauvain, l'un des pionniers de ce modèle, souligne que l'activité physique légère, comme la marche dans les galeries, combinée à la stimulation intellectuelle, a des effets positifs sur la santé mentale.
Les patients préchirurgicaux qui participent à ce programme bénéficient non seulement d'un environnement moins stressant avant leurs opérations, mais aussi d'une meilleure préparation mentale. Selon le Dr Sauvain, plus de 70 % des patients ont signalé une meilleure préparation préchirurgicale après des visites de musées structurées.
L'impact de la thérapie par l'art
Les avantages de ce programme sont multiples et touchent des domaines variés. Des études confirment que la visite de musées permet de réduire les niveaux de stress, d'anxiété et même de favoriser la résilience mentale. Par exemple, 312 études scientifiques ont prouvé que des programmes comme celui de Neuchâtel favorisent le bien-être et l'amélioration de la santé émotionnelle. Les recherches révèlent aussi que l'engagement dans des activités culturelles stimule la fonction cognitive, tout en contribuant à la réduction des symptômes liés à la dépression et à l'anxiété.
Les bienfaits de la marche dans les musées, à faible impact mais régulièrement pratiquée, permettent également d'améliorer la mobilité et l'endurance physique des patients, en particulier ceux atteints de maladies chroniques. La médiatrice culturelle Marianne de Reynier explique que même de courtes visites au musée peuvent rompre les cycles de pensée négatifs souvent associés aux problèmes de santé mentale liés à la pandémie.
Vers un avenir prometteur pour les prescriptions culturelles
Le succès de ce projet pilote à Neuchâtel ouvre la voie à une expansion de ce modèle au-delà de la ville. Les autorités locales envisagent de l'étendre à d'autres activités culturelles, comme le théâtre et la danse, pour offrir une gamme plus large de traitements aux patients. Bien que le système de santé suisse ne couvre pas encore ces thérapies culturelles, les premiers résultats du programme montrent un fort potentiel pour redéfinir le rôle des institutions culturelles dans la santé publique.