Its a very beautiful day #5 (2025), Pierre & Florent, photographie
Arles, cette ville imprégnée d'histoire et de culture, a une fois de plus démontré qu'elle est un véritable phare pour les amateurs d'art. À l'occasion des Rencontres d'Arles, ArtMajeur by YourArt a organisé un parcours exceptionnel à travers six galeries arlésiennes, guidé par le commissaire d’exposition Marc Donnadieu.
Ce tour curaté avait pour ambition de mettre en lumière le travail des galeristes et des artistes, tout en offrant aux visiteurs une plongée sensorielle et intellectuelle dans la richesse de la scène artistique locale.
Voici un aperçu de cette journée rythmée par la marche, les échanges et la découverte.
Galerie Laurent Godin : Une nouvelle vague à Arles
Notre première étape nous a menés à la Galerie Laurent Godin, une nouvelle venue dans le paysage arlésien. Après de nombreuses années à Paris, cette galerie internationale a choisi Arles pour inaugurer un nouvel espace, marquant ainsi un tournant stratégique.
Dès l’entrée, le ton est donné : la galerie propose un group show centré sur la sculpture et le dessin, où plusieurs artistes dialoguent autour des questions d’image et d’identité. Parmi eux, Wang Du, dont les œuvres interrogent notre rapport aux médias et aux réseaux sociaux, ou encore Alain Veigner et Gérard Traquandi, dont les pièces évoquent mémoire, archives et transmission.
Une entrée en matière forte, qui révèle dès les premiers pas l’engagement de la programmation.
Galerie Porte B. (La Cour Cachée) : Entre mystique et mémoire
En quittant les murs blancs de la Galerie Godin, nous déambulons à travers les ruelles d’Arles pour rejoindre la Cour Cachée, un espace plus intimiste, presque secret.
C’est dans ce lieu discret qu’une exposition temporaire de la galerie Porte B. a pris place pour l’été.
Basée dans le 10e arrondissement de Paris, Porte B. — jeune galerie fondée en 2022 — se distingue par une approche sensible et collaborative, qu’elle déploie ici hors les murs, à Arles.
La première exposition, "Le Miracle du Soleil", signée Marguerite Bornhauser et Marion Flament, explore les représentations mystiques à travers la lumière, la couleur et la matière. Le verre thermoformé, les céramiques et la photographie créent une expérience inspirée du miracle de Fátima.
La seconde exposition, "Hiroshima, mémoire suspendue", du duo d'artiste Pierre et Florent nous plonge dans un registre plus introspectif, avec un travail documentaire autour de la mémoire traumatique des lieux.
Deux propositions puissantes qui invitent à contempler autrement le visible et l’invisible.
Galerie Régala : La terre en mouvement
Nous poursuivons notre chemin jusqu’à la Galerie Régala, qui nous accueille dans un espace où l’énergie de la terre semble s’exprimer à chaque coin de mur.
L’artiste Jean-Pierre Formica y présente un corpus d’œuvres mêlant céramiques, aquarelles et volumes. Ici, la matière vit, coule, se fige, puis se transforme.
Originaire du Sud, Formica insuffle à ses œuvres une poétique du geste, entre forces telluriques et mémoire méditerranéenne.
Comme le dit Marc Donnadieu, "on a l'impression de rentrer dans un atelier" tant cette galerie semble être un lieu vivant, en perpétuelle transformation.
Galerie Anne Clergue : Stromboli, l’île et le feu
Après une courte pause, nous rejoignons la Galerie Anne Clergue, en bordure du centre ancien. Cette galerie fondée en 2014 par la fille du photographe Lucien Clergue, cofondateur des Rencontres, reste fidèle à l'héritage photographique de la ville.
Elle présente cette année le travail de Chiara Indelicato, une série née pendant le confinement, dédiée à l’île volcanique de Stromboli.
Développées dans l’eau de mer ou dans le café, imprimées sur du papier d’algue, ses photographies dialoguent avec les éléments naturels dans une quête de lien entre l’image et la matière.
Le volcan, toujours actif, devient métaphore de la force vitale, de l’équilibre fragile entre nature et humanité.
Galerie huit : Alice Springs & regards croisés
Nous remontons vers le nord de la ville pour découvrir Galerie huit, installée dans un élégant hôtel particulier. Cet été, deux expositions y cohabitent, tissant des liens entre histoire du portrait et création contemporaine.
La première est consacrée à Alice Springs, alias June Newton, figure majeure de la photographie de portrait. On y découvre une galerie de célébrités, captées avec justesse et sensibilité : de Yves Saint Laurent à François Mitterrand, en passant par Jean-Paul Gaultier.
En parallèle, l’exposition "Tradition et Évolution", en collaboration avec le British Journal of Photography, interroge les mutations du patrimoine visuel et des identités à travers une diversité de regards internationaux.
Un jeu de miroirs temporels entre icônes d’hier et narrations d’aujourd’hui.
Galerie Écho 119 : Sacrées Lumières
Pour conclure ce parcours, nous rejoignons la Galerie Écho 119, logée dans une ancienne chapelle romane. Le lieu, baigné d’une lumière naturelle apaisante, offre un écrin parfait à l’exposition "Sacrées Lumières".
Deux artistes s’y répondent dans un dialogue silencieux mais vibrant. L'artiste Japonaise Rinko Kawauchi, avec ses compositions délicates, nous parle de renaissance et de paix à travers des fleurs rehaussées à l’aquarelle. L'artiste Belge Laure Winants, quant à elle, capte les strates lumineuses de l’Arctique, révélant la mémoire inscrite dans la glace.
Une conclusion spirituelle et lumineuse à cette journée intense en émotions visuelles.
Ce tour curaté par ArtMajeur by YourArt, orchestré par Marc Donnadieu, fut bien plus qu’une simple suite d’expositions : une immersion itinérante dans l’art contemporain, au rythme de la marche, du regard et de la parole partagée.
Chaque galerie a dévoilé un pan de la diversité et de la vitalité de la scène arlésienne, confirmant le rôle d’Arles comme carrefour incontournable de la création visuelle.
Un grand merci à Marc Donnadieu pour son expertise et sa passion communicative, ainsi qu’à toutes les galeries et artistes pour leur accueil chaleureux et leur travail inspirant.