Vierge à l’enfant (1998) Peinture par Pierre Andrillon (Jasinski)

On raconte que le prix Nobel de la paix 1983, le moustachu Lech Walesa, chef historique du syndicat polonais Solidarité, aurait déclaré au cours d’une visite en France, en 1981 :
“La démocratie occidentale est malade de la corruption.”

C’est toujours vrai et le mal s’aggrave. On le constate, à tous les niveaux et dans tous les secteurs d’activité, la compromission, la prévarication, les malversations en tout genre se multiplient. L’appât du gain étant vénéré comme la valeur suprême, seuls les plus cyniques ont droit de vivre décemment. Il faut être expert en élimination des autres, en priorité de ceux qui vous ont permis d’arriver à vous faufiler dans “l’ascenseur social” pour exister. Sur de telles bases, il est évident que les maladies dites de civilisation se développent exponentiellement et cela dans tous les pays. Les uns sont malades de leur avidité et les autres de leur pauvreté. Pour soigner ces maux, l’ordonnance prescrite par les spécialistes, et chacun l’est en cette matière, est claire et nette. C’est la répartition, la reconnaissance et l’échange. Mais accepterions-nous d’abandonner un peu de nos avantages acquis ici pour l’augmentation du progrès social là-bas ? Souhaitons-nous vraiment sortir de la société de la séduction, du vol et du mensonge pour entrer dans celle de l’estime réciproque des talents de chacun. Serions-nous d’accord pour gagner moins afin que d’autres gagnent plus ? Serions-nous prêts à abandonner notre culture du jugement de l’autre en fonction de la taille de son compte en banque au profit de celle du respect du caractère sacré de la personne humaine (certains diront : je ne vois pas le rapport) ?

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