Grandson (2013) Arts numériques par Cœur

Je reste dans le thème de «Narcisse» et des «5 piliers de la superficialité et du consumérisme».
Ce personnage que vous voyez ci-dessous, je l’ai nommé «Grandson», en réalité il s’agit de nous-mêmes, une sorte de portrait peu flatteur de ce que notre génération est en train de devenir lorsqu’elle continue de s’embourber dans les mécanismes des 5 piliers, et qu’elle ne perçoit qu’une dimension, celle de la «HIGHWAY».

Ce portrait est un avertissement, voilà comment je perçois certains aspects pervers de nos comportements, de jouisseurs éhontés, de provocateurs, de pauvres victimes de nos propres pulsions.

La «HIGHWAY» est avant tout un environnement mental particulièrement hostile, un piège et une zone de combat absurde ou nous somme perpétuellement oppressés nerveusement et charnellement, nos pauvres corps et nos esprits se doivent alors d’évoluer vers une forme nouvelle, une forme hybride.

Cette forme est celle d’un humanoïde reptilien arborant des cornes de taureau, une crête, des branchies de requin et des sortes de pampilles de chèvres au menton, ses dents sont aiguisées comme celle d’un crocodile, enfin il arbore des lunettes de soleil noir et un col de polo noir. Il s’agit donc d’une sorte de portrait punk, le «petit-fils», une évolution pour certains, une dégénérescence pour d’autres, présentant un être féroce, impitoyable, incapable d’empathie, etc.

A la fois proie et prédateur, surtout un être absolument incapable de réaliser les aspects fluides et harmonieux que notre monde comporte.
Il y a en effet de nombreux aspects corrélés, harmonieux parfaitement symbiotique dans les mécanismes de la faune et de la flore, mais nous préférons bien trop souvent bloquer sur le spectaculaire, le violent et l’ériger en système global...

J’ai moi-même baigné dans une culture violente, celle du rap et en particulier du gangsta rap, toutes les références à la «jungle» à des termes darwinistes comme «top of the food chain» ou bien «hunger for more».

Tout ce champ lexical de la nature et du rapport de la proie et du prédateur, ne sont pas arrivés dans cette musique par hasard, c’est la violence totale de notre société, ses carences spirituelles et morales qui ont conduit les plus démunis à produire une culture de la compétition par le crime, de l’apologie de la déshumanisation et de la justification de la violence, une sorte de caricature à peine grossière de ce que nos propres sociétés créaient et ce jusqu’au plus haut niveau.

Le plus triste et le plus fascinant, c’est que cette culture à la base consciente, alarmiste ou bien provocatrice et par ce biais à la base contestataire et alternative est tout simplement devenue une culture bourgeoise, de parvenu qui a finalement dévorée ses adversaires pour devenir conformément à ce que la société aime profondément le nouvel emblème officiel, finalement une culture banale.

Celle de la mise en abîme de la voie de la violence comme expression la plus banale des comportements humains. Nous sommes dans le monde des divas et des playboys, un monde sans noblesse, ou l’on n’existe plus que par l’abject, répondant machinalement aux puissantes pulsions et désirs que cette fameuse société superficielle et consumériste amplifie en nous.

Avec ce portrait, je me rapproche des portraits de Charles Burns du comics culte «Black Hole».

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