L'artiste Coréenne JENNY, le nounours caché dans l’armoire

L'artiste Coréenne JENNY, le nounours caché dans l’armoire

Nicolas Sarazin | 3 mars 2020 3 minutes de lecture 0 commentaires
 

L’artiste coréenne Jenny récupère de vieilles armoires métalliques qui évoquent irrésistiblement d’anciennes administrations. Elle les découpe et réassemble pour en faire des objets beaucoup plus ludiques ou déconcertants.

L’artiste coréenne Jenny récupère de vieilles armoires métalliques qui évoquent irrésistiblement d’anciennes administrations. Elle les découpe et réassemble pour en faire des objets beaucoup plus ludiques ou déconcertants. Un art de la récup qui transforme un univers bureaucratique en un univers d’enfance et d’insolite.

Le lapin et le nounours ont des formes arrondies comme les aiment les enfants, ils sont d’une belle couleur pastel, douce et apaisante. En revanche, si l’enfant veut leur faire un câlin, ce sera plus compliqué: les œuvres de l’artiste Jenny sont froides et rigides au toucher: elles sont composées d’un assemblage de pièces de métal comme on en trouve dans les jeux de mécano.

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Sauf qu’ici, les pièces sont issues d’anciens meubles de bureaux, ce qu’un coup d’oeil adulte repère immédiatement: cette couleur verdâtre est bien celle des armoires qui ont existé dans quantité de bureaux ou d’administration il y a une ou deux décennies.

L’artiste parvient ainsi à réinjecter un peu d’esprit d’enfance dans un monde qui avait été
atteint par la grisaille.

Habituellement, une armoire métallique est utilisée un peu comme un cercueil: elle sert à stocker les objets utilisés de
 manière sûre dans une ville elle-même normalisée. C’est un objet emblématique d’une société de consommation qui souhaite protéger ses biens. J’essaie tout simplement de partir de ces meubles de stockage utilisés publiquement pour les transformer en un objet qui a la fonction de stocker des souvenirs d’enfance”.

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Il se trouve que là où j’habitais en Corée, il y avait beaucoup de ce type d’armoires abandonnées dans la rue. Ces meubles me ramènent donc à mon passé, et sont devenus ma source d’inspiration. Ils agissent comme un relais entre “mon ancien moi” et ce que je suis aujourd’hui”.

Elle les récupère, les coupe en petits morceaux et ressoude les pièces les unes aux autres pour donner à l’ensemble une nouvelle vie. Généralement l’artiste part sans avoir réalisé en amont des esquisses de ce qu’elle va produire, mais assez vite quelque chose prend forme.

L’armoire métallique issue d’un monde à la Kafka se réincarne en une vie de nounours, de lapin, mais aussi parfois en une vie plus emblématique de la société de consommation qui génère tous ces objets devenus encombrants et inutiles. Les voilà donc également réincarnés en un chariot de supermarché.

Dans tous les cas, elle laisse la couleur d’origine. Une couleur vert amande qui peut évoquer la bureaucratie, d’autant plus quand elle intégre des traces de rouille qui montrent la patine du temps.

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L’artiste, d’origine coréenne a étudié pendant quatre ans la sculpture en Corée et s’est concentrée depuis 2016 sur le travail du
métal. Elle a été assez vite remarqué et a pu exposer son travail dans différentes expositions, dans son pays et au-delà.

Aujourd’hui, elle poursuit des études en Allemagne. Petit à petit, elle étend son travail et a réalisé quelques oeuvres, toujours en métal, basées sur le corps humain. “J’essaie de développer mon travail dans des directions nouvelles”, poursuit la jeune artiste qui reste néanmoins fidèle au travail du métal.

VOIR LE TRAVAIL DE JENNY →

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