Sanctuary (2016) Escultura por Cœur

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Vendido por Cœur

  • Obra de arte original Escultura, Resina
  • Dimensiones Altura 12,6in, Anchura 19,7in
  • apto para exteriores? No, Esta obra de arte no se puede exhibir al aire libre.
  • Categorías Simbolismo
Le christianisme a érigé son culte autour du symbole de la croix. Le bouddhisme autour du symbole Ohm. L’ islam autour de l’étoile à cinq branches. Moi j’ai décidé à l’instar des religions, des dogmes et des idéologies de placer un symbole sacré autour de mon propre dogme à travers mon emblème: «le Cœur». Le cœur symbole[...]
Le christianisme a érigé son culte autour du symbole de la croix.
Le bouddhisme autour du symbole Ohm.
L’ islam autour de l’étoile à cinq branches.


Moi j’ai décidé à l’instar des religions, des dogmes et des idéologies de placer un symbole sacré autour de mon propre dogme à travers mon emblème: «le Cœur». Le cœur symbole des émotions, de l’affect et de l’amour. Dans les traditions anciennes, il était également le siège de l’intelligence, de la volonté et des intentions, il était le centre de l’humain, le lieu qui symbolisait sa vie et son âme.


Chez les égyptiens c’est le cœur qui était pesé au tribunal par le dieu Osiris. Dans les trois monothéismes, islam, judaïsme, christianisme, c’est l’organe qui symbolise l’âme du croyant, celui que l’on doit purifier pour accéder à la contemplation. Dans le Taoïsme, son double mouvement faisait écho à celui du Yin et du Yang, représentant ainsi l’expansion et la contraction de l’univers. Le cœur est selon moi dans cette époque le symbole ultime, celui qui donne sens à toutes choses qui relie toutes choses, il renferme une myriade infinie de prismes humanistes.


Pourquoi se réclamer de l’humanisme ?
Je me le suis demandé et je me le demande toujours. Je crois quand même que le monde est suffisamment violent depuis toujours et jusqu’à ce jour, et que cela s’avère suffisamment pénible pour ne pas continuer de s’enfermer dans des mécanismes sordides et pervers d’acceptation du pire. Je crois que nous ne pouvons pas non plus continuer de faire l’éloge du monstre et de la force individuelle, de la volonté de puissance qui habite l’individu en guerre contre la société.


Je crois que nous ne pouvons pas non plus continuer d’éliminer toutes possibilités créatrices et sensées dans ces comportements jugés cataboliques que l’on nomme névrose, autisme, paranoïa, folie, schizophrénie, hébéphrénie bipolarité, dépression etc...
Jung disait à ce sujet que la névrose résulte avant tout de sa perte.


En quoi consiste «mon dogme»?
Mon dogme s’inscrit dans une dimension artistique, mon but est de produire massivement des sculptures et des images faisant écho à l’art sacré et à l’art spirituel tel que nous le connaissons mais dans une refonte actuelle et pop.


Quel message je veux délivrer à travers mon art, mon dogme?
Je dirai que je veux mettre en abîme la culture humaine actuelle passée et à venir, délivrant ainsi un message humaniste teinté d’une apparente décadence. Cette décadence d’apparat qui je le crois s’avérera finalement être paradoxalement aussi brutale que profondément belle, noble et constructive. Je veux créer un archétype nouveau et archaïque dépeignant les forces entropiques et néguentropiques, qui régissent notre univers.


La lumière n’a de sens que si elle cohabite avec les ténèbres, une fois de plus je m’appuie sur les notions éternelles de la culture à travers la dichotomie.
Purger les peurs inconscientes qui se tapissent dans nos natures, les mettre en scène selon un prisme individué. Sur le plan formel, représentatif, matériel, il s’agit de réhabiliter l’art décoratif et l’art figuratif dans un cadre ancien et ou nouveau afin d’interroger la société sur la dimension archétypale de la psyché humaine à travers la croyance et la religiosité des idées mais aussi à travers nos tendances à vouloir matérialiser des symboles sans jamais vraiment saisir totalement les mécanismes profonds qui nous les inspire.


On dit souvent que le symbolisme s’oppose à la sensibilité et à la spiritualité. Mettre une forme, un nom, une représentation à un sentiment à une sensation c’est l’arrêter, la pervertir et la détruire d’une certaine manière. Pourtant c’est également une manière de la rendre intelligible à travers l’inconscient collectif. L’art abstrait est glorieux, surpuissant, désincarné, divin et c’est un art de l’homme parfait, il peut pourtant être aussi faible et stérile que celui qu’il a détrôné, il est l’art psychanalytique, intellectuel, spirituel par excellence, il peut aussi néanmoins être totalement hermétique à la conscience. Expliquer l’inconscient à travers des mécanismes inconscients peut aussi annuler sa portée, sa diffusion dans l’inconscient collectif.


J’ai une profonde admiration pour l’abstraction et ses concepts, cependant je pense qu’il est de mon devoir de revenir à la figuration et à l’utilisation des symboles, des contes et des scènes pour mieux appuyer et décoder aux plus grands nombres des idées qui restent tristement enfermées dans les domaines artistique, psychanalytique et philosophique.


En allant dans le sens archaïque de l’art sacré, de l’iconodulie, de la fable, du symbolisme je crois fermement me rapprocher de la forme d’art populaire la plus puissante qui puisse exister en ce moment, le figuratif est aujourd’hui encore trop considéré comme du non-art. Ma mission est de réhabiliter ce mécanisme sempiternel, le replacer à sa place suprême, celle de l’art majeur. La sémiologie figurative assumée, redoublée, dédoublée. Daniel Bougnoux a dit ceci à propos des signes.


« L’homme descend davantage du signe que du singe : il tient son humanité d’un certain régime symbolique ou signifiant. Nous vivons moins parmi les choses que parmi une “forêt de symboles” comme dit Baudelaire dans le célèbre sonnet des “Correspondances”. (…) L’empire des signes double ainsi notre monde naturel. (…) Par tout un réseau de représentations codées et de signes qui sont autant de pare-chocs opposés à la dureté du monde, nous enveloppons, nous filtrons et du même coup nous maîtrisons le réel extérieur. »


Suis-je croyant moi même?
Oui, non, comme tout le monde, ni l’un ni l’autre, ma famille est athée d’une part et croyante de l’autre coté, rurale et urbaine, à titre d’exemple mon grand oncle était un homme d’église un érudit et un théologue, il était aussi un homme qui s’intéressait à toutes les confessions et à tout les courants de pensée, mon grand-père maternel lui était un ouvrier, un roc, un homme solide simple et courageux.


En ce qui me concerne je n’ai pas reçu d’éducation religieuse. Je suis pris comme tout homme entre le sens et le non-sens je cherche à comprendre les mécanismes qui nous dépassent, pour cela je n’exclue certainement pas la possibilité divine, scientifique, panthéiste etc...
J’adopte toutes les croyances comme pertinentes et non pertinentes en oscillation constante. Je crois que toutes les croyances ont une fonction sérieuse, souvent impénétrable, pourtant totalement valide et logique dans les antres de nos inconscients. Dieu quoi qu’on en dise est la valeur dominante psychique dans l’inconscient. Ce qui a amené l’homme à croire et à établir une culture religieuse dépend de mécanismes qui défient nos perceptions «raisonnables» actuelles.


Vouloir éliminer l’idée divine ou le processus qui amène l’homme a percevoir un dessein supérieur en toutes choses constitue selon moi un frein terrible aux perceptions et aptitudes insoupçonnées qui existe en nous.
Il est de toutes façon totalement ridicule de nier les schémas archétypiques qui constituent les mécanismes profonds qui animent et ont toujours animé la psyché de l’humanité.


En ce sens je suis au moins partiellement croyant tout comme le reste de l’espèce. Comme tout homme je crois et je ne crois pas, j’oscille consciemment et inconsciemment entre sens et non sens, cela dépasse même nos propres volontés et s’inscrit certainement dans l’intrication totale.


Ce symbole, le cœur est à la base de mon nom, à la base de mon art, il reviendra sans cesse, il est de mon devoir d’artiste de propager avec la plus grande obstination ce symbole archétypale, de l’amour, de la foi, de l’intelligence et de la volonté humaine. Mon but est d’englober à travers ce symbole une acceptation de toutes les confessions, croyances et théories, d’abaisser le niveau de névrose et de peur qui nous enferment dans des raisonnements et des affects sclérosés, je cherche à symboliser une unification.


Je veux aussi à travers le cœur réconcilier sensorialité, spiritualité, mental et symbole. Ne pas chercher à diviser ces dimensions enchevêtrées mais plutôt de les englober dans une substance fluide. Le cœur, l’emblème sacré cathartique par excellence, le sublime, l’élévation au-delà de la douleur.


Pour moi, à la manière d’un slogan, une œuvre d’art doit être longtemps travaillée, sculptée, ciselée.
Je dois chercher à m’approcher d’une certaine forme d’éternité qui s’intriquera néanmoins dans l’époque, dans le maintenant, le tout de suite. Si vous touchez «Dieu» à cet instant au travers de votre action, vous allez engendrer un fragment pur, un archétype aussi éternel qu’impermanent, aussi nouveau que sempiternel aussi achevé qu’illimité.
Une fois que l’idée qu’elle dégage est arrivée à une certaine forme d’éternité, elle doit ensuite être largement diffusée, démultipliée, propagée en boucle dans des résonances infinies.


Ne prenez pas cette compulsion pour une carence créative. Deleuze a très bien exprimé toute la dimension vertigineuse et renversante qui se cache sous les mécanismes différentiels et répétitifs de tout ce qui touche à la nature et la culture. Notamment dans l’art à travers son ouvrage «Différence et répétition». «Peut-être est-ce l’objet le plus haut de l’art, de faire jouer simultanément toutes ces répétitions, avec leur différence de nature et de rythme, leur déplacement et leur déguisement respectifs, leur divergence et leur décentrement, de les emboîter les unes dans les autres, et ,de l’une à l’autre, de les envelopper dans des illusions dont «l’effet» varie dans chaque cas.


L’art n’imite pas, mais c’est d’abord parce qu’il répète, et répète toutes les répétitions, de par une puissance intérieure (l’imitation est une copie, mais l’art est simulacre, il renverse les copies en simulacres). Même la répétition la plus mécanique, la plus quotidienne, la plus habituelle, la plus stéréotypée trouve sa place dans l’œuvre d’art, étant toujours déplacée par rapport à d’autres répétitions, et à condition qu’on sache en extraire une différence pour ces autres répétitions. Car, il n’y a pas d’autre problème esthétique que celui de l’insertion de l’art dans la vie quotidienne.


Plus notre vie quotidienne apparaît standardisée, stéréotypée, soumise à une reproduction accélérée d’objets de consommation, plus l’art doit s’y attacher, et lui arracher cette petite différence qui joue d’autres part et simultanément entre d’autres niveaux de répétition, et même faire résonner les deux extrêmes des séries habituelles de consommation avec les séries instinctuelles de destruction et de mort, joindre ainsi le tableau de la cruauté à celui de la bêtise, découvrir sous la consommation un claquement de mâchoire hébéphrénique, et sous les plus ignobles destructions de la guerre, encore des processus de consommation, reproduire esthétiquement les illusions et mystifications qui font l’essence réelle de cette civilisation, pour qu’enfin la différence s’exprime, avec une force elle même répétitive de colère, capable d’ introduire la plus étrange


sélection, ne serait-ce qu’une contraction ici ou là, c’est-à-dire une liberté pour la fin d’un monde. Chaque art à ses techniques de répétitions imbriquées, dont le pouvoir critique et révolutionnaire peut atteindre au plus haut point, pour nous conduire des mornes répétitions de l’habitude aux répétitions profondes de la mémoire, puis aux répétitions ultimes de la mort ou se joue notre liberté».


Deleuze peut sembler hermétique, je me permets de dire ici à quel point sa pensée est ahurissante de pertinence, à quel point il a su édifier les structures mentales, les ressorts tortueux en quelques lignes qui régissent le monde impénétrable de l’art.


Ces quelques lignes sont selon moi à ranger au niveau des plus grandes pensées humaines jusque là exprimées, c’est ce que je peux dire aujourd’hui du haut de ma modeste culture. Tout d’abord, je vais tenter d’exprimer le paradoxe profond qui agite et alimente la base même de ce que j’appellerais mon art et certainement d’une manière plus ou moins consciente l’art en règle générale.


Dans la vie, il n’est pas rare que l’on me considère de prime abord, comme une personne totalement dénuée d’émotion, aussi comme une personne superficielle très peu à même d’approcher des notions métaphysiques, mentales et spirituelles. Il est manifeste que je ne dégage rien de profond, c’est certainement ce qui ressort le plus lorsque que l’on me rencontre pour la première fois. Au mieux une certaine animalité.


Il y a effectivement une dissonance tout à fait curieuse, un décentrement à la racine de mon âme entre ce que je semble être dans mon apparence, dans mon aura et dans ce que je suis profondément, une duplicité, une sorte de rigueur fantaisiste, tordue, ridicule. Je suis aussi grotesque et inconscient que je suis individué et profond, cette dualité s’exprime aussi dans mon physique, dans mon langage et dans mon art. Mon art, si on peut appeler cela de l’art, peut ressembler à l’expression stylistique d’un abruti totalement inconscient des attentes de la masse.


Ce qu’il y a d’amusant c’est que mes inspirations proviennent de la «mass culture», chez moi il n’y a pas d’abstraction, pas d’aspect méditatif, je suis une éponge et j’absorbe tout et n’importe quoi puis je le restitue, je ne suis bon qu’ à reproduire ce que j’ai vu. Je reproduis instinctivement mais jamais dans la répétition brute, il faut que je transforme, que j’essaie d’y placer un élément subversif, jamais comme un robot efficace mais plutôt comme une machine défectueuse inadaptée, déformant l’image originelle.


En répétant dans une persistance maladive ignorante et compulsive, des formes, des dessins et des couleurs sans comprendre la raison profonde qui s’y rattache, je suis arrivé à un moment, à un certain niveau de déstructuration. C’est à ce niveau dramatique de déstructuration que tout se renverse et que les choses prennent un sens démentiel et ou profondément sensé.


Voilà la force primale de l’art, son essence surpuissante, celle de l’éternel retour, cette prodigieuse aptitude à jongler avec des notions concomitantes et pourtant si profondément antagonistes. C’est en répétant mes gammes à travers l’observation des travaux des mètres connus et moins connus que j’ai pu moi-même parvenir à forger un style et une philosophie évoluée. A tout les intellectuels de l’art, j’ annonce ici à travers ces lignes que je suis à l’heure actuelle sur cette planète l’un de ces monstres en gestation de l’art et que je ferai en sorte que cela devienne réel dans vos consciences.

Comme vous pouvez le constater, je crois profondément en mon illusion, cette illusion qui à travers l’histoire a toujours fini par faire autorité si elle est de cette essence étrange, cette frontière si ténue celle qui se trouve entre folie et génie. Celle de la foi mythique.


Vous pouvez rire en lisant ces lignes, il n’y a pourtant jamais rien de glorieux à préjuger hâtivement, à mésestimer les forces en présences. Aussi croyez bien, que la vie m’a offert tout un assortiment de traverses qui me permettent de dire dores et déjà que je suis capable de résister fortement aux puissantes épreuves de l’âme que le monde et en particulier le monde artistique peut encore m’offrir...
Un artiste n’arrive pas dans ce monde selon des lois hasardeuses, il est à même de retrouver l’harmonie au sein du chaos de décrypter les pressions, les phénomènes qui se déploient en lui, voilà ce que disait Carl Gustav Jung dans «Dialectique du Moi et de l’inconscient» à ce sujet.


« Il est vrai que le moment de l’irruption, de l’intrusion dans le conscient, peut être soudain et très inattendu, le conscient se trouvant en un instant envahi, submergé par des contenus suprêmement insolites, en apparence totalement étrangers et insoupçonnés. C’est du moins l’impression qu’en aura le profane, et que peut même partager le sujet qui en est le théâtre. Il n’en ira pas ainsi pour l’homme de l’art, qui sait ce qu’il faut penser de ces coups de tonnerre dans un ciel serein. Car en réalité une pareille irruption s’est trouvée préparée, en règle générale, durant des années, souvent même durant la moitié d’une vie».


On dit souvent qu’un chien ressemble à son maître . Selon le même principe il est normal que moi même je ressemble à mon art. Mon art peut être perçu comme nul, ridicule, banale, dénué de pertinence, ses carences apparentes sont autant de simulacres qui cachent une force profonde, insoupçonnable.
Il est facilement intelligible, il s’inscrit autant dans le commun que dans l’exceptionnel, rien ne permet dans mon approche ni dans mes réalisations de l’exclure sérieusement.


La création de mon art actuellement se fait selon des processus que je qualifierais d’automatique. Comme si plus que jamais des forces inconscientes dirigeaient mes actions et pensées. Je ne dis pas que j’agis comme un fantôme ou un zombie, incapable d’avoir de prises avec le réel, suivant des pulsions primales, bien au contraire. Ce que je dis c’est qu’il est fort possible que je sois bien plus attentif aujourd’hui à mon monde inconscient qu’ aux événements extérieurs tel qu’ils sont perçus et projetés dans la société.


Qui dirige l’homme, le conscient ou l’inconscient ?
Et qui est le maître ou le chien dans le rapport qui existe entre l’artiste et son art ?

Pour répondre à cela je vais me servir d’un élément de la poésie de Jim Morrison, un palindrome celui existant entre le terme « dog » et « good ».
Le terme est composé des 3 mêmes lettres, le «o» restant la figure centrale, en changeant l’ordre du «g» et du «d» le sens est renversé. L’art au départ est un dieu que l’on cherche à atteindre, il vous domine, il est votre maître, vous êtes son chien. S’il vous amène à la gloire et à la reconnaissance vous serez alors perçu comme le dieu et l’art comme le chien qui vous sert.


En réalité les deux notions sont valables et fausses, quelque soit le sens dans lequel on le perçoit.
«Dog» et «god» profondément intriqués, ni l’un ni l’autre et les deux à la fois.
Voilà comment il faut selon moi se percevoir afin de ne pas chuter :
1- Je ne maîtrise pas mon art, mon art ne me maîtrise pas.
2- Je maîtrise mon art, mon art me maîtrise.
3- Je ne maîtrise pas mon art, mon art me maîtrise.
4- Je maîtrise mon art, mon art ne me maîtrise pas.


Si vous vous percevez à travers vos activités artistiques, selon ces quatre principes sans distinction hiérarchique, vous êtes selon moi parfaitement apte à supporter les pressions mentales intrinsèques que l’activité artistique génère. Vous êtes équilibrés, individués, à distance raisonnable de votre égo et de la pression extérieure. Vous êtes alors un artiste puissant, vous êtes dans cette dualité qui vous permettra de garder le fil rouge, le sens dans l’illusion.


Afin de mieux illustrer ce rapport qui existe entre la répétition et la différence, je vais utiliser une histoire romantique connue, celle qui est racontée par Alfredo dans le film «Cinema Paradiso».
J’ai vu ce film quand j’étais jeune, il y a une scène particulièrement marquante, celle ou Alfredo raconte l’histoire du soldat et de la princesse à Salvatore.
Voilà l’histoire telle qu’elle est racontée dans le film :


Il était une fois un roi qui donna une fête en l’honneur de toutes les plus belles princesses du royaume.
Un soldat vit la fille du roi et tomba immédiatement amoureux d’elle, mais que pouvait faire un pauvre soldat face à la fille du roi ?
Un jour il parvint à la rencontrer et il lui dit qu’il ne pouvait vivre sans elle.
La princesse fut si émue par la profondeur de sa passion qu’elle dit au soldat «Si tu attends cent jours et cents nuits sous mon balcon, je serai à toi».
Aussitôt le soldat y courut et attendit un jour, deux jours, dix , vingt...
Chaque nuit la princesse regardait par la fenêtre, mais il ne bougeait pas.
Sous la pluie, sous le vent, sous la neige, il était toujours là.
Et la princesse continuait de le regarder.
Après quatre-vingt-dix nuits, il était tout maigre, tout pâle et les larmes coulaient de ses yeux.
Il n’avait même plus la force de dormir.
Enfin, la quatre-vingt-dix-neuvième nuit arriva.
Alors à la plus grande surprise de tout le monde, le soldat se leva et partit.
A la fin de l’histoire Salvatore demande des explications à Alfredo :
« Mais comment ça , juste à la fin?», lui dit-il.
Alfredo lui rétorque alors «Ne me demande pas ce que ça signifie, je n’en sais rien.»


J’ai lu différentes explications dont une qui disait que le soldat était parti car la princesse ne le méritait pas, l’explication disait que, n’ayant pas chercher à économiser sa souffrance, le soldat épuisé, aux bords du gouffre avait alors réalisé que la princesse n’était pas digne de son amour.

Personnellement, je ne sais pas si cette version est la fin officielle de ce conte, mais si c’est en effet le cas, je trouve fort judicieux l’idée de ne pas avoir donné de fin dans le film. Cet aspect de vengeance ou de justice me semble totalement inadéquat dans une telle romance, elle ignore totalement les aspects psychologiques, pervers et sublime de la passion. Il y a bien des dimensions conscientes et inconscientes à travers cet ultime action du soldat.


Moi je vois à travers ce faux bond de dernière minute un sens bien plus noble, plus profond, de l’ordre du sublime. Cela rentre également totalement dans le cadre artistique se jouant des notions de différence et de répétitions. Pour moi le soldat en terminant son épreuve aurait en réalité forcé l’amour de la princesse.
L’amour ne se remporte pas comme un trophée, il faut qu’une réciprocité des sentiments s’installe. En attendant à la fenêtre 99 jours et 99 nuits, il prouve qu’il aurait pu accomplir le défi, il a dores et déjà prouvé à la princesse sa détermination extrême, tout le monde en conviendra le fait de rester une journée et une nuit de plus, n’y change rien.


Mais en se retirant le dernier jour, il détruit de sa propre volonté l’accord et peut-être ses chances à jamais, et ainsi il prouve également que par altruisme, au nom de l’amour le plus sincère, il renonce à ce qu’il désire de plus au monde...
Il cherche aussi de cette manière à blesser la princesse, à entailler son cœur afin qu’une brèche réelle finisse par s’ouvrir. Qu’ en est-t-il cependant, si les sentiments de la princesse était finalement devenu réel à l’approche du dénouement?


Selon moi, elle n’a jamais su tout au long de cette épreuve si elle l’aimait. Par contre, je pense que le soldat s’est finalement emparé de son cœur à l’instant même ou il est parti. En annihilant le pacte, les règles se trouvent alors réduites à la notion d’illusion, seul importe désormais le ressenti du soldat et de la princesse. Le défi est passé, il a servi d’expérience, nous sommes désormais en attente d’un résultat. Cette histoire n’était qu’une mascarade, une fable à l’eau de rose, tant qu’elle n’était pas entachée d’une différence, d’un accroc divin.


Mais alors le soldat a t-il réellement renoncé ?
Et la princesse est-t-elle finalement tombée amoureuse?
Qu’éprouve-t-elle ?
Leur amour est t-il paradoxalement toujours possible maintenant que ce revers dramatique a brisé tout espoir ?
Ce sont ces questions qui s’imposent alors à nos âmes avides d’harmonie.

Le soldat brise ce qui le représente avant toute chose, sa rigueur absolue, il était tellement lisse, tellement mécanique, son caractère subversif et créatif apparaît enfin. Lui qui est condamné à aimer la princesse, a finalement dans son imperfection apothéotique condamné à son tour la princesse à l’admirer voire à l’aimer. Le défi en soit était terriblement malsain, il se révèle magnifique prend une parure d’une noblesse sans égale, dans cet ultime mouvement de retrait inattendu.

Voilà tout le paradoxe, la faute, la différence dans une répétition uniforme.

100 jours de rigueurs et de répétitions renversés par un écart, une dissonance, une divergence de dernier instant. La foudre pouvait s’abattre à tout moment, rien ne s’est passé tout au long du processus mais finalement le tonnerre a frappé au moment le plus absurde de la manière la plus absurde, par la personne qui avait le moins d’intérêt à engendrer ce coup de tonnerre. C’est dans l’absurdité, dans le non-sens le plus impénétrable que se dégage l’antithèse la plus pertinente.

Cette pertinence n’est jamais claire, elle est tout aussi impénétrable, on ne peut pas la définir nettement, par contre on l’appréciera toujours instinctivement comme supérieure, hautement éclairée. C’est toujours dans un morne océan, dans une conformité parfaite qu’éclate la faute, la dissonance pour renverser toutes les notions.

La faute, l’impair devenant sublime, passant ainsi d’une action parfaitement exécutée appréciable mais ennuyeuse à une pure œuvre d’art chargée d’une toute puissance dramatique, romantique. Voilà selon moi la juste interprétation de ce conte, rien ne dit d’ailleurs que la princesse et le soldat ne se retrouvent pas finalement.
Quoi qu’il en soit à travers son action, le soldat existe enfin, il attendait consciemment ou inconsciemment le moment propice, le point de bascule qui confèrerait à son action la plus haute noblesse. On peut paraphraser Zlatan Ibrahimovic pour mettre en lumière l’action du soldat en disant qu’il est arrivé en roi (potentiel) mais qu’il est reparti en légende.

Ceci démontre toute la force de la différence, hissée au sommet par la répétition qui finalement n’était là que pour mieux la faire briller par contraste. L’action différentielle arrive à dessein au moment le moins probable. Là ou elle semble le moins plausible, la moins judicieuse.
L’œuvre d’art est comme une puissante histoire d’amour, elle doit être inscrite dans des systèmes conformes tout en étant suprêmement divergente elle aussi au moment le moins plausible, là ou elle semble la moins judicieuse, au sein même de la constance.

Description de ce concept de sculpture du cœur :


En ce qui concerne ce qu’il dégage, j’y ai moi même placé beaucoup d’affects, il est chargé d’une intention noble, celle d’engendrer une meilleure compréhension des mécanismes et pulsions monumentales qui peuvent exister en ce qui concerne la passion, les émotions, le mental, l’instinct et l’amour.
Lorsqu’il apparaît au spectateur, il est sacré, spectral et lévite dans le ciel, dans l’espace, maintenu par des fils, par des «sutras» des « fils de la pensée », des« trames des idées ». Ces fils sectionnent l’espace en six dimensions.


Tout d’abord la dimension de l’amour, c’est la dimension ambivalente celle du sacrée et du profane, celle de l’ amour en tant que passion c’est à dire la croyance, la foi, pervertie, elle touche également aux notions d’idolâtrie, d’aveuglement, de haine et de fanatisme. Elle reste néanmoins la dimension motrice suprême, celle de la pulsion de l’impulsion perverse et ou sublime, la dimension sexuelle et ou numineuse, la force créatrice et ou destructrice. La dimension de l’apocatastase.


La dimension de l’instinct, celle de la clairvoyance, la forme d’intelligence qui dépasse la logique empirique, celle qui est aux prises avec les couloirs du temps et de l’entendement, elle touche au génie et ou à la folie, il s’agit de la dimension mystique, celle que l’on ne peut pas totalement comprendre.


La dimension de l’intellect, la dimension raisonnable celle qui décode les symboles que perçoit l’inconscient, pour les faire remonter au conscient, celle qui cherche à résoudre le puzzle, le labyrinthe infinie que nous offre l’épreuve et ou la douce expérience de l’existence.


La dimension émotionnelle, celle qui capte, reçoit, ressent, celle qui traite les données extérieures ressenties à l’intérieur du cœur, cette dimension est la zone du sanctuaire, celle du ressentie, nous avons l’illusion qu’elle n’appartient qu’ à nous, c’est sans compter sur la dimension enchevêtrée.


La dimension enchevêtrée, est la dimension la plus déstabilisante, celle du champ unifié, de l’intrication totale, de l’inconscient collectif, celle qui nous rattache à l’autret, à tous. Celle qui à tout moment pénètre dans notre sanctuaire, activée en nous par intrication, par projection des pensées, des émotions, des rêves une extra sensorialité qui nous apparaît comme invasive, accidentelle, extrinsèque.


Enfin la dimension sensible, celle d’un monde désincarné ou plutôt incarné dans la racine même de la matière, celle de la méditation, de la vacuité de l’esprit, des états de conscience modifiés. Celle du vide à travers la paix intérieure, là ou le spirituel s’oppose au symbolisme au monde matériel, et au monde mental de la représentation des idées. Cette dimension est la dimension d’un néant blanc, celle d’un néant d’espoir, une jachère préfigurant le renouveau. Elle peut aussi être la dimension d’un néant noir, celle de la catatonie et de l’hébéphrénie, celle de la mort mentale.

Le cœur est composé de quatre zones bien différenciées à travers différents matériaux, ou différentes peintures, ces surfaces sont les mêmes selon tout les angles de cet objet, je vais néanmoins décrire tout d’abord la partie avant de la sculpture, celle ou le cœur nous fait face.

La première zone est la zone du «corps», il s’agit d’une surface polie, manufacturée.
La seconde zone est la zone de «l’enveloppe», la partie transparente qui encapsule les lumières.
La troisième zone est la zone de la «lumière», la partie lumineuse, celle qui diffuse l’éclairage émanant de la sculpture.
La quatrième zone est la zone de «l’écrin», la partie destinée à contenir la lumière, c’est sur cette partie que les lumières sont montées.


Comme nous l’avons longuement évoqué au-dessus, l’œuvre d’art est toujours là ou on ne l’attend pas au sein même du banal, du quotidien et de la répétition. Toutes mes sculptures jusque là utilisent les mêmes matières. Ces systèmes, ces matériaux sont ceux qui composent l’automobile. La voiture est paradoxalement l’objet à la fois identitaire et terriblement banal par excellence, il est profondément ancré dans la société moderne au sein même de la consommation.


Reproduire, répéter, les parures, les effets servant les fonctions esthétiques et fonctionnelles de la voiture est une appropriation caméléonesque des attraits du technicisme moderne. Ma sculpture est ce caméléon, cette éponge, qui absorbe les aspects de l’objet de vénération afin d’exister à son tour. La voiture dans la société représente pour certains l’acquisition, l’objet de consommation ultime, le symbole de la réussite, l’incarnation glorieuse par excellence. Dans l’inconscient collectif la voiture est le prolongement de l’homme actif. Il est normal que les matériaux qui lui soient associées, possèdent un effet vibratoire, une résonance toute particulière sur nos sens.


​A travers les parures du technicisme moderne je cherche à produire un écho décentré à créer une attraction ridicule et glamour, l’idée primordiale est de projeter une idée profonde sous un déguisement vain.
Pour la zone du corps la couleur est faite avec une peinture bleue nuit perlescente rouge carmin. Ainsi elle apparaît majoritairement violette, on peut dire qu’elle se trouve dans la nébuleuse indigo, un violet vampire teinté de volutes bleues et roses, cette peinture est aussi composée de fines paillettes.


Ici il s’agit d’une référence aux croyances New Age qui dise qu’un « enfant indigo », dont l’« aura » comporterait cette couleur, disposerait de caractéristiques spirituelles hors du commun, susceptibles de faire de lui un guide pour l’humanité.

Selon Kandinsky au contraire le violet est la couleur du glauque, le rouge et le bleu constituant une dégénérescence des propriétés passionnelles du rouge, elle touche au morbide, au glauque. Le bleu représente la couleur du sacrée et le rouge celle de la passion, le rose étant une édulcoration, un adoucissement référant à l’amour calme, le blanc appelle au néant positif, le néant transcendé.

Toutes ces couleurs, toutes ces notions, coexistent sur cette coque, ces diverses réflexions sont autant de sentiments, de variations mentales et spirituelles coïncidées. Ces émanations colorées constituent une sorte de représentation météorologique de la psyché humaine avec ces cyclones, ces anticyclones et ces éclairs. Pulsion de vie et de mort cohabitant.


Pour la zone de l’enveloppe, la capsule est transparente et s’habille des réflexions environnantes, de tâches violettes, ces tâches lévitent au milieu d’un néant noir auréolé par les reflets, les frontières blanchâtres des capsules.


Pour la zone de la lumière, les lampes irradient en blanc, il s’agit de la surface la plus graphique, celle du silence suprême, du vide éternel ancrant puissamment ce cœur éclatant dans les ténèbres.


Pour la zone de l’écrin j’ai utilisé un noir brillant, ce sont sur ces surfaces que les parties de verres sont placées, pour la zone des lampes j’ai utilisé un bleu ciel, et de nouveau du noir avant de laisser apparaître la zone de la lumière.

Cette oscillation répétitive de noir et bleu ciel annoncent une différence dans le rythme, une préparation aux surfaces de lumières et de transparences, elles sont subordonnées structurellement à la surface de la coque créant une différence, une variation, une dualité, une pluralité. Elles créent un équilibre de force, un aboutissement, un germe, une fleur. Sur la partie arrière d’ailleurs, quatre lampes sont entourées de couronnes blanchâtres, symbolisant par son rythme, une fleur et ses pétales.
Sur le plan formel, il y a de nombreuses choses à dire le cœur est fait de deux cotés, une sorte d’envers et d’endroit, il faut y voir une dualité de force, un yin et un yang, un paradis et un enfer, un antagonisme polaire. Je vais donc commencer par cette première partie que nous appellerons positive ou lumineuse, à travers deux axes, le premier est basé sur l’aspect anatomique et sensoriel, le second est basé sur l’universalité dans la nature.


Pour la partie que nous appellerons positive ou paradisiaque, il y a tout d’abord une dimension anatomique et sensorielle qui ressort et j’ai une fois de plus utilisé le symbole cryptesthésique de l’œil au centre du cœur, la pupille est symbolisée par une lampe.

Cette lampe centrale est placée dans un œil qui finalement s’avère être une bouche. Il s’agit de la clairvoyance, de la clair audience heureuse, l’œil est un réceptacle à information mais il peut aussi propager, projeter. Il en est de même pour la bouche en associant, en fusionnant ces deux outils sensoriels je démultiplie l’effet communicatif au spectateur.


Ce cœur voit et parle, mais ce n’est pas tout il entend et il sent aussi. Les cavités latérales et supérieures qui entourent la bouche peuvent être perçues comme les symboles des oreilles et du nez à travers ces orifices. D’ailleurs on peut voir un tragus à travers la petite languette, la saillie qui émerge juste derrière la commissure labiale. Qui plus est ces formes en escargot rappellent les structures harmonieuses du faciès humain à travers les oreilles, narines bouches et yeux. Tout dans la nature et dans le corps humain relève de l’enroulement, certaines lignes sur le cœur bifurquent s’écartent et se rejoignent.


Voilà principalement comment l’homme sur le plan anatomique existe ici dans cette sculpture. Cela va néanmoins bien au-delà de l’homme, il y a ici à travers ce design comme pour toutes choses dans la nature d’ailleurs, des similitudes avec tout ce qui compose le vivant autant dans les organismes les plus petits que dans ce qui touche aux étoiles. On peut alors parler d’universalité des formes et des signes. En effet, on peut voir à travers les multiples cornes présentes sur le cœur, des organismes divers comme le scorpion ou le crabe.


​Sa forme étoilée peut faire penser à une étoile de mer ou à un virus, à des halos de lumières, la forme des lumières évoquent l’insecte, les lumières font penser aux lucioles mais également aux poissons abyssaux.

Les lumières qui le composent sont des constellations des manifestations célestes, cosmiques.

Elles pourraient être des pierres précieuses brillant au milieu d’une masse rocheuse terne.

On pourrait voir du magma qui s'écoule des entrailles de la terre.

Cette sculpture est autant dans l’infiniment petit que dans l’infiniment grand.
Quoi qu’il en soit ce cœur est vivant, vivace, en pleine transformation, il agit puissamment, il est habité.


Les cornes, ou mandibules semblent avoir une dimension émettrice, elles propagent de la chaleur de la lumière, des vibrations. Elles sont «la lumière» à l’instar du soleil symbolisant le feu créateur, ce miracle par lequel la vie est possible.
Ce cœur est un formidable réservoir, les cornes qui le composent sont des émanations sacrées, des bourgeonnements de sève vitale, brûlants, irradiants un élan positif. Des cœurs de sèves solides issus du cœur.
A travers lui « Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau».
Passons désormais à l’autre face de ce cœur la partie que nous appellerons sombre.


Ici ce que j’appelle «sombre» est en réalité, la dimension mystérieuse inconnue, celle de l’insaisissable.
C’est la dimension du masque, de l’illusion, d’un monde du simulacre, du renversement idéologique, mentale, spirituelle et sensorielle constant.

Ce que l’on voit en premier lieu, lorsque l’on observe cette partie renversée, c’est un masque, il fait penser aux sculptures anthropomorphiques des arts premiers des sociétés traditionnelles.
En bas à la pointe du cœur on voit une cavité, faisant penser à une bouche, cette zone semble aspirer le monde. Cette bouche aspire plus qu’elle ne souffle, elles est gloutonne vorace.



On peut également voir un nez et des arcades sourcilières démarrer juste au-dessus de cet orifice, les quatre lampes centrales faisant offices d’yeux. Ces paires d’yeux dédoublées créent une dissonance, il s’agit du don de clairvoyance mais contrairement à l’idée d’accomplissement accompagnant le symbole du troisième œil. La vision dédoublée implique ici une vision fractionnée, désunie, inconciliable. Un excès de faculté, un déséquilibre, une démesure. Le tout forme un visage surpris, émerveillé, apeuré, innocent, en observation du monde à la manière d’un bébé.

C’est une partie du cœur qui cherche à comprendre, qui tente d’harmoniser. Il s’agit de la dimension du doute, de la peur de l’impermanence, détruisant et recréant le monde éternellement, comme un cœur tyrannique rythmant nos destinées jusqu’aux lointaines galaxies. Il s’agit de la dimension de la vague, l’influence étrange, la force mystique sous-jacente subie. Cette partie du cœur emmagasine, reçoit, c’est la dimension noire, celle de l’aspiration, celle de la Lune noire, celle de l’inconscient, ce guide impénétrable, indéchiffrable, inabordable dans la totalité de ses mécanismes.

Pour Laurence Larzul, « La Lune noire c’est notre tentation narcissique. Elle situe le lieu où notre désir d’identification est le plus grand, où notre projection est la plus puissante car c’est le point de convergence de toutes les lignes de forces de la personnalité. S’il est bien intégré, ce narcissisme nous conduit à prendre conscience de notre être sous peine de nous confondre avec un reflet inconsistant. On ne peut fusionner avec le reflet sans risque de se noyer. Néanmoins, on ne peut non plus l’ignorer car il est originel : il faut relever le défi, jouer le jeu. C’est ce que dit Jung dans Les Techniques de différenciation : « une confrontation réelle avec l’inconscient exige de la part de l’individu un effort de conscience et un point de vue conscient ferme, capable de s’opposer à l’inconscient et de parlementer avec lui. ». La Lune noire nous offre ce «point de vue conscient ferme»».

En conclusion, cette sculpture est une matrice, un émetteur récepteur puissant propageant des vibrations révélatrices à l’inconscient collectif. Les symboles qui ornent cette matrice sont sensées interroger voire conscientiser le spectateur à la manière d’un miroir sur la nature purement hallucinante de l’âme éternelle et impermanente de l’homme. Ce que nous incarnons à travers l’image du cœur. Cette connexion, qui nous fait coïncider avec les cellules, les atomes, les particules de l’univers.

Cette perception endormie qui dans nos fantasmes dit qu’elle permettrait à nos esprits de ne faire sciemment plus qu’un avec la matière.
Aussi sur la puissance sensorielle de l’esprit, du corps et du cœur humain. Un reflet psychique, sémiologique, un abîme autant qu’un point d’ancrage.
COEUR.

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