Therese Richard

Thérèse Richard est née à Montréal en 1930 dans le quartier Rosemont. Elle a évolué avec une plume à la main, des crayons de couleurs de l'autre et une bonne dose de talent pour l’animation.

Avant son mariage, elle a travaillé comme secrétaire à la Société St-Jean-Baptiste ainsi que pour les Pères Ste-Croix aux Éditions Fidès et à l’Oratoire St-Joseph. Elle a aussi été responsable des J.O.C. (Jeunesse Ouvrière Catholique) de façon bénévole, notamment dans le quartier Rosemont.

Mère de 6 enfants, grand-mère et arrière grand-mère, sa vie a été bien remplie. Et, chacun tient une place spéciale dans son coeur.

Mais, son parcours a été parsemé d'embûches. Sa vie a été marquée de façon singulière par un divorce survenu à une époque où cela n'était pas monnaie courante. La situation était loin d'être facile. Elle a, malgré tout, traversé les épreuves avec courage et créativité. Sa spiritualité et les cours de croissance personnelle l’ont aidé à se prendre en main et à faire face à la musique.

D’un autre côté, les activités artistiques lui ont servi de bâton de résilience. Cela lui a servi de défoulement, d’exutoire afin de réussir à passer au travers. Elle valorise donc l’art comme outil de croissance personnelle ou de survie mentale dans l’adversité par une fuite dans l'imaginaire.

Tout au long de sa route, elle s’est impiquée de diverses façons auprès de ceux qui avaient un vécu similaire: les femmes, les enfants, les familles monoparentales; mais aussi, les personnes âgées. Ceci, en y apportant ses talents comme contribution afin de favoriser l’épanouissement de chacun. Et, nombreuses sont les activités constituant son bagage. Cependant, tout ne peut être énuméré ici. Mais, en voici quelques unes…

Épousant la cause des femmes, elle a œuvré au sein de l’organisme l’AFEAS où elle y a fait beaucoup d’animation. Talents journalistiques en poche, elle a emprunté la voie de l’écriture de façon naturelle pour la rédaction du bulletin régional de l’organisme , « Le lien ». Elle rédigeait aussi une chronique qui passait dans le Guide de Montréal-Nord. Elle a même assumé le rôle de présidente à l’Association des Femmes chefs de famille au CLSC de Montréal-Nord pendant un certain temps.

Ces mêmes talents ont été mis au service des enfants. D’ailleurs, l’organisme « Parent-secours » a bénéficié de son implication pour l’implantation d’un réseau à Montréal-Nord. Elle a agi, aussi, comme agente de liaison et rédactrice au Guide de Montréal-Nord afin de représenter l’organisme et de sensibiliser la population.

Et, prônant l’épanouissement des enfants par le sport, elle s’est impliquée aussi au Club de Gymnastique Gymkana. Elle y était « speakerine », rédactrice et publiciste via, encore une fois, le Guide de Montréal-Nord. Même si ses mots étaient parfois incisifs, ils étaient toujours employés avec tact et diplomatie. Et, ils servaient toujours une cause louable.

Plus tard, ce sont les personnes âgées qui ont bénéficié de ses talents. Elle aminait avec elles toutes sortes d’activités éducatives et culturelles afin d’améliorer leur qualité de vie. Elle a animé des cours de conditionnement physique élaboré par la Croix-Rouge. Elle voulait leur permettre de conserver garder la forme. Elle a animé, aussi, diverses activités culturelles comme la peinture, la poésie et le théâtre.

L’art a toujours tenu une place de choix dans sa vie. Bien qu'elle n'ait pas eu la chance de faire des études aux Beaux-Arts, c'est incontestablement une artiste dans l'âme.
Depuis son enfance, elle a touché à différentes formes d’art: écriture, dessin, poésie, conception de costumes, arrangements floraux, emballages de cadeaux, bricolage, peinture, collage, musique, chant, etc. Et, au fil du temps, ce sont le collage, la peinture et l'écriture qui sont devenus ses moyens privilégiés d'expression.

Aujourd'hui, malgré une santé fragile, elle veut laisser une trace de ce qu'a été sa vie. Elle veut que l'on sache qui elle est réellement, ce qu'elle a vécu, ses joies, ses peines, ses valeurs profondes, sa spiritualité ainsi que ses rêves.

Cette femme vit, aujourd’hui, dans un centre pour personnes âgées après avoir passé plusieurs séjours à l'hôpital. Sa condition est complexe et aléatoire. Elle souffre à la fois d’insufisance cardiaque, hépatique et rénale en plus d’être diabétique et de vivre plusieurs autres complications.

Plusieurs fois, on a cru qu'elle nous quittait mais sa force de vaincre et son instinct de survie sont très forts. Résultat, elle est encore là, aujourd'hui, et tient à partager son histoire avec nous. Le moyen qu'elle a choisit pour ce faire est de réaliser une exposition de ses oeuvres présentant ainsi son histoire en images et en poésie.

Cette femme articulée, à la parole si facile autrefois, s’exprime maintenant avec un peu plus de difficulté qu’avant son AVC, il y a 3 ans. Étant aujourd’hui aphasique, elle a tout de même écrit tous les textes qui accompagnent ses œuvres, défiant ainsi cette nouvelle limite.

Encore jusqu’à ce jour, elle s’exprime en employant un langage coloré, utilisant allègrement symboles et métaphores. Ces derniers sont loin de lui faire peur, ils font plutôt partie intégrante de ses traits de caractère, de sa signature d’artiste.

Et, comme la justice et contition humaine font toujours partie de ses préoccupations, dans ses oeuvres elle montre différentes formes d'abus des droits humains et les dénonce à toute voix!

France Quenneville

Bien que sa recherche soit tout-à-fait intuitive, la catégorie propre à son travail s’incrit merveilleusement bien dans le mouvement du Surrealisme Actuel. Car, aujpourd’hui ce mouvement est une forme d’art ouvert composé de plusieurs formes de surréalisme exprimé par différents types d’artistes ( peintres, collagistes, poètes, écrivains, artistes visionnaires etc.).

C’est tout simplement l’art de l’imagination. Et, ses creations conduisent à une réflexion et à une forme de conscientisation qui procurent l’essence nécessaire à une action sociale.

Profondément humaine, elle nous fait partager ses valeurs profondes tout en exprimant sa révolte devant les abus des droits humains. Elle pousse à à réfléchir sur l’évolution de la condition feminine, les relations homme-femme, la société individualiste dans laquelle on vit, le partage inégal des biens sur la terre, le droit à la vie privée, etc.

Et, elle ne manque pas, non plus, de nous livrer son message d’amour et d’espérance. Elle dévoile comment elle a toujours réussi à perséver en se donnant les moyens de survivre moralement et psychologiquement aux difficultés de la vie ce, envers et contre tout.

Et, tandis que le Surréalisme actuel explose sur le net dans les galleries virtuelles et que plusieurs nouveaux artistes explorent leur désir d’emprunter les sentiers inconnus de leur subconscient, d’y percevoir le fantastique et le mystérieux, cette femme de 75 ans qui ne touche pas à ces technologies compliquées suit le mouvement surréaliste sans même le savoir, depuis qu’elle commencé à faire du collage en 1986.

Ceci, simplement en apprenant à travailler avec son cerveau droit et en restant à l’écoute de son imaginaire qu’elle a appris à exprimer les trouvailles de son subconbscient. Pour elle, ses oeuvres lui servent d'auto-thérapie. C’est sa façon à elle de se défouler, de rester équilibrée, de survivre mentalement.

Ici, elle présente ses oeuvres comme l’hisotire de sa vie sous formes d’images et en poésie. Cela ressemble à un assemblage des différents chapîtres de sa vie assaisonné de ses rêves. C'est aussi le moyen ainsi que le résultat de son processus de croissance personelle. Et, son intention en vous montrant ses oeuvres est de FAIRE ÉVOLUER VOTRE ESPRIT et d’y DÉTRUIRE VOS PRÉJUGÉS.

On peut ainsi dire que le surréalisme peut reconnaître en elle une vraie compagne de parcours. De toute manière, c’est la seule façon d'exercer une vraie revolution dans ce monde dominé par des forces qui entrent en conflit avec notre humanité.

Joanny-Furtin, JOURNAL ROSEMONT/PETITE PATRIE, 19 octobre 2005, page 22: "Rosemontoise passionnée d'arts visuels, Thérèse Richard a 75 ans et réalise sans doute un rêve cette fin de semaine: exposer ses oeuvres et proposer au monde une part de son imaginaire pour voyager et fuir quelques souffrances de nos dures réalités comme la maladie, la solitude, etc... Peindre, mêler des formes et des couleurs, apposer côte-à-côte grâce à la technique du collage des mondes parallèles ou antinomiques, qui ne se croiseraiaient donc jamais. Pour garder l'espoir que malgré tout, tout est encore à vivre... L'exposition des oeuvres de Thérèse Richard sera présentée les 21 (16h à 20h) et 22 octobre (11h à 16h) au CHSLD J.-H.-Charbonneau, 3095 Sherbrooke Est (métro Préfontaine). dans la Salle des loisirs au 2e étage. Vernissage le 21 octobre de 14h à 16 h. Infos auprès de Patrick au 523-1173 (#247), et France au 990-8190. THÉRESE RICHARD OPPOSERA CES OEUVRES PEINTES ET SES COLLAGES CETTE FIN DE SEMAINE". Michel Joanny-Furtin, JOURNAL ROSEMONT/PETITE PATRIE, 19 octobre 2005.