Frédérique Montane

"MATER/ MATRICE" - église de SAINT jean de Verges- Ariège- MAI 2008- photo d'Olivier BONHOMME

 ART CONTEMPORAIN

EXPOSITION ITINERANTE DESTINEE AUX EDIFICES ROMANS









Le propos de cette exposition est de mettre en phase l’architecture Romane et la symbolique de la voûte en berceau. En effet, l’esthétique Romane repose sur le principe féminin du réceptacle. La forme arrondie de la voûte évoque la grotte primitive, la caverne qui représente l’archétype de la matrice. Le sentiment d’être protégé, de trouver abri dans un espace peu éclairé nous ramène à l’origine de la vie, à l’utérus, au sein maternel, au berceau de l’édifice Roman.
Ma démarche consiste à mettre en relation un travail plastique avec un lieu, une histoire. Il s’agit donc d’un travail de Mémoire. En temps que statuaire intervenant sur de la restauration, mon travail de plasticienne est de plus en plus en relation avec le patrimoine Dans ce projet « in situ », la symbolique est doublement présente . Dans le contenu même de l’exposition : la mise en scène du « monde vivant », sous différentes formes est accueillie au sein d’une architecture maternelle. Et aussi dans cette quête personnelle de l’universel: Emile DURKHEIM , philosophe Français du XIXe siècle parle de redécouvrir le sens du Sacré qui nous relie aux Origines. Il évoque cet « espace imaginaire où l’ homme invente ses origines et les relie à celles du monde ». Cette rencontre de l’ individu avec le collectif, de l’ intime avec l’ universel .










La Matrice symbolise la fécondité de la nature ainsi que la régénération spirituelle.
La voûte Romane s’inspire de la forme de la grotte, la caverne, cet espace clos et chaud qui rappelle le ventre de la mère.
On retrouve dans les lavis ces formes placentaires, en formes de roue qui symbolise à la fois ce noyau d’immortalité et toutes les naissances possibles, les renaissances . Les formes spiralées évoquent des coquilles, éléments réceptacles animés par une dynamique fécondatrice. Ainsi que des éléments cellulaires, voire biologiques.
L’aspect aquatique et organique se mêle à quelque chose de spatial, de presque cosmique .
Les travaux présentés sont des Lavis, technique qui, comme son nom l’indique utilise l’eau : élément féminin, ainsi que les ocres : pigments issus de la terre ; et aussi le brou de noix et les encres bleues. L’ensemble réunit les trois éléments : l’eau, la terre et l’air. Le quatrième élément, quand à lui, se retrouve dans la dynamique de la Spirale qui apporte le Feu, le mouvement, le moteur de la création : la création en soi.
La gestuelle donne l’impulsion, le mouvement graphique et l’élément aqueux vient diluer, imbiber, dissoudre le pigment, le disperser dans l’espace du papier élastique pour se recomposer ensuite de transparence en transparence, en retendant formes et support.
Ce travail n’a rien de conceptuel, il nous ramène tout simplement au principe de création : la terre et l’eau, la profondeur de la grotte d’où émerge la lumière.


Harmoniser des éléments plastiques avec un site, à travers la mémoire collective dans une cohabitation entre profane et sacré, tel est le point de mire de ce projet artistique.



FREDERIQUE MONTANE